Avec Groombox, Simon Dinin réinvente la conciergerie !

Après avoir exploré mille idées, le cofondateur de Groombox, âgé de 25 ans, se concentre sur le déploiement de consignes connectées pour révolutionner la conciergerie.
Simon Dinin, cofondateur de Groombox.

On est parfois rattrapé par son destin. Simon Dinin, le cofondateur de la conciergerie à consignes connectées Groombox, peut en témoigner.

Sans quelques coups du sort, ce séduisant jeune homme de 25 ans serait devenu banquier. Mais quand on a une imagination débordante, esquissant sans cesse de nouveaux projets et raffinant inlassablement ses idées, il arrive qu'on pousse par inadvertance une porte qui vous ouvre des horizons nouveaux.

C'est ainsi qu'en 2010, Simon Dinin, alors étudiant à l'Ipag Business School, s'est surpris à suivre un cours d'entrepreneuriat qui ne figurait pas dans son emploi du temps.

« J'ai mis quelques minutes à m'apercevoir de mon erreur. Pendant ce temps, la professeur expliquait qu'il existait une méthode pour trouver une idée de business : définir ce qui nous manque, quels sont les besoins de la société et ce dont on a envie. Son cours m'a passionné et en quittant la salle, j'étais résolu à changer d'orientation », se souvient-il.

« Enfant, Simon était un grand rêveur. Mais il est aussi très pragmatique et retrousse ses manches sans hésiter quand il faut agir, pouvant alors se montrer impatient », confie son ami Germain Brion.

Confronté au refus de l'administration scolaire d'entériner son changement de spécialité avant la rentrée suivante, Simon Dinin n'allait donc pas pour autant se tourner les pouces. Le jeune homme posé au regard incisif a profité de cette année de césure pour expérimenter un travail physique : le service en restauration.

« Le rythme soutenu, la cohésion d'équipe et les rencontres avec la clientèle... j'ai adoré», tranche ce touche-à-tout, qui avait jusqu'alors effectué des stages en régie publicitaire à Canal Plus, en agence immobilière, et mené une étude de notoriété pour Médecins sans frontières.

Il travaillera durant trois ans dans cette brasserie de la rue des Canettes, dans le VIe arrondissement de Paris, tout en reprenant ses études, en Master 2 entrepreneuriat. Il s'initie au numérique et à l'univers des start-up entre deux «coups de feu» en salle, sans jamais se séparer d'un cahier où il note ses idées. Après avoir planché sur le scénario optimal pour une série télévisée, sur le professeur idéal, sur un projet d'outil pour supporter votre livre et soulager vos bras en position allongée, ses réflexions convergent désormais sur un projet : créer le bar idéal. Adepte des tableurs, il fait valser les chiffres et détermine rapidement les bases financières du projet.

Reste à trouver un local. Une première opportunité lui passe sous le nez. Pas de quoi atteindre sa détermination. Six mois plus tard, il est de nouveau sur les rangs pour reprendre un commerce en liquidation judiciaire. En vain. Mais il ne repart pas bredouille : durant l'opération, il a sympathisé avec Julien Recoing, un autre concurrent à la reprise, lui aussi malheureux sur cette opération. Tous deux prennent l'habitude d'explorer autour d'un dîner les possibilités d'entreprendre ensemble.

« Un soir, Julien est arrivé au restaurant en retard et avec... son baluchon de linge sale, qu'il n'avait pas eu le temps de déposer au pressing. Ce contretemps nous a donné l'idée de créer un service de conciergerie accessible tout au long de la journée à différents endroits sur le chemin quotidien d'une personne : de son domicile à ses loisirs, en passant par son lieu de travail. C'est ce soir-là que nous avons imaginé Groombox», se souvient Simon Dinin.

« Simon est charismatique, intelligent et sympa. Chaque semaine, il me parlait d'un projet différent, souvent un service avec une dimension sociale. Un soir, il m'a dit qu'il avait une nouvelle idée mais qu'il devait y réfléchir encore avant de m'en parler. Le lendemain matin, a près une nuit blanche, il m'a exposé le projet Groombox et j'ai compris que cette idée serait celle qu'il développerait», se remémore Augustin Olivier, qui était alors le colocataire de Simon Dinin.

Pour affiner leur projet, les deux hommes s'inspirent de ce qui se fait aux États-Unis. Ils retiennent l'idée des lockers (casiers publics) new-yorkais et nouent un partenariat technologique avec une société aux États-Unis. En quelques mois, le modèle est bâti : des consignes connectées seront installées gratuitement dans les entreprises et les commerces, et les utilisateurs pourront à tout moment y déposer et récupérer leurs vêtements à nettoyer ou à retoucher et leurs chaussures à réparer.

Le service, géré grâce à leur téléphone portable, ne coûtera pas plus cher que dans un pressing ou une cordonnerie de quartier. Leur modèle séduit Bérénice Durand. C'est donc en trio qu'ils déposent les statuts de Groombox en novembre 2013, et s'installent dans des locaux à Montrouge, au-dessus d'un pressing, où trois salariés les ont rejoints depuis.

« La maturité de Simon, au regard de son jeune âge, m'a interpellée dès le premier abord. Il est très à l'écoute et déploie beaucoup d'énergie dans l'opérationnel. Il rebondit sans cesse et trouve des solutions pour parer à toutes les urgences. Ainsi, lors de notre première grosse livraison, il a transformé son scooter en caravane folle, un genre de Tétris de sacs de linge, qu'il est allé livrer sous la pluie», se souvient la cofondatrice de Groombox.

Simon Dinin manifeste autant de réactivité et de créativité dans les négociations commerciales, comme le souligne son associé Julien Recoing :

« Lors d'un rendez-vous, nous avons très vite compris que notre interlocuteur n'était pas intéressé. Simon a alors émis l'hypothèse qu'un autre responsable de cette société pourrait être davantage concerné par notre proposition. Quelques minutes plus tard, dans un bureau voisin, le partenariat était signé avec le nouvel interlocuteur. Simon a l'esprit analytique. Il prend du recul en toute situation.»

Groombox n'a pas encore fêté son premier anniversaire que ses consignes connectées sont déjà accessibles pour 27000 Parisiens, notamment via une vingtaine d'entreprises partenaires, comme Lafarge, Canal Plus, M6, CMG Sports Club et un Monoprix qui fait office de pilote pour l'ensemble de la chaîne de distribution.

« Sans mes associés Julien et Bérénice, Groombox ne se serait pas développé aussi vite», précise avec humilité Simon Dinin.

Il cible également les immeubles d'habitations : un ensemble de 200 foyers a été équipé fin septembre à Courbevoie. Simon Dinin est convaincu que Groombox peut aider les foncières à valoriser leurs biens. Il a pu valider son intuition auprès d'un expert : son père, Alain Dinin, le PDG de Nexity.

« Mon père répond volontiers à mes questions, mais il s'est toujours gardé de m'aider ou de m'indiquer une voie. Il m'a encouragé à forger ma propre expérience et je l'en remercie aujourd'hui», confie Simon Dinin, qui prévoit déjà de transmettre son expérience à d'autres entrepreneurs.

Mais pas avant d'avoir créé « une ou deux autres entreprises», prédit-il, soucieux d'être légitime. Et pas question pour cela d'abandonner sa société de conciergerie connectée:

« Groombox, c'est le projet d'une vie, qui existera toujours quand j'aurai des petits-enfants.»

Il ambitionne que Groombox sera alors présent dans toutes les grandes métropoles à travers le monde. Il prévoit de lancer la conquête de nouveaux territoires dès 2016, avec Nantes, Lille et Bordeaux... à moins que la priorité soit donnée à une capitale européenne. Les rêves de Simon Dinin ne connaissent pas de frontières.

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MODE D'EMPLOI

Où la rencontrer ? : À proximité d'une consigne Groombox. « Jusqu'à cet été, je m'occupais moi-même des deux levées de consignes quotidiennes. Je suis donc itinérant dans Paris. Mais on me croise aussi régulièrement au Numa.»

Comment l'aborder ? Avec une idée nouvelle. « Pour accrocher ma curiosité, dites-moi sans formalisme quelle est votre idée, et en quoi elle est disruptive.»

À éviter ! Se montrer prétentieux. « Je me désintéresse assez vite d'une conversation avec des gens qui ne parlent que d'eux, et qui se mettent en avant plus qu'il ne faut.»

TIMELINE

  • Juin 1989 Naissance à Lille.
  • 2005 Entre à l'IPAG Business School.
  • 2010 Année de césure dans la restauration.
  • 2010 Rencontre son futur associé à l'occasion d'une acquisition manquée.
  • Novembre 2013 Cofonde Groombox.
  • Avril 2014 Lancement du service Groombox à Paris.
  • Septembre 2014 Premier immeuble d'habitations équipé.
  • 2016 Étend le réseau Groombox dans d'autres métropoles, en France et à l'étranger.

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Commentaires 6
à écrit le 15/10/2014 à 2:07
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"Un projet d'outil pour supporter votre livre et soulager vos bras en position allongée" je pose mon livre sur mon ventre, ca fonctionne tres bien...

à écrit le 14/10/2014 à 20:36
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Au début on lit et on ne comprend pas bien pourquoi la tribune s'attarde tant sur les péripéties d'un gamin qui rêve, comme il y en a tant d'autres, de créer sa boite. Puis on comprend. L'auteur du post a essayé de balancer l'info le plus discrètem...

à écrit le 12/10/2014 à 18:05
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peut etre un peu plus facile pour lui quand on voit qui ets son pere non ?

le 14/10/2014 à 0:00
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Et alors? En quoi cela remettrait en cause la création et l'application d'un concept, en somme, très innovant?

le 15/10/2014 à 1:53
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Y a rien d'innovant Furret... La Tribune, quel article ridicule !

le 04/11/2014 à 14:35
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Bien sûr que c'est innovant !!! Une conciergerie qui ne coûte pas un centime à la société qui accueille les consignes, une livraison en 48h, la possibilité de déposer à un endroit et de récupérer dans un autre, et tout ça via une application smartpho...

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