Mazda CX-5 : un « SUV » japonais bon élève, mais un peu terne

Ce 4x4 compact japonais est bien conçu et fabriqué. Réputé fiable, il offre pas mal de qualités. Un fidèle compagnon de tous les jours. Mais il manque de charme.

Mazda est l'un des plus petits constructeurs nippons. Mais, désormais indépendant de l'américain Ford, il se distingue par l'originalité de ses solutions techniques, voire une esthétique tranchante, comme sur les berlines 3 ou 6. Une vraie société d'ingénieurs qui essayent de ne pas faire comme tout le monde. Nous voici donc aujourd'hui au volant du « SUV » compact de la firme de Hiroshima. Après avoir resté récemment les dernières nouveautés de la marque, on se régale d'avance.

 

Consensus à toute épreuve

 

La ligne est plaisante, l'intérieur bien présenté. Mais, le CX-5 est arrivé en fait avant les récentes 3 et 6. Il offre du coup un style moins iconoclaste. Tout cela ne prête aucunement à la critique. Mais c'est neutre, consensuel à souhait, sans vraie personnalité. Nous préférons de beaucoup les lignes autrement plus flamboyantes de la berline Mazda 6, ou de sa version break. Ce « SUV » est moins osé, plus passe-partout. L'habitacle est vaste - sauf le coffre -, bien fait, à la japonaise. Sans aspérités. Tout apparaît à portée de mains, sans chichi.

 

Déplorons cependant une visibilité réduite par les deux épais piliers des deux côtés du pare-brise et… de trois quarts-arrière. Par ailleurs, les sièges offrent un dossier un peu mollasson. On peut régler la dureté au niveau des reins. Mais, alors, on se trouve avec un dossier dur au niveau des reins et trop mou ailleurs. On a vu mieux ailleurs. L'accoudoir est aussi placé trop bas et en retrait. Nous sommes aussi rétifs au compteur de vitesses peu lisible, avec des chiffres trop petits.Cet habitacle ultra-rationnel ne laisse pas beaucoup de place au charme. L'ambiance noire, triste, manque de chaleur. Le tissu des sièges et des contre-portes apparaît aussi rugueux, peu accueillant.

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Moteur à contre-courant

 

La fiche technique se révèle alléchante. Mazda reprend ici son excellent diesel de forte cylindrée, le 2,2 Skyactiv-D, avec un taux de compression faible et un double turbo à géométrie variable. Une mécanique à contre-courant des mini-moteurs actuels de cylindrée réduite et donc manquant de répondant. Le 2,2 Mazda est d'ailleurs très propre, puisqu'il répond déjà aux futures normes Euro 6 et ce, sans traitement spécifique des oxydes d'azote. Ce moteur apparaît suffisamment « vert » pour se passer du dispendieux traitement additionnel !

 

Sur le papier, ça donne une mécanique souple, onctueuse, avec du répondant à tous les régimes. Disons que ce moteur remplit son contrat… aux trois-quarts. Il est effectivement doux, élastique, sans aucune vibration intempestive. Mais, nous n'avons pas retrouvé l'agrément d'une Mazda 3 ou 6 équipée du même moteur.

 

Boîte automatique décevante

 

Notre version d'essai était équipée de la boîte automatique. Or, celle-ci se révèle vraiment décevante. Elle se montre douce, certes. Mais, sans position « Sport », elle manque de réactivité. On est toujours deux ou trois rapports trop haut. Bref, cette absence de dynamisme agace. On se sent souvent à contre-temps. Ca ne doit pas gêner les japonais ou américains, à la conduite plus souple. Mais, en Europe, on aime les voitures avec du répondant. Surtout sur notre réseau routier français plein de petites départementales charmantes, tortueuses, qui montent et descendent.

La transmission Mazda n'a hélas rien à voir avec celles, tellement plus vivaces, des Volkswagen, Ford (européennes), BMW, Peugeot ou Citroën. Nous, qui aimons habituellement les transmissions automatiques ou à double embrayage, nous déconseillons, cette fois, l'achat de cette version. D'autant que la mécanique, elle-même, n'est pas très démonstrative et manque de répondant à bas régime. Bref, la boîte gâche le bilan. Et fait monter les consommations. Rien de grave, toutefois, sur ce plan.

 

Tenue de route pataude

 

Alors que nous avons tant apprécié la tenue de route de la berline Mazda 6, nous sommes  moins enthousiastes ici. Le centre de gravité plus haut et sans doute des réglages plus souples donnent une tenue de route moins précise, plus pataude et floue. Le train avant se montre un peu inconsistant. Et il n'aime pas les fortes accélérations. Même si notre modèle était équipé des quatre roues motrices, qui limitent le phénomène.

Entre le train avant mollasson et une boîte auto peu réactive, ce n'est pas très plaisant. Saluons en revanche, pour la motricité et la sécurité, la transmission 4x4 AWD en option. Le confort n'est pas exceptionnel. Mais il demeure correct.

 

Des prix dans le marché

 

La gamme démarre à 26.290 euros avec une motorisation à essence de 165 chevaux en finition de base Harmonie. Le diesel débute à 28.090. La transmission 4x4 AWD n'est proposée qu'à partir du troisième niveau de finition, baptisé Dynamique. Il en coûte 1.800 euros. Pour la boîte auto, il faut mettre 2.000 euros. Pour avoir les deux, en finition Dynamique, comptez 36.200 euros (plus 500 euros de surtaxe prétendument écologique). Il y a le GPS, les phares au xénon, des bips-bips de stationnement et divers systèmes sécuritaires agaçants comme le franchisseur de ligne blanche ou l'alerte de véhicule en approche. Cette version est très complète. Mais il lui manque le cuir.

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Pour du vrai luxe (cuir, sièges chauffants, caméra de recul), il est nécessaire d'opter pour la Sélection, la plus huppée. Et là, c'est 39.800 euros, avec un moteur plus puissant de 175 chevaux. Cette version permet d'échapper notamment au sinistre habitacle noirâtre avec une possibilité d'ambiance beige. Mais, ça commence à faire cher. Et le marketing est passé par là, avec ses règles bizarres. La Sélection est ainsi affublée d'énormes roues de 19 pouces avec des pneus à flancs plus bas, fragiles et un brin tape-cul. Laissez tomber !

 

Le client attiré par cette voiture pourra en tous cas compter sur la belle réputation de fiabilité des modèles de la marque. En revanche, il devra composer avec un réseau peu étendu en France et des pièces assez chères. Mais, on les change peu, vu la longévité traditionnelle des principaux organes mécaniques.

 

 

Modèle d'essai : Mazda CX-5 2,2 Skyactiv-D AWD Bva Dynamique: 36.200 euros (+500 euros de malus)

 

Puissance du moteur : 150 cv (diesel)

 

Dimensions : 4,55 mètres (long) x 1,84 (large) x 1,67 (haut)

 

Qualités : Bonne conception générale, habitabilité, assemblages rigoureux, moteur souple, transmission 4x4 disponible en option, réputation de fiabilité de la marque

 

Défauts : boîte auto pas réactive, comportement pataud, intérieur triste, vitesse peu lisible, réseau après-vente clairsemé et pièces chères

 

Concurrents : Toyota Rav 4 2,2 D-CAT AWD bva Life : 33.990 euros ; Kia Sportage 2,0 CRDI 4WD bva  Premium: 36.050 euros; Volkswagen Tiguan TDI 140 4 Motion DSG Sport and Style: 39.600 euros

 

 Note : 12,5 sur 20

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Commentaires 8
à écrit le 20/06/2015 à 4:14
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Propriétaire d'un cx5 je ne partage pas les commentaires de ce journaliste. La voiture a vraiment du punch et l'intérieur est beau et bien fini. Je ne comprends pas toutes ces critiques sur l'habitacle austère de ce suv alors que la plupart des conq...

à écrit le 01/10/2014 à 1:16
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RAREMENT VU UN COMMENTAIRE AUSSI IDIOT pOUR MA PART 3 ANS DE PUR BONHEUR AVEC MON CX5 DYNAMIQUE DIESEL uN JOURNALISTE DE + ANTI-NIPPON

le 29/10/2017 à 12:21
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Bonjour pouvez vous me dire si le cx5 est à chaîne de distribution ? Merci

à écrit le 30/05/2014 à 17:03
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"La transmission Mazda n'a hélas rien à voir avec celles, tellement plus vivaces, des Volkswagen, Ford (européennes), BMW, Peugeot ou Citroën." Surtout ne faites pas semblant d'oublier la transmission Renault EDC équivalente à la Ford Powershift car ...

à écrit le 24/05/2014 à 15:15
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Pourquoi acheter Japonais, Coréen ou Allemand alors que les meilleurs SUV sont Français, comme les Peugeot 3008, le 2008, le Renault Captur ou encore le Citroën C4 Cactus qui sortira le mois prochain. Pourquoi faire si ce n'est ruiner nos emplois, no...

le 25/05/2014 à 18:15
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Les SUV faux 4x4 Renault sont tous fabriqués à l'étranger, le Captur (Duster déguisé) en Espagne avec des salariés sous-payés, et le Duster (mal classé au crash test) en Roumanie ... La Mégane aussi est étrangère produite en Espagne. Bref Renault t...

le 26/05/2014 à 9:30
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Pour leon.... n achetez surtout pas de toyota yaris...une japonaise car elle est faite a Valenciennes c est pas en France c est dans le Nord preferez la future nouvelle c3 slovene...

à écrit le 24/05/2014 à 13:25
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Lente évolution. Le lecteur sait depuis longtemps ce qu'est un SUV, le journaliste lui y met encore des guillemets car il pense encore faux 4x4. Heureusement, cela ne perturbe pas la qualité des tests.

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