Un rapport interne de la Société Générale met en cause la hiérarchie de Jérôme Kerviel

Le rapport réalisé par l'Inspection générale de la banque sur les opérations réalisées par le trader, qui lui ont fait perdre 4,9 milliards d'euros, met en cause la "défaillance" dans la supervision de ses activités. La "complicité" d'un assistant trader est aussi évoquée. A lire dans la rubrique "pour aller plus loin".

La hiérarchie de Jérôme Kerviel, le trader de la Société Générale soupçonné de falsifications qui lui ont fait perdre 4,9 milliards d'euros, a été "défaillante dans la supervision de ses activités", révèle le rapport interne de la banque publié vendredi, à lire ci-contre dans la rubrique "pour aller plus loin".

"La fraude a été facilitée ou sa détection retardée par les faiblesses de la supervision du trader et du dispositif de contrôle des activités de marché", affirme ce rapport publié sous la responsabilité d'un comité spécial composé d'administrateurs indépendants de la banque.

"La hiérarchie du trader, qui constituait le premier niveau de contrôle, s'est avérée défaillante dans la supervision de ses activités", poursuit ce document. En effet, le supérieur immédiat de M. Kerviel "a fait preuve d'une tolérance inappropriée à la prise de positions" non autorisées de Jérôme Kerviel sur les marchés. D'après ce rapport, le supérieur "manquait d'expérience du trading et n'a pas été suffisamment encadré dans ses nouvelles fonctions".

Par ailleurs, l'Inspection générale de la Société Générale a relevé des "indices de complicité" d'un "assistant trader". "De nombreuses opérations de nature frauduleuse de Jérôme Kerviel ont été saisies par cet assistant trader", indique l'Inspection générale, qui mentionne aussi "un message électronique qui semble établir" que cet assistant "avait connaissance du résultat réalisé" par Jérôme Kerviel "sur ses transactions frauduleuses".

En revanche, les inspecteurs confirment n'avoir pas identifié "d'indice de détournement de la part de" Jérôme Kerviel.

L'accumulation de positions non autorisées par Jérôme Kerviel a été facilitée par les faiblesses de la supervision du trader et du dispositif de contrôle des activités du pôle actions de la banque, précise le rapport qui pointe une série d'insuffisances du dispositif de contrôle des risques, notamment l'existence d'un "décalage entre la croissance des moyens dont disposaient les fonctions de contrôle et de support, y compris les systèmes d'information, et la très forte croissance des volumes d'opérations du pôle actions".

Le document fait également le point sur les mesures mises en place depuis pour renforcer les contrôles des activités de marchés de la banque. Les projets "doivent pour l'essentiel aboutir au cours du premier semestre 2009, même si les investissements informatiques se poursuivront jusqu'en 2010", souligne-t-il en précisant qu'ils mobilisent près de 200 personnes et représentent un investissement qui dépassera 100 millions d'euros sur deux ans.

Ce rapport a été préparé avec l'aide du cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers en vue de l'assemblée générale annuelle de la Société générale, prévue mardi prochain.

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