Ensoleillons la France !

Le week-end prochain, quatre femmes, engagées pour la cause féminine, Aude de Thuin (créatrice à l’origine du Women’s Forum, de l’Art du jardin et d’Osons la France), Marie-Laure Sauty de Chalon, (aufeminin), Elodie Rousseau (commissaire générale de l'événement) et Emmanuelle Duez, la benjamine (WoMen'Up et The Boson Project) donnent rendez-vous aux femmes de la génération Y pour brainstormer tous azimuts sur la vie, le boulot, et leur devenir dans le monde de demain. Le tout dans une ambiance funky, studieuse et volontairement happy, comme son nom l’indique. C’est une première.
Happy Happening du 14 au 16 novembre, au Carreau du Temple

Pour mieux comprendre, pourquoi, comment, Aude de Thuin, Marie-Laure Sauty de Chalon, Elodie Rousseau et Emmanuelle Duez, ont décidé de lancer le forum Happy Happening les 14, 15 & 16 novembre prochains, au Carreau du Temple, nous avons demandé aux deux premières, pros du marketing événementiel et média, les tenants et les aboutissants de cette manifestation. Interview croisée.

Aude de Thuin / Il y a aujourd'hui urgence à nous adresser à la génération Y. Car, elle représente un enjeu majeur. Globalement, les filles de cette génération se sentent très peu concernées par la question des femmes. Fondamentalement, malgré l'ensemble des manifestations existantes, on ne s'adresse pas à elles. Or, nous devons le faire car le monde a besoin d'elles.

Marie-Laure Sauty de Chalon / Tous les forums existants qui concernent les femmes restent inaccessibles aux jeunes femmes, car les tickets d'entrée y sont trop chers. 3000 euros pour se retrouver entre nous, c'est bien pour des businesswomen mais ca n'intéresse pas les femmes de la génération Y ; elles n'en ont globalement pas les moyens. Et si certaines ont la capacité financière de le faire, elles refusent de dépenser autant d'argent pour cela. Or, s'adresser aux jeunes femmes est indispensable. On le voit bien, puisque la récente étude, du baromètre Trendence 2014, publiée la semaine dernière l'atteste encore une fois ; en moyenne, à la sortie des écoles, pour un même niveau d'études et de diplômes, les femmes demandent 5000 euros de moins que les hommes pour un job équivalent. C'est une réalité. Et une difficulté fondamentale que l'on retrouvera tout au long de la vie. Car une femme qui commence sa carrière à 25 ans, avec cette différence de salaire, quand arrivera le moment des grossesses, où les risques de décrochage professionnel sont grands (autour de 30 ans), finira sa carrière avec un écart de retraite tout aussi important, voire plus. Or, on le sait, aujourd'hui, les femmes reçoivent 40 % de moins que les hommes à l'âge de la retraite. C'est un enjeu de société majeur pour lequel les entreprises, les pouvoirs publics et l'ensemble de la société civile doivent trouver des solutions.

Aude de Thuin / Je participe à beaucoup de forums et de manifestations. Hier encore, j'ai assisté à la conférence sur « l'audace est-elle une valeur féminine ? » à la Cité de la Réussite. Et bien, comme à chaque fois, dans l'assistance, on ne retrouvait aucune représentante de la génération Y ; toutes les auditrices étaient des femmes de plus de 35 ans. Nous avons la responsabilité de nous adresser à la génération Y. Ce sont elles qui feront le monde de demain. Les entreprises ont besoin d'elles, elles ne savent pas comment s'adresser à elles, c'est une génération de zapping.

Marie-Laure Sauty de Chalon / Le fond, la forme, le prix, tout compte pour réussir à les mobiliser. C'est pourquoi nous avons choisi pour responsable des programmes, une jeune femme, Emmanuelle Duez qui a l'âge de la cible. Fondatrice de WoMen'Up et de The Boson Project, elle sait leurs attentes, elle sait leur parler. Aude et moi, on se connaît depuis toujours. Nous savions que nous ne pouvons être ausi proche de leurs centres d'intérêt et utiliser les mots qui les touchent. Il nous fallait un nouveau modèle pour créer un événement sur l'empowerment au féminin, montrer des rôles modèles, communiquer réellement avec la génération Y, faire venir entre 5000 et 10 000 participantes, mais rester avec un prix d'entrée entre 10 et 14 euros. Nous avons beaucoup travaillé pour trouver le moyen d'y parvenir. Deux initiatives américaines nous ont inspirées ; on s'est beaucoup interrogé sur le livre « En avant toutes ! » de Sheryl Sandberg, la COO de Facebook. Qui nous invite toutes à passer à l'action. Mais, qui le lit en réalité ? Les femmes de plus de 35 ans. Lire n'est pas un geste spontané pour elles, alors que surfer sur les réseaux sociaux fait partie de leur quotidien.

En associant la puissance de vos réseaux, ceux d'Aufeminin.com, Marmiton et MylittleParis, combien de participantes attendez-vous ?

Aude de Thuin / Nous avons enregistré à J- 8 de la manifestation plus de 4 800 inscrits. Avec le bouche à oreilles et les réseaux sociaux, nous devrions arriver à une participation entre 6000 et 10 000 personnes. Tous nos partenaires sont ultra mobilisés et déploient une incroyable énergie. Les entreprises qui nous ont aidées, comme, par exemple, GDF Suez, ont immédiatement répondu présents. L'idée pour les uns et les autres, est de parler vrai et de raconter ce que chacun a entrepris de bien ou raté dans la féminisation de son entreprise.

Marie-Laure Sauty de Chalon / Happy Happening va s'articuler autour de plusieurs temps forts, avec des conférences dans l'amphithéâtre, et au rez-de-chaussée du Carreau du temple, des corners, où l'on parlera tout aussi bien de choses amusantes typiquement féminines comme, la mode, la beauté, la cuisine que de networking avec des ateliers sur le développement durable, apprendre à créer sa chaine sur Youtube, ou comment devenir une « geekette », etc. C'est ce mix, de forum et d'expositions, sur un mode ludique, avec la parole donnée à 50 speakers inspirants qui vont raconter la vie sans tabous, comme la première femme amirale et une approche ouverte sur le bonheur, la société, la sexualité, des zones consacrées aux papotages... qui permettront de rendre la manifestation attractive, concrète et réellement enrichissante. L'idée est que chacune ressorte de là en se sentant boostée et inspirée.

Le vocabulaire utilisé pour qualifier les différents événements à l'intérieur de la manifestation « Happy brain, happy corner, fabrique à héroïnes, Bo mecs, Waouh j'ai les yeux qui piquent, working bombs... » est volontairement « jeune ». C'est un choix important ?

Aude de Thuin / Oui. Il s'agit de s'adresser aux femmes de cette génération. Ils sont écrits par une jeune femme de la cible. Ce travail n'est pas neutre. Ni Marie-Laure ni moi ne sommes coutumières de ce langage. C'est à nous de nous adapter. Vouloir faire l'inverse serait non productif.

Marie-Laure Sauty de Chalon / Notre volonté n'est pas de créer un one-shot, mais de nous inscrire dans la durée et de développer une marque. Nous travaillons sur une perspective budgétaire à 3 ans. Nous avons vocation à nous développer ailleurs qu'à Paris, dans d'autres villes de France, mais aussi à l'étranger.

Aude de Thuin / Happy Happening est une société pérenne, détenue à 50/50 par mon groupe, ADT Lab (Osons la France, l'art du jardin, Happy Happening) et Aufeminin. Avec Emmanuelle Duez comme directrice de programme et Elodie Rousseau comme commissaire générale de cet événement.

 Pourquoi lancer Happy Happening maintenant ? Pourquoi est-ce important d'insuffler de la positivité aujourd'hui ?

Aude de Thuin / C'est une question de survie. La France est en dépression nerveuse, c'est une responsabilité qui incombe à toute la société civile. Chacun doit agir pour que nous sortions de cette morosité.

Marie-Laure Sauty de Chalon / En France, les gens se sentent très malheureux collectivement, mais pas individuellement. La génération Y aspire à la quête de bonheur individuel. Et à l'équilibre de vie. C'est possible, et c'est pourquoi nous nous engageons.

www.happyhappening.com

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Commentaire 1
à écrit le 11/11/2014 à 15:34
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c'est sûr que ça donne vachement envie que de se taper un peu de remise à niveau, au cas où on soit encore un peu trop inadapté...

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