BHP met les pieds dans le Potash

Le géant minier a décidé de lancer une offre hostile sur le canadien Potash. Une façon de passer en force sur ce dossier pour mettre la main sur le leader d'un secteur promis à une croissance future.

La manière diplomatique n'ayant pas fonctionné, ce sera donc la manière forte. Après avoir pris acte de la décision de Potash concernant son offre de 130 dollars par action, BHP a donc décidé de mettre les deux pieds dans le plat - dans la potasse en l'occurrence - en lançant une offre hostile. Pourquoi s'en priverait-il ? Finalement le canadien n'a pas dit « non » en soi. Il a juste dit que l'offre n'était pas assez élevée. Façon de dire « si vous faites un petit effort, on peut s'entendre ». Mais Marius Kloppers n'est pas homme à marchander. Il est tout de même à la tête du plus gros minier mondial ! Il est quand même l'homme qui n'a pas hésité au début 2008 à lancer la troisième plus grosse OPA de l'histoire de la finance à 140 milliards de dollars sur Rio Tinto. Certes, elle a été enterrée. Mais là ! A peine 40 milliards de dollars ... Cela devrait être plié en deux temps trois mouvements. C'est en tout cas ce que le patron de BHP espère. Pas sûr si l'on sait que, depuis que Potash a mis l'offre sur la table, son cours s'est envolé de 25 % mardi et vient de franchir les 150 dollars, soit une prime de 15 % par rapport au prix d'origine qui offrait déjà 12 % de prime par rapport à la clôture de lundi.

Bref, Marius va sans doute être contraint de améliorer son offre. Mais selon les spécialistes, à 150 dollars l'action, cela reste raisonnable. Le mastodonte minier a les moyens et l'on peut être sûr qu'il mettra ce qu'il faut sous le nez des actionnaires de Potash pour parvenir à ses fins. Car, la potasse ne fait pas trop rêver. Mais c'est une matière à faible coût dont la demande en provenance des pays émergents et de la Chine devrait croître dans les années à venir. Surtout c'est un marché relativement restreint contrôlé par un faible nombre d'acteurs. Et quel meilleur moyen de prendre la tête du secteur si ce n'est en rachetant son leader. C'est de la stratégie bulldozer mais BHP ne nous avait pas habitué à mieux. Un peu comme il avait tenté de le faire avec Rio Tinto, l'idée de Kloppers est la suivante : se servir des montagnes de cash à disposition pour racheter les plus gros, prendre des positions dominantes et in fine imposer ses conditions aux clients.

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