Les républicains mettent le cap sur l'emploi

Avec un taux de chômage de 9 %, le président américain doit faire face à la faiblesse de son bilan économique.
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Jamais depuis 1940, un président américain n'a été réélu avec un taux de chômage supérieur à 7,2 %. Pour obtenir un second mandat l'année prochaine, Barack Obama devra ainsi réussir là où Gerald Ford (1976), Jimmy Carter (1980) et George Bush (1992) ont échoué avant lui. Car, malgré l'accélération de la croissance au troisième trimestre, il semble aujourd'hui bien improbable que le marché de l'emploi ne s'améliore grandement au cours des douze prochains mois.

La semaine dernière, la Réserve fédérale a dressé un sombre tableau, anticipant un taux de chômage compris entre 8,5 % et 8,7 % fin 2012. En octobre, il s'élevait à 9 %. Plus inquiétant encore pour les démocrates : les incertitudes en Europe et la paralysie au Congrès menacent de détériorer encore un peu plus la situation.

Les adversaires républicains ne manquent pas de souligner la faiblesse du bilan économique de l'administration Obama. S'il a bien hérité de la crise financière et économique - le taux de chômage s'élevait à 7,8 % à son arrivée - le président américain n'a pas apporté les réponses adéquates pour y faire face, jugent-ils. Et de dénoncer la réforme de la santé, la loi Dodd-Frank sur la régulation financière et la multiplication des contraintes environnementales, coupables, selon eux, de créer un climat défavorable à l'investissement et à la création d'emplois.

Perte de crédibilité

Plus globalement, c'est à l'interventionnisme de l'État qu'ils s'attaquent, n'hésitant pas à qualifier le locataire de la Maison-Blanche de "socialiste", une insulte pour bon nombre d'Américains. "Pendant les deux premières années de son mandat, le président a pu faire ce qu'il souhaitait. Il a fait voter un plan de relance assurant qu'il contiendrait le taux de chômage sous les 8 %, dénonce Mitt Romney, son adversaire le plus menaçant. Il a échoué et essaie aujourd'hui de faire porter la responsabilité sur quelqu'un d'autre."

Au fil des (nombreux) discours et des promesses souvent non réalisés, Barack Obama a perdu en crédibilité. Surtout auprès des quelques 14 millions d'Américains toujours privés de travail, dont plus de 40 % sont sans emploi depuis plus de six mois. Si le nombre de chômeurs total a légèrement progressé, le taux de chômeur n'ayant plus droit à l'assurance chômage a en revanche explosé. Ils sont aujourd'hui près de 7 millions à en être privés. En dérégulant et en baissant la pression fiscale, les républicains assurent pouvoir créer rapidement plus d'un million d'emplois. Une promesse que pourra difficilement faire Barack Obama.

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