Un budget pour les riches

Avec une réforme très limitée sur les "non-doms" et la promesse de supprimer à terme la tranche haute de l'impôt sur le revenu, le budget britannique est positif pour les plus riches.
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Discrètement, George Osborne aura envoyé des signaux très positifs pour les plus riches. En présentant le budget britannique 2011/2012, le chancelier de l'Echiquier fait en particulier deux gestes.

Le premier concerne les "non-doms". Cette drôle de dénomination concerne des étrangers vivant en Grande-Bretagne, mais non domiciliés fiscalement dans le pays. Ce statut, qui n'existe presque nulle part ailleurs, permet aux riches étrangers de ne pas payer d'impôts sur leurs revenus hors du Royaume-Uni: idéal pour un milliardaire indien ou russe.

Ce statut avait été écorné une première fois en 2007, quand Gordon Brown avait imposé un impôt minimum de 35000 euros pour les non-doms (qui vivent en Grande-Bretagne depuis plus de 12 ans). Ce n'était qu'un détail: sur les 123000 non-doms, seuls 5400 ont versé cette somme l'an dernier.

Mais le nouveau gouvernement, élu en mai 2010, avait annoncé une révision de ce statut. D'où une véritable inquiétude chez les plus riches étrangers de Londres. Finalement, le résultat est très limité: l'impôt minimum est augmenté à 60000 euros. "C'est un soupir de soulagement collectif pour les non-doms", estime Andrew Tailby-Faulkes, spécialiste fiscal à Ernst & Young. "Cela aura peu de conséquences concrètes", estime Tony Bernstein, spécialiste fiscal à HW Fisher & Company.

Mieux: l'impôt sur les non-doms qui apportent de l'argent au Royaume-Uni est supprimé si ces sommes sont investies dans des entreprises.

La deuxième mesure positive pour les plus riches concerne l?annonce que la tranche haute de l?impôt sur le revenu sera supprimée rapidement. Cette tranche de 50%, pour les revenus de plus de 150000 livres (170000 euros), a été créée par le précédent gouvernement pendant la crise, comme un signal politique après le sauvetage bancaire. George Osborne y avait toujours été opposé et affirmait vouloir là supprimer d?ici la fin de ce mandat législatif (2015). Il a cependant choisi de réaffirmer cette volonté lors du budget de ce mercredi. « Ce taux endommage notre économie s?il devenait permanent : c?est pour cela que je considère cela une mesure temporaire. »

Il précise cependant que ce n?est pas le moment de le supprimer, alors que l?austérité commence maintenant.

A ces deux mesures s?ajoutent des décisions qui seront bien reçues par les milieux les plus aisés : baisse de l?impôt sur les sociétés plus forte que prévu (de 28% à 23% d?ici 2015) ; augmentation des allégements fiscaux pour les entrepreneurs ; créations de zones franches?

Ed Miliband, le leader des travaillistes, répliquait : « ce sont les mêmes vieux Tories. » En d?autres termes, les décisions de ce gouvernement ne sont guère différentes de celles de l?ère Thatcher.
 

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