La France signe pour 5 milliards d'euros de contrats en Algérie

La visite d'Etat de Nicolas Sarkozy a permis ce mardi à des entreprises comme Total et Gaz de France de confirmer d'importants projets de développement en Algérie. Le président a en outre annoncé lundi soir la signature d'un "accord de partenariat" sur le secteur de l'énergie nucléaire.

Un climat politique tendu, mais des contrats à foison en perspective: c'est sous ce double signe qu'a commencé lundi la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en Algérie. Prévue pour durer jusqu'à mercredi, cette visite a déjà permis de confirmer la signature pour plus de 5 milliards d'euros de contrats.

"Les contrats que nous allons signer demain (mardi) s'élèvent à plus de 5 milliards d'euros", a ainsi assuré le président de la république française. "Il s'agit pour l'essentiel d'équipements structurants pour la modernisation de l'Algérie: tramways d'Oran et celui de Constantine, la gestion du métro d'Alger, la maîtrise d'oeuvre d'une autoroute, ligne ferroviaire, une usine pétrochimique, des barrages, des centrales thermiques. Demain, je l'espère: train à grande vitesse, Airbus, centrales nucléaires", a-t-il poursuivi.

De fait, Gaz de France a officialisé ce mardi le renouvellement jusqu'en 2019 de ses contrats à long terme d'approvisionnement en gaz (GNL) algérien, comme l'avait annoncé lundi son PDG, Jean-François Cirelli, qui accompagne Nicolas Sarkozy en Algérie. Dans les conditions actuelles de marché, ces contrats représentent un montant annuel d'environ 2,5 milliards d'euros, a précisé GDF dans un communiqué. Ils arrivaient jusqu'ici à échéance en 2013, a précisé une porte-parole de GDF à l'AFP.

Jean-François Cirelli a précisé que ces contrats représentaient quelque 15 milliards d'euros (2,5 milliards par an) à verser par GDF à l'Algérie sur la période 2014-2019. En revanche, le PDG de GDF a déclaré que le dossier du développement du gisement de gaz de Touat, dans le sud de l'Algérie, n'était pas encore totalement bouclé. "Nous avons encore à discuter d'un certain nombre de sujets dont la construction d'un gazoduc. Il y a plusieurs milliards de dollars en jeu", a-t-il déclaré. "Le seul sujet est là : c'est qu'il y a encore 800 km de gazoduc à construire."

Toujours dans le secteur de l'énergie, le groupe pétrolier français Total a annoncé mardi avoir conclu un contrat avec le groupe algérien Sonatrach pour le lancement d'un complexe pétrochimique à Arzew, pour un montant "de l'ordre de 3 milliards de dollars".

Par ailleurs, la France et l'Algérie ont paraphé mardi un accord de coopération sur le nucléaire civil. Cet accord doit être soumis à Bruxelles, qui devra vérifier sa conformité avec le traité Euratom, dont le but est de permettre le développement de l'énergie nucléaire tout en assurant la protection de la population contre les effets nocifs des rayonnements ionisants.

Enfin, Alstom annonce ce mardi que sa part du contrat de construction d'une centrale à gaz à cycle combiné à Terga, à 600 km à l'ouest d'Alger, pour le compte de la compagnie publique Sonelgaz, s'élève à environ 800 millions d'euros. La signature de ce contrat, d'un montant global de plus de 1,3 milliard d'euros, est intervenue à l'occasion de la visite officielle du président Sarkozy. Il avait été annoncé par Sonelgaz le 20 novembre. Alstom est associé pour l'occasion au groupe égyptien Orascom Construction Industries.

Autre sujet de discussion probable entre responsables français et algériens: les idées de création de "zones franches industrielles" destinées à favoriser l'investissement industriel français en Algérie, "point faible", selon Alger, de la coopération entre les deux pays. Une idée développée notamment par le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE, un des principaux syndicats patronaux algériens), Réda Hamiani, dans une déclaration au quotidien Liberté.

Ces accords économiques et commerciaux devraient permettre aux dirigeants français et algériens d'afficher des résultats positifs, plus facilement que sur le plan politique. Car à cet égard, l'ambiance est un peu tendue. Les déclarations, la semaine dernière, du ministre des Anciens combattants, imputant au "lobby juif" la victoire électorale de Nicolas Sarkozy ont jeté un sérieux froid. Et il a fallu l'intervention déterminée des deux présidents français et algérien pour que l'affaire ne tourne pas à la crise diplomatique.

Mais même si celle-ci a été évitée, les sujets de tensions ne manquent pas, depuis les contentieux historiques et la repentance que certains Algériens souhaitent voir Paris manifester, jusqu'aux problèmes de politique d'immigration de la France, souvent mal perçue de l'autre côté de la Méditerranée.

Lundi soir, Nicolas Sarkozy a dénoncé lundi le système "profondément injuste" du colonialisme, mais sans aller jusqu'à présenter les excuses qu'une partie des élites et des dirigeants algériens "exigent" de la France.

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