Anji Ismail, un ange en Silicon Valley

La Tribune des Expats initie une série d’articles sur les nouveaux entrepreneurs qui cartonnent dans la Tech américaine. Aujourd’hui, portrait d'une étoile montante de la Silicon Valley
Anji aime partager sa réussite avec son équipe. Ce qui compte pour lui, c'est l'envie de venir travailler.

Il y a de la graine de Steve Jobs ou de Marc Zuckerberg  chez Anji Ismail. A 10 ans, il fait les brocantes et revend tout ce qu'il peut à sa famille et aux amis de la famille. A 15 ans, c'est sur eBay qu'il fait ses affaires, sous le prête-nom d'un adulte. Et c'est à 22 ans, alors qu'il n'a pas fini l'école, qu'il monte sa première entreprise. Mais voilà, nous ne sommes pas en Silicon Valley, mais en France, où, au grand dam d'Anji, la valeur se mesure au nombre des années et des diplômes.

L'ascenseur social existe toujours !

Outre son prénom, Anji Ismael a tout de l'ange. Il regarde le monde avec ses grands yeux bleus malins et rieurs, il se déplace avec élégance et, quand il parle, c'est avec douceur et passion. Et pourtant! Cet ange-là est un ange pressé dont les ailes, à 28 ans à peine, se sont déjà bien déployées.

Tout commence dans la banlieue parisienne. A Drancy, dans le « Neuf-Trois ». Des parents qui n'ont pas fait beaucoup d'études, mais qui vont soutenir leur fils, sans nécessairement bien savoir où il va. Maman française, et père Tunisien. La Tunisie, c'est important pour Anji. C'est tout autant son pays, sa culture. D'ailleurs, c'est avec un  jeune homme  originaire du Maroc, Faouzi Elyagoubi, qu'il cofonde son entreprise.

Ils se rencontrent sur les bancs de l'EM Lyon. Anji sort d'une école de commerce, Faouzi d'une école d'ingénieur, et ils se parlent de leurs pays respectifs. Ils sont tous les deux passionnés d'Internet et de la puissance de la plateforme pour faciliter les mises en relations. A 22 ans, Anji crée Capseo. Six ans après, il a fait une levée de fonds, il emploie 14 personnes à Lyon et 6 à San Francisco, et il est profitable depuis les débuts de son aventure.

L'esprit startup

L'idée de Capseo est simple... sur le papier. Anji et Faouzy ont tous les deux pu approcher le marketing, et notamment le web marketing. Ils trouvent que les agences facturent bien trop cher des prestations qui ne le méritent pas. Et ils pensent qu'il doit être possible de dématérialiser le e-marketing, en utilisant la puissance du crowdsourcing. Malin, et ça marche !

Mais surtout, c'est l'esprit startup qui anime notre entrepreneur. Ainsi, Anji aime partager sa réussite avec son équipe. Ce qui compte pour lui, c'est l'envie de venir travailler. Tout en haut de son tableau de bord, on trouve les mesures « humaines ». Chez Capseo, on compte le nombre d'appartements achetés par les collaborateurs et le nombre de bébés. Il y en aura deux cette année.

L'Amérique, pour aller plus vite

C'est en janvier 2010 qu'il découvre la Silicon Valley, dans une émission de Capital qu'il regarde avec d'autres « geeks », à Lyon où il habite. C'est un déclic. Son associé et lui décident d'y partir trois mois pour comprendre. Ils décideront d'y rester, notamment grâce à un certain nombre « d'accélérateurs » : Plug and Play, puis Rocketspace et enfin 500 Start Up du richissime Dave McLure, qui va véritablement les aider à décoller.

Mais pour Anji, la silicon valley est plus un moyen d'accélérer qu'un rêve d'enfant. « Le marché américain est plus mûr. Quand je parle de plateforme d'emarketing en crowdsourcing, ici, tout le monde me comprend.» Et c'est là qu'il réussit à lever ses premiers fonds. Mais il n'est pas dupe. L'Amérique est un pays dur, et Anji a des valeurs qui lui semblent plus proches de l'Europe.

La France n'a pas à s'inquiéter

Anji aime la France. « C'est le plus beau pays du monde», dit-il sans hésiter. « Moi, je suis un peu dans une bulle, celle des startups. On entend peu le pessimisme ambiant. Nous, on fonce, même en France. »

En parlant de la France, il cite la fameuse sentence du Général de Gaulle « Comment gouverner un pays qui a plus de 300 fromages?».  « Les français sont râleurs et ne se rendent pas compte de la richesse de leur pays », analyse-t-il. Ce qu'il reproche surtout : le manque de confiance dans les jeunes. Mais la France est un pays où entreprendre est possible, contrairement à un grand nombre d'autres pays.

D'ailleurs, c'est bien des investisseurs américains qu'il a choisis, mais c'est dans son entité française qu'il leur a demandé d'investir, et c'est en France qu'il a décidé de payer ses impôts et de redistribuer les fruits de sa réussite.

En Silicon Valley, les anges font du business. Ceux qui ont réussi investissent d'ailleurs dans des startups naissantes : les fameux business angels ! Nul doute qu'Anji Ismail fera partie un jour de ceux-là, tant il est animé par la passion profonde d'entreprendre. Mais il y a fort à parier que ce sera en France, et pas aux Etats-Unis, car il n'imagine pas ne pas rentrer un jour. Et c'est une bonne nouvelle pour notre pays.

> Pour tout savoir sur Capseo et son produit Doz

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Commentaires 2
à écrit le 03/12/2014 à 7:13
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Encore une belle histoire Francaise comme j'aime, un avenir plein d'espoir, felicitations a vous 2 et a votre equipe Bravo

à écrit le 26/11/2014 à 15:58
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tout a fait la description de Anji et de CapSEO ou j'ai effectué mon stage de M1 dans une ambiance formidable...bonne continuation Frere.

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