Recherche sur Internet : le programme Quaero entre sans sa phase opérationnelle

Quaero, le projet de recherche et de développement multimédia sur Internet repart. Les 24 partenaires qui composent le consortium Quaero autour de Thomson qui chapeaute l'ensemble, viennent de présenter ce lundi, les cinq projets qui constituent les axes de la phase opérationnelle du programme.

Quaero n'est plus un concept vague. Grâce à l'approbation le 11 mars dernier de son financement public- 99 millions d'euros- par la Commission européenne, ce programme collaboratif- 24 partenaires- de recherche et développement est de nouveau sur les rails. Ce projet est centré à la fois sur l'extraction automatique, l'analyse, la classification et l'exploitation de contenus multimédias (vidéos, sons, images, textes, etc) et multilingues mais aussi sur le développement de l'accès à ces contenus par les professionnels et les particuliers.

Son financement ? 199 millions au total dont quasiment 50% proviennent d'aides publiques, décidées par l'ex-agence de l'innovation industrielle (AII) et gérées désormais par l'agence publique Oséo (issue du rapprochement de l'Agence de valorisation de la recherche, de l'AII, de la Banque de développement des PME et de la société française de garantie des financements des PME). Pour le reste, il s'agit d'investissements, du moins pour les entreprises privées.

Pour ce qui est du contenu, Jean-Charles Hourcade, le directeur général adjoint de la division Technologie de Thomson qui coordonne le consortium Quaero a dévoilé ce lundi lors d'une conférence de presse, les cinq projets à visée applicative auxquels Thomson et les 23 autres partenaires vont pouvoir s'atteler.

Piloté par l'entreprise privée Jouve, spécialisé dans la digitalisation industrielle de documents et de données, traitement d'image, diffusion électronique, la première étape consiste à numériser et enrichir les contenus provenant des bibliothèques (fonds de 20 à 30 millions d'ouvrages en Europe), des éditeurs (livres, manuels scolaires,...), des acteurs Internet (portails spécialisés) et des industriels (brevets).

Les deuxième et troisième projets reposent sur la gestion des médias numériques et la vidéo personnalisée, tâches pilotées par le groupe Thomson et l'INA (Institut National Audiovisuel) mais avec la collaboration d'entreprises publiques et privées telles que France Télécom, l'Institut Telecom (recherche et innovation) et le moteur de recherche Exalead. Projets devant permettre de créer des logiciels de gestion de support pour diffuseurs et sociétés de médias ainsi que des archives audiovisuelles. Il s'agit notamment d'aller plus loin que ce que le site Internet de l'INA propose en expérimentant de nouvelles technologies (segmentation pou rl'indexation et la classification automatique des documents, recherhce et navigation dans la base d'archives, nouvelles offres de vidéo à la demande permettant la sélection d'extraits vidéo).

Et puis quoi de plus facile qu'un moteur de recherche sur Internet, multimédias, pour accéder facilement aux contenus mis en place par les trois étapes précédentes? Voici donc le quatrième volet piloté par Exalead, moteur de recherche français encore très marginal en terme de fréquentation comparé à des Google ou Yahoo.

Quaero uniquement accessible depuis son ordinateur? Trop réducteur. Ere de la convergence oblige, Quaero vise à rendre ses contenus accessibles aussi depuis les téléphones mobiles et même depuis les téléviseurs. Cette cinquième et dernière étape est sans surprise pilotée par l'opérateur France Télécom.

A noter que ces cinq projets s'intègrent dans une structure de recherche partagée franco allemande, ainsi coordonnée par le CNRS pour la partie française et le RWTH outre-Rhin. C'est à ce niveau et à ce niveau seulement qu'intervient la dimension franco-allemande. On est bien loin du projet initial présenté par Jacques Chirac, alors président français, comme un projet franco-allemand. Les industriels allemands ont préféré se concentrer sur leur propre programme, Theseus et ont quitté le programme Quaero fin 2006. La dimension allemande n'est donc plus qu'infime.

Aucun calendrier n'est annoncé pour ce projet ambitieux dont on ne sait quand il sera effectif. Mais il s'agit pour Quaero de ne plus perdre trop de temps. Car Google, Yahoo, Microsoft et consorts ont sans doute eux aussi des projets de recherche multimédias identiques dans leurs tuyaux. L'enjeu est de dégainer le plus vite...

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