Tout est bon dans le lingot

L'or est entré dans une ère nouvelle il y a dix ans. Depuis, que les perspectives soient inflationnistes ou déflationnistes, le métal jaune trouve toujours preneur.

C'était il y a trente ans. A l'époque, les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 avaient entraîné le monde dans une spirale récessionniste doublée d'une forte inflation. Si bien que, en terme réel et non nominal, l'once d'or valait, selon les équipes de la Société Générale, 2.300 dollars. Soit 1000 dollars au-dessus des niveaux de prix auxquels a été propulsée la relique barbare après les propos de Ben Bernanke hier. A une différence près : son envolée d'aujourd'hui serait plutôt nourrie par des craintes déflationnistes.

En se disant prête "à faire un geste supplémentaire", notamment via un programme d'achats d'emprunts d'Etat et de titres hypothécaires, pour relancer, in fine, la machine économique, la Fed a, en filigrane, pointé un risque de baisse des prix. Il n'en a pas fallu davantage aux investisseurs pour aussitôt trouver refuge dans le métal jaune qui a franchi un nouveau palier historique à 1296,3 dollars l'once. Portant ainsi à près de 80% son rebond depuis le point bas de 724,55 dollars touché un mois et demi après la chute de Lehman Brothers.

L'or est entré dans une nouvelle ère avec l'arrivée du nouveau millénaire. Jamais, depuis 1980, la pentification de sa courbe de prix n'avait été aussi brutale. Sa valeur a été multipliée par environ 4,5 fois en l'espace de dix ans. De quoi faire rougir les investisseurs en actions qui ont vu leur patrimoine fondre de près de moitié par rapport aux pics atteint par le CAC40 en 2000. La relique barbare ne sert plus qu'à s'abriter contre les déferlantes conjoncturelles.

Que les perspectives soient inflationnistes ou déflationnistes, tout est bon dans le lingot. Il trouve notamment preneur du côté des ETF dont les encours sous gestion sont passés de 10 à plus de 80 milliards de dollars en l'espace de trois ans. Certains commencent à voir poindre une menace d'overdose. Mais les faits sont là. Le bien est précieux surtout lorsque les bonnes nouvelles se font rares.

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