Renault Captur : un petit « Crossover » iconoclaste

Il est spacieux, pratique, sympathique et agréable à vivre. Ce faux 4x4 de poche arbore des formes originales et des coloris pimpants. Voici sa dernière version avec une boîte à double embrayage dernier cri.

Le Renault Captur plaît. C'est un vrai succès en France. Carré, sympathique, déluré avec des couleurs et intérieurs « flashy » - dans la version la plus chère -, il se remarque. L'industrie automobile française démontre ici sa créativité. « Notre » Captur d'essai bleu électrique métallise et crème ne passait pas inaperçu. Mais il existe des combinaisons encore plus insolites comme l'orange métallisé à toit noir, ou l'inverse. A l'intérieur, on peut avoir de l'orange-ivoire, de l'orange-carbone, mais aussi du noir pour les plus timorés.

 yt

Accessible, habitable

 

Accessible, spacieux avec une pratique banquette arrière coulissante, le Captur offre un habitacle fonctionnel avec pas mal d'espaces de rangement, dont un tiroir coulissant judicieux en guise de boîte à gants. L'écran tactile central est amusant et bien visible, même si les applications internet sont optionnelles. Mais l'ensemble est à la fois original et fonctionnel. On retrouve avec plaisir le cadran affichant la vitesse à laquelle on roule en gros chiffres devant les yeux. La position de conduite est bonne. Plein de qualités, donc.

 

Oui, mais pas mal de défaut aussi ! Commençons pas un léger manque de sensibilité du pavé tactile. Les dossiers de sièges sont réglables par crans, une solution vieillotte... mais économique. Quant à l'accoudoir central, il n'est pas ajustable. Les dossiers de sièges, sans réglage lombaire, sont trop mous. L'idée des tissus de sièges déhoussables (à 200 euros en option ou de série sur Intens) - pour les laver - est bonne. Mais leur aspect ordinaire, voire « Low cost », moins.

 

Ambiance bas de gamme

 

En fait, le point noir de cet habitacle demeure… l'ambiance bas de gamme, avec des plastiques médiocres. Sur une Dacia roumaine produite dans un pays à bas coûts, ça passe encore. Mais, ici, sur une voiture plus onéreuse et fabriquée en Europe occidentale (en Espagne), non. Après les efforts de qualité, perceptibles notamment sur l'ex-Clio III, la Clio IV manifestait déjà une régression. Mais, ici, c'est pire. On se croit presque revenus aux Renault des années 70 et 80, où la piètre finition était légendaire.

 

Ce n'est pas avec ça que Renault va se débarrasser de son image « légère », qui lui colle à la peau depuis des décennies. Renault reconnait un petto avoir dû compenser l'argent mis dans l'écran tactile et la connectique… par des économies.

 

Les assemblages apparaissent certes globalement rigoureux. Mais on se demande quand même comment cela va vieillir. Car, à la moindre dégradation du bitume, ça grince et crisse. Une vraie caisse de résonance. Puisqu'on est dans la mauvaise humeur, signalons aussi que, si on choisit des coloris osés, ceux-ci apparaissent plus criards que chaleureux et gais.

 

Bon moteur diesel

 

Heureusement, la conduite réserve, elle, de bien meilleures surprises. Certes, le diesel 1,5 dCi de 90 chevaux, seul proposé, manque de puissance pour un réel plaisir. Mais ce moteur se comporte agréablement, sans creux trop marqué à bas régime en laissant la voiture aller à son rythme, avec une douceur et une souplesse que bien des rivaux pourraient envier. Ca, c'est sur la version à boîte manuelle essayée initialement.

 

Désormais, Renault propose en option une boîte à double embrayage « EDC » dernier cri (à 1.400 euros). Notre version d'essai en était équipée. En conduite placide, nous avons apprécié grandement le fonctionnement lisse, sans à-coups. Cette transmission apporte en ville un surcroît de sérénité. On évite ainsi le point d'embrayage, flou, difficile à trouver, de la version à transmission manuelle. Le bilan mécanique est largement satisfaisant…lorsqu'on se laisse conduire sans forcer.

 

Boîte « EDC » trop lente

 

Malheureusement, dès que l'on veut relancer ou accélérer un peu trop fort, cette boîte avoue ses limites. Si elle se révèle plus agréable que l'horripilante boîte pilotée (à un seul embrayage) de PSA, elle n'est pas aussi rapide et précise - loin de là - que les « DSG » de Volkswagen ou « Powershift » de Ford. Un comble, puisque Getrag, le mécanicien allemand, fournit en gros la même boîte à Renault et... Ford. En rythme soutenu, la transmission apparaît trop lente, générant une conduite heurtée et brusque, qui peut même provoquer des réactions du train avant. Comme si la boîte peinait à suivre les impulsions du conducteur, ceci se combinant au manque de ressources en bas du compte-tours de ce petit moteur.

 k;hu

En plus, Renault est un des rares grands constructeurs - avec son allié Nissan - à ne pas monter de position « Sport ». Sur route sinueuse et plus encore en montagne, ça manque. En bon élève politiquement correct, l'ex-Régie, se flatte par contre de consommations mesurées. C'est vrai. Notre Captur était assez sobre: 6,4 litres de gazole aux cents, avec beaucoup de parcours urbains. C'est correct, mais pas extraordinaire. Un petit moteur que l'on sollicite fortement n'est pas aussi sobre que le laissent croire les consommations normalisées, selon des cycles théoriques très loin de la réalité!

 

Trains roulants précis

 

Les trains roulants permettent une bonne précision de conduite, avec même une certaine agilité. On aurait apprécié moins de fermeté sur les pavés et ralentisseurs. Mais le comportement routier sûr et précis ainsi que le confort restent d'excellent niveau. A ce niveau de gamme, c'est étonnant. Quand on compare à une Fiat 500L, par exemple, c'est le jour et la nuit. On déplore en revanche, comme sur bien des voitures françaises, le bruit des suspensions, qui dégrade subjectivement le confort, puisqu'on ne perd rien des clong-clongs sur les inégalités.

 

Ce faux 4x4 n'a rien d'un baroudeur. Il s'agit d'une stricte traction avant. Comme sur la Peugeot 2008, aucune option quatre roues motrices n'est prévue. Mais, vu la vocation de l'engin, ça n'a aucune importance.

 

Tarifs assez compétitifs

 

Ce modèle est bien né et se montre plaisant dans la vie quotidienne. Nous l'avons toujours reprise avec plaisir, durant les quelques jours de notre essai. La transmission à double embrayage nous a quand même déçus. Quant à la piètre finition doublée d'une mauvaise insonorisation, c'est irritant. Ceci dit, ce Captur s'offre à des tarifs assez compétitifs, compte tenu de l'équipement. Mais, ça dépend des versions. La « notre » était ainsi un chouïa plus onéreuse que ses rivales les plus proches… Le Captur bénéficie du service après-vente renommé de la firme au losange en France, avec des tarifs de pièces abordables. Enfin, les Renault des dernières générations sont réputées offrir une bonne fiabilité (pannes au kilomètre)…

 

Il faut compter sur un tarif de départ de 15.900 euros en essence de 90 chevaux Life. Ce niveau de finition, le plus simple, propose déjà le régulateur-limiteur, l'aide au démarrage en côte. Pour 1.900 euros de plus, vous accédez à la Zen avec la climatisation, le démarrage-accès mains libres. Moyennant 1.700 euros en supplément, on passe à l'Intens, la plus complète avec GPS tactile, radar de stationnement arrière et caméra (très utile), peinture bi-ton, sièges bicolores. On aura ici de série également des jantes noires, orange ou ivoire. L'Intens est donc la plus typée des finitions et certainement celle qui donne ce côté déluré si attachant, qui fait le charme du Captur.

 

Plein d'options

 

Il y a plein d'options, avec un programme fourni de personnalisation. Les options sont bon marché en elles-mêmes par rapport aux rivales. Mais, attention à l'addition si vous vous laissez tenter par le jeu des possibilités ! La connection « R Link » vous oblige à débourser 440 euros supplémentaires. Toutes les décorations personnalisables sont évidemment proposées moyennant un supplément : 470 euros pour la peinture métallisée, 300 si vous aimez les zébrures (de toit). Les touches de chrome ou colorées extérieures sont à 100 euros. Les décors colorés intérieurs (cerclages sur les aérateurs entre autres) sont également à 100 euros. Le volant personnalisé avec un motif que l'on retrouvera sur les sièges est, lui, à 150. Le marketing de Renault a pompé les recettes des Mini ou Fiat 500…

 

Modèle d'essai : Renault Captur dCi 90 EDC Intens : 23.600 euros

 

Puissance du moteur : 90 chevaux (diesel)

 

Dimensions : 4,12 mètres de long x 1,78 (large) x 1,57 (haut)

 

Qualités : Habitacle spacieux et pratique, possibilités originales de personnalisation, réseau après-vente dense et réputé, comportement routier satisfaisant, diesel souple et sobre, boîte à double embrayage douce (en conduite placide)…

 

Défauts : … mais lente et brusque (en rythme soutenu), ambiance bas de gamme, crissements et grincements, réglages de sièges agaçants, détails d'ergonomie

 

Concurrents : Fiat 500L Trekking 1,3 Multijet Dualogic : 22.250 euros ; Peugeot 2008 e-HDI 92 BMP6 Allure : 22.350 euros ; Citroën C4 Cactus e-HDi 92 ETG6 Shine : 23.300 euros

 

Note: 14 sur 20

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 14
à écrit le 04/05/2014 à 19:59
Signaler
L'assemblage du Capture est rigoureux, comme dit dans l'article, alors je ne comprends pas ce dénigrement... Que faut-il faire? Mettre des plastiques en mousse comme font les Allemands pour masquer la médiocrité de leur voiture? Pour rappel, enquête ...

le 07/05/2014 à 11:47
Signaler
350 000 km avec ma polo sdi de 88 cv ( avec boitier), et tu ose dire fiabilité médiocre.... Elle continue de mettre la pire des miseres au 1.5 dci de chez renault, un vrai plaisir de les voir gueuler comme des chevres...

à écrit le 04/05/2014 à 18:50
Signaler
"La petite diligence, sur les beaux chemins de France s'en allait en cahotant, voyageurs toujours contents. Lorsque la route était dure, on descendait de voiture et poussait allègrement, car c'était le règlement...." Cette jolie chanson nous explique...

à écrit le 04/05/2014 à 18:15
Signaler
Ce Captur est une réussite esthétique . Il convient de préciser qu'il se vend à 50 % en essence .

à écrit le 03/05/2014 à 17:37
Signaler
... pour enfin signaler la bonne fiabilité des Renault actuelles, le service après-vente de qualité, et le prix des pièces "mesuré" !

à écrit le 03/05/2014 à 12:01
Signaler
In Petto = en pétant plus haut que...son portefeuille, on se fait arnaquer !

à écrit le 03/05/2014 à 10:59
Signaler
A lire l'article on se demande ce qui sépare un Captur d'un Duster, mis à part que le carton d'emballage est plus coloré et sensiblement plus cher.

le 03/05/2014 à 17:38
Signaler
Essayez les tous les deux !

le 04/05/2014 à 12:51
Signaler
Renault est sorti de la liste de mes fournisseurs du jour où ils ont fermé Vilvoorde. Le fait qu'ils aient reconduit Goshn à la tête du consortium ne m'encourage pas à acheter ni Renault, ni Dacia, ni Nissan (qui a énormément perdu en fiabilité depu...

à écrit le 03/05/2014 à 10:42
Signaler
L’esthétique du Captur fait illusion, il est torturé et va vite passer de mode, ensuite plus personne n'en voudra sur le marché de l'occasion parce que il est construit sur un modèle technique du passé, sur la base du bas de gamme Dacia dépassée, mai...

le 03/05/2014 à 17:40
Signaler
Soit les Renault sont moches, soit elles sont belles mais vont passer de mode ??? Mais qu'est ce que vous avez contre les productions françaises ? contre vous-même en fait, à moins que vous soyez allemand, japonais ou coréen...

à écrit le 03/05/2014 à 9:53
Signaler
un petto: non !! in petto: oui.

le 03/05/2014 à 11:37
Signaler
Bravo breathun, au moins un qui suit !

à écrit le 03/05/2014 à 6:50
Signaler
Je suis très sévère vis-à-vis des journalistes qui emploient - par écrit - des expressions mal orthographiées et mal comprises. "In petto" (avec un "i") veut dire "dans le secret de son coeur", "dans son for intérieur", "en le gardant pour soi". On n...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.