Coupe du monde : le foot, nouvelle passion de la Silicon Valley !

Les expatriés de la Silicon Valley imposent le football aux Etats-Unis. Un changement culturel majeur pour le pays...
Les entreprises de la tech en SIlicon Valley autorisent leurs employés à suivre les matches de la Coupe du Monde sur des écrans géants au travail.

La coupe du monde de football bat son plein au Brésil et la Silicon Valley retient son souffle!  Pour la première fois les américains en général et la Silicon Valley en particulier se passionnent pour d'autres sports que le baseball, le basket ball et le football américain. Au point que la plupart des grandes entreprises de la région, prises par surprise, installent en toute urgence des écrans géants sur leur campus, ou sur le terre-plein de l'hôtel de ville de San Francisco.

D'après ESPN, la plus grande chaîne de télévision de sport aux Etats-Unis, plus de 18 millions de téléspectateurs ont regardé le match USA-Portugal, établissant ainsi un record d'audience pour un match de football.

 Alors, effet de mode ou changement culturel plus profond, dans une région qui survalorise la pratique sportive en extérieur, et en fait même un des critères d'admission aux prestigieuses bourses des universités locales comme Stanford?

 

Pas d'autre événement sportif

D'abord le bon score des Etats-Unis a créé la surprise. Eliminés en huitième de finale face à la Belgique, les Etats-Unis ont clairement émergé pour la première fois sur la scène footballistique. Le tout alors que les grands événements sportifs, comme le Superbowl, sont déjà loin, et qu'il y avait donc une place à prendre sur la scène médiatique sportive.

 

Le football comme plus petit dénominateur culturel commun.

Mais surtout, cette coupe du Monde correspond à un besoin fédérateur très fort en Silicon Valley. Et ce, sur plusieurs plans.

D'abord, plus que partout ailleurs, la région est faite d'un « melting pot » international, dont les dénominateurs communs sont rares. Entre les européens, les américains du sud, et toutes les autre communautés (notamment indiennes et asiatiques), il est difficile de trouver des passions et des points de convergence commune. Le sport a toujours eu cette faculté à la fois fédératrice et génératrice de compétition positive. Le football remplit ce rôle à merveille, alors que le baseball conserve des règles très souvent opaques pour qui n'a pas grandit aux Etats-Unis.

C'est à la fois une occasion pour les différentes communautés de se retrouver, mais aussi, pour chacune d'entre elle, de se fédérer. La communauté française est d'ailleurs très nombreuse, avec plus de 60 000 Français installés dans la Baie de San Francisco, l'une des plus importantes terre d'accueil des Français à l'étranger. Du coup, nombreux sont ceux qui se sont retrouvés dans le « quartier français » de San Francisco, sur Belden Place, au Café Bastille ou Chez Plouf, ou au Café de la Presse tout proche, pour suivre ensemble les matchs. Un moment fort pour se retrouver entre français.

Les entreprises de la région, qui emploient toutes d'importantes communautés d'origine étrangère, où la culture du football est importante, ne s'y sont pas trompées, en autorisant leurs employés à partir plus tôt, ou en organisant sur place, comme chez Facebook ou Google, des projections des matchs directement sur leurs campus. Nombre de startups de la région en ont profité pour organiser des événements en invitant amis, clients et voisins. C'est notamment le cas de Kwarter, crée par des français. Pas idiot quand l'un de vos cœurs de cible est justement le sport.

Il faut dire que l'heure des matchs, avec le décalage horaire, est particulièrement favorable: milieu et fin d'après midi. Perturbant, mais pas trop.

 

Le football comme outil de ressources humaines

Car fédérer les communautés, se montrer à l'écoute et embrasser les passions communes - surtout si elles sont nouvelles, intenses, et valorisent le jeu collectif - fait parti des outils de gestion des ressources humaines qu'il faut savoir utiliser lorsqu'on est en pénurie de main d'oeuvre qualifiée, ce qui est largement le cas en Silicon Valley.  Le jeu permet à la fois d'encourager la compétition mais aussi de fédérer plus largement.

 

L'Amérique, organisatrice de la Coupe en 2026?

Alors les USA seront-ils, comme ils l'espèrent, les organisateurs de la coupe en 2026?  Cet engouement nouveau, notamment en Silicon Valley, va-t-il leur permettre de faire face à tous les autres pays qui rêvent d'héberger l'événement ? En tout cas, ils semblent s'y préparer et si rien ne leur résiste, alors il y a fort à parier qu'ils ont une chance sérieuse.

Le fait que les plus conservateurs, comme l'éditorialiste  Ann Coulter, dénoncent le football comme un sport décadent est d'ailleurs probablement aussi une des motivations pour les démocrates les plus militants de la région de s'y intéresser. Car ici aussi, le sport est une passion politique.

 

 

 

 

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