Les week-ends prolongés ont souvent du bond. BHP Billiton et Rio Tinto pourraient difficilement dire le contraire. Privés de cotation lundi à la bourse de Londres pour repos forcé, les deux miniers anglo-australiens ont au moins économisé une correction boursière supplémentaire. Car, en l'occurrence, c'est ce qui les attendait ce matin à l'ouverture des marchés. Après des baisses respectives de 3 % et de plus de 4 % vendredi, les cours de bourse des deux mammouths miniers ont encore dévissé de 7,92 % et de 6,41 %. En cause bien entendu, le projet de taxe fédérale de 40 % que le gouvernement australien veut imposer sur les bénéfices des groupes miniers à compter du 1er juillet 2012.
Regards consternés et maxillaires ballantes, les investisseurs prennent ni une, ni deux, leur portefeuille à leur cou, laissant le sol jonché de titres miniers. Et là, c'est Halloween en plein moi de mai où tout le monde aime à se faire peur. « Rendez-vous compte ! Selon UBS, les bénéfices de Rio Tinto vont être amputés de 21 % et ceux de BHP de 17 % en 2013 ! ». « Et je ne vous parle pas du frein que cela va être pour les investissements étrangers. L'activité M&A va en prendre un coup ... ». La réalité c'est que le projet est loin d'être voté puisqu'il doit encore être débattu au parlement et qu'il ne sera mis en place que dans deux ans. D'ici là, les fondamentaux d'une industrie minière australienne tout entièrement dévouée à la cause (croissance) chinoise, ne devraient pas se démentir. L'horizon reste en quelque sorte dégagé à court terme pour BHP Billiton et Rio Tinto qui, respectivement, ne se paient plus que 11,6 et 7,44 fois leurs bénéfices attendus cette année ! Au moins le vent de panique aura permis de créer des opportunités d'achat à bon compte.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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