Après l'affaire Kerviel, la Société Générale affronte ses actionnaires

La banque rouge et noire tient ce mardi son Assemblée générale annuelle. Les dirigeants du groupe seront confrontés pour la première fois à leurs actionnaires après les pertes records liées à la crise du subprime et au trader Jérôme Kerviel.

Pour la première fois depuis l'affaire du trader Jérôme Kerviel et le début de la crise du subprime, les dirigeants de la Société Générale vont être confrontés ce mardi à leurs actionnaires réunis à l'occasion de l'assemblée générale annuelle.

L'exercice s'annonce d'ores et déjà périlleux pour les dirigeants du groupe. En un an, les actionnaires ont en effet vu la valeur de leurs titres fondre de moitié. A la Bourse de Paris, l'action s'échangeait à 66,62 euros lundi en milieu d'après-midi contre un sommet à plus de 135 euros en juin dernier.

Daniel Bouton, le président de la banque, et Frédéric Oudéa, son nouveau directeur général, vont être amenés à s'expliquer sur les secousses qui ont fait trembler la banque ces derniers mois. D'abord, sur la crise du subprime, qui a fait perdre à la "SocGen" 3,1 milliards d'euros du fait de son exposition aux crédits immobiliers américains.

A cette somme viennent s'ajouter les 4,9 milliards d'euros partis en fumée en raison des opérations du trader Jérôme Kerviel à l'origine d'un des plus grands scandales financiers de l'histoire. Cette affaire sera d'autant plus au coeur des discussions qu'un audit interne, publié vendredi, a épinglé une hiérarchie défaillante et des fonctions de contrôle sacrifiées sur l'autel de la performance.

Le rapport du cabinet PriceWaterhouseCoopers (PWC) met notamment en cause les moyens insuffisants alloués aux fonctions de contrôle et de support des traders, ainsi que leur "fragilisation" du fait du manque d'ancienneté des équipes. "L'importance des traitements manuels et la charge de travail des opérateurs ont dans la pratique rendu inopérants certains contrôles existants", écrit ainsi PWC.

Par ailleurs, le rapport de l'Inspection générale de la banque mentionne des "indices de complicité internes" de la part d'un assistant trader qui aurait aidé Jérôme Kerviel "dans la gestion de multiples transactions fictives et écritures indues nécessaires à la dissimulation des positions frauduleuses".

Enfin, cette assemblée générale intervient alors qu'on a appris hier que la Société Générale voyait un des grands actionnaires de la banque russe Rosbank refuser d'apporter ses titres à l'offre de la banque française.

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