«Il faut convaincre les entreprises de rester ou de s'installer à Paris» J-L. Schilansky (Medef Paris)

Le Medef Paris, la CGPME Paris et La Tribune organisent, demain, une rencontre avec Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet, et des chefs d'entreprise parisiens. Jean-Louis Schilansky, président du Medef Paris, nous donne l'opinion de l'organisation patronale à propos de la Capitale.
Jean-Louis Schilansky, président du Medef Paris. / DR

LA TRIBUNE - Paris peut-il être une grande capitale européenne dans une France en déclin?

JEAN-LOUIS SCHILANSKY - La situation nationale est difficile, mais Paris bénéficie d'une place plutôt favorable relativement à la moyenne. La capitale bénéficie de son image mondiale qui dépasse largement l'Europe. La question au coeur des municipales, c'est de mieux jouer de nos forces, de façon cohérente et compétitive.

Cohérente, parce qu'il faut prendre la mesure de nos atouts et ne pas prendre de mesures qui aillent à l'encontre de l'attractivité. Que les actes soient en cohérence avec les discours... Et favoriser la création d'activités dans une ville où travaillent plus de 1,8 million de personnes. La cohérence, c'est ne pas avoir une culture de la rente s'appuyant sur de beaux acquis, mais une logique de développement économique. Pour cela, il faut résoudre les graves problèmes posés par la circulation, investir dans les infrastructures, renforcer la sécurité... Et avoir une communication forte pour mieux faire savoir les atouts de la ville.

Et la compétitivité ?

Il faut convaincre les entreprises de rester ou de s'installer à Paris, alors que la tentation existe de s'installer ailleurs, que ce soit en banlieue, en province ou surtout dans les autres capitales européennes. Les responsables politiques doivent se rendre compte de l'intensité de la compétition entre Paris, Londres et Francfort, mais aussi Madrid ou Milan, alors que l'Espagne et l'Italie ont fait des efforts importants d'attractivité.

Comment attirer les entreprises étrangères ?

Il faut faire connaître les atouts de Paris en termes de communication, de localisation et de qualité de vie. Mais, pour que les étrangers et les Français expatriés aient envie de Paris, il faut que le marketing soit assis sur une réalité mesurable, sinon, cela ne marche pas.

La campagne des municipales à Paris est-elle à la hauteur de vos espoirs ?

Ce n'est pas le rôle du Medef Paris de juger les programmes des candidats. Ce que nous leur disons, c'est de clarifier leur conception de la capitale. Soit Paris est une ville isolée, d'oisifs aisés, de touristes et de musées.

Si c'est cela que la future équipe municipale veut, alors il faut le dire. Soit, et c'est évidemment notre ambition, on veut une ville attractive, ouverte sur le monde et dynamique sur le plan économique, et cela suppose des choix urgents et forts en termes de quantité et de qualité des transports, d'infrastructure et d'urbanisme. Il faut que les entrepreneurs reprennent confiance dans la politique de la ville et que la municipalité leur montre qu'elle a compris que leur situation économique est difficile. Il faut aussi écouter leur inquiétude sur la fiscalité locale, peu compréhensible et en augmentation.

Les deux stratégies sont-elles compatibles ou opposées ?

C'est compliqué. Londres y arrive, car il y a une vraie volonté pro-business et c'est aussi une ville touristique agréable à visiter.

Que doit faire la nouvelle équipe municipale à son arrivée ?

Un, établir un diagnostic clair des forces et des faiblesses de Paris relativement aux principales capitales européennes (Londres, Francfort, Rome, Madrid). Deux, proposer un plan stratégique pour attirer les activités et communiquer, communiquer, communiquer, en cohérence avec cette stratégie.

Paris investit-il assez dans la ville intelligente et connectée ?

Il y a des villes en France et dans le monde beaucoup plus en avance. Par exemple, sur la question du partage via smartphone des places de livraison ou de parking. Les nouvelles technologies numériques devraient permettre d'aller beaucoup plus vite.

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Commentaires 15
à écrit le 18/02/2014 à 22:04
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Ce monsieur a sans doute des intérêts dans l'immobilier de bureaux ... Tant pis pour les salariés qui doivent habiter en banlieue du fait des loyers exorbitants, se taper entre 2 et 3 heures de transport en commun, entassés comme du bétail, sans com...

à écrit le 18/02/2014 à 18:17
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Vaudrait mieux les inciter à aller dans les petites villes y produire de la richesse et de l'emploi. Engorger encore plus Paris ou n'importe quelle autre grande ville ne sert à rien. Le peuple cherche des logements abordables en délocalisant sa perme...

le 18/02/2014 à 19:00
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Je pense que ce monsieur Schilansky ignore probablement tout de ce qu'est la notion même d'aménagement du territoire. A moins que le journal n'ai choisi de titrer en ce sens par pure provocation, histoire d'attirer le lecteur. Ce que ma grand-mère tr...

à écrit le 18/02/2014 à 15:23
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Un gars qui connait pas bien le monde des entreprises visiblement. Celles qui sont à Paris sont poussées dehors : coûts de l' immobiliers, contrainte environnementales, transports impossibles, fiscalité délirante (taxe bureaux IDF), turn over du pers...

à écrit le 18/02/2014 à 14:47
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pas d'accord venez plutôt sur lyon: bien moins couteux, cadre de vie agréable et proche de tout (paris: 2h00 de tgv, geneve: 1h00,...). Il est temps de développer une deuxieme ville en france comme barcelone en espagne

à écrit le 18/02/2014 à 13:48
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Lors de la prochaine révolution il faudra absolument se débarrasser définitivement du MÉDEF.

à écrit le 18/02/2014 à 13:46
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On ferait mieux d'inciter les entreprises à s'installer en province (Reims, Lille, Rennes, etc.). A moins d'un heure de Paris par le TGV. Cela permettrait entre d'autre de résoudre une partie du problème de logement. Pourquoi tout concentrer à paris ...

le 18/02/2014 à 18:16
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Rennes ? Qui est assez fou pour aller dans un autre pays comme la Bretagne qui a la haine des français ?

à écrit le 18/02/2014 à 12:02
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"alors que la tentation existe de s'installer ailleurs, que ce soit en banlieue, en province" --> pourquoi est-ce un problème ?

le 18/02/2014 à 13:34
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vous avez raison Paris va devenir la banlieue de Londre c'est pas un problème pour Cameron

à écrit le 18/02/2014 à 9:11
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A part un mur et des gardes frontières,les arguments pour retenir la délocalisation sont minces.La Fuite des talents et de l'argent est en cours et même si c'était au goutte à goutte à la fin ça fait des litres

à écrit le 18/02/2014 à 8:09
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il faut 100 fois mieux ,s installer a geneve ou a lausanne,en en plus pas la peur du fisc et de la prison !

à écrit le 18/02/2014 à 8:01
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il ne suffit pas de "convaincre". 3 minutes d'analyses suffisent pour se rendre compte qu'il ne faut pas installer une boite en France... Fiscalité, bureaucratie, droit du travail, syndicats... tout le reste de l'Europe est attirant, pas la France

le 18/02/2014 à 15:25
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Mal lu, il parle de Paris pas de la France. Si c'est juste pour critiquer, l'opposition actuelle s'en charge.

le 18/02/2014 à 17:44
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C'est exactement la même chose en pire à Paris : Les taxes du grand Paris qui pèsent sur les entreprises ont fait doubler ces mêmes taxes ( personnes n'en parle..) La politique de l'équipe municipale en place fait tout pour empêcher les entreprises...

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