Société Générale : confrontation entre Kerviel et deux de ses supérieurs hiérarchiques

Ces confrontations interviennent à la veille de l'examen de sa demande de remise en liberté à laquelle est hostile le Parquet. Par ailleurs, le courtier, mis en garde à vue hier et soupçonné d'être complice de Kerviel, a été libéré aujourd'hui, jeudi 13.

Jérôme Kerviel, le trader soupçonné de falsifications qui ont coûté 4,91 milliards d'euros à la banque française Société Générale, a été confronté, ce jeudi 13 mars, à son ancien supérieur hiérarchique direct, puis à un cadre de rang plus élevé.

Jérôme Kerviel avait fait l'objet d'une première confrontation le 6 mars à l'actuel responsable adjoint du "desk Delta One", spécialisé dans l'arbitrage (opérations sur les écarts de marché) et auquel il était affecté. Face à ce supérieur, M. Kerviel a alors reconnu avoir sciemment dépassé les limites des engagements autorisés par la banque à ses traders, selon des extraits du procès-verbal d'audition publié par Le Monde daté de vendredi 13 mars et confirmés de source proche du dossier.

"Il est exact qu'il ne fallait pas dépasser la limite globale de 125 millions d'euros" pour les huit membres du "desk Delta One", a admis Jérôme Kerviel, soupçonné d'avoir pris à lui seul des positions à hauteur de 50 milliards d'euros. Lors de son audition fin janvier à la brigade financière, le trader avait assuré aux policiers qu'il n'y avait "aucune limite précise écrite signée de (sa) main".

Ces nouvelles confrontations interviennent à la veille de l'examen par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris de la demande de remise en liberté de Jérôme Kerviel. Le parquet général a annoncé qu'il allait requérir le maintien en détention du trader, incarcéré depuis le 8 février.

"Nous nous opposons à sa remise en liberté, d'abord pour les nécessités de l'instruction puisque les investigations se poursuivent. Il faut veiller à conserver toutes les preuves utiles à la manifestation de la vérité et empêcher toute concertation frauduleuse", a déclaré à la presse Ulrika Weiss, magistrate chargée de la communication au parquet général.

Le risque de fuite à l'étranger sera aussi invoqué par l'accusation, a-t-elle dit. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris doit débattre et statuer, ce vendredi 14, sans doute à huis clos, le parquet s'opposant à la publicité des débats.

Le salarié de la salle des marchés de la Société Générale placé en garde à vue, hier mercredi 12 mars, dans l'affaire des falsifications reprochées au trader Jérôme Kerviel a été remis en liberté, ce sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.

Courtier d'une filiale de la banque, il avait été placé en garde en vue par les policiers de la brigade financière qui cherchent à vérifier s'il a pu apporter son concours à Jérôme Kerviel, le trader soupçonné de falsifications qui ont coûté 4,9 milliards d'euros à la banque.

Selon une porte-parole de la banque, il s'agit d'un employé de la salle des marchés actions qui travaille au siège de la banque, à la Défense à Paris. Une perquisition au siège de la "SocGen" a d'ailleurs également eu lieu ce mercredi matin.

Par ailleurs, la banque est menacée d'une plainte en nom collectif ou "class action" aux Etats-unis. Un cabinet juridique américain, Cohen Milstein Hausfeld & Toll, a annoncé, mercredi 12, avoir déposé une plainte en ce sens devant un tribunal fédéral de New York, accusant la Société Générale d'avoir trompé les marchés sur son exposition aux crédits "subprime" et de n'avoir pas réagi correctement aux informations dont elle disposait sur les positions prises par le trader Jérôme Kerviel.

La plainte est déposée au nom de tous les porteurs d'American Depositary Receipts (ADR) et d'actions de la Société générale ayant acquis leurs titres entre le 1er août 2005 et le 23 janvier dernier.

L'action Société Générale était dans le rouge, ce jeudi 13 mars, en baisse de 1,56% à 70 euros. Elle figurait, mercredi 12, parmi les valeurs florissantes du CAC 40 avec une hausse de 6,22% à 71,11 euros.

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