Le tout-Paris à l'ouverture de la Fiac

Incontournable. Splendide. Hors-normes. Les superlatifs circulaient de manière quasi-unanime parmi les exposants et les visiteurs de la Fiac mercredi 22 octobre, jour de son inauguration. Effet de mode ou reflet d'un regain de vitalité du marché de l'art parisien ?
Anish Kapoor Untitled 2014 Stainless steel and gold plate 168.5 x 168.5 x 22 cm , 66.3 x 66.3 x 8.7 in

La 41e édition de la Fiac monte en puissance. Et joue la carte de la sécurité avec une sélection d'œuvres orientées haut de gamme — peintures en tête —, mais sans grandes prises de risques. Longtemps éclipsée par les places de New York ou Londres, la Fiac a cependant permis à Paris de reconquérir une position de leadership sur le marché de l'art mondial, en particulier depuis que la Néo-zélandaise Jennifer Flay en a pris les manettes. « La Fiac prend moins de risques que la Frieze [ndlr : foire d'art contemporain de Londres qui s'est déroulée du 15 au 18 octobre], mais la qualité des œuvres est nettement supérieure », commente un curateur présent sur la foire qui ajoute : « La Frieze avait quelque chose de plus figé, de plus systématique. Au moins, ici, on fait encore des découvertes. » Le choix est vaste : près de 3.500 artistes sont représentés à la Fiac. Si l'engouement pour l'art italien, déjà observé à la Frieze, se manifeste avec à travers les œuvres de Giuseppe Penone ou encore de Maurizio Cattelan, la tentation de l'Art brut fait également son chemin.

En tous cas, les galeries leaders ont le sourire. D'entrée, la très réputée Lisson Gallery a trouvé preneur pour des œuvres Spencer Finch, Carmen Herrera, Anish Kapoor et Jason Martin dès les toutes premières heures d'ouverture. Bien que la satisfaction soit de mise lors de cette première journée dédiée au VIP et aux collectionneurs, la majorité des galeristes se réserve d'en tirer d'immédiates conclusions.

Une force centrifuge dans la capitale

Niveau programmation culturelle, peu d'espaces sont dévolus cette année aux expositions institutionnelles. On se rabat volontiers sur un premier étage du Grand Palais qui réserve quelques belles surprises, avec des galeries représentant les tendances émergentes déployées via plusieurs expositions personnelles d'artistes. Et surtout, on sort.

Omniprésente avec ses multiples avatars hors-les-murs, la Fiac exerce sa force centrifuge dans la capitale, parfois même au détriment des autres événements qui rythment l'agenda culturel parisien de la fin octobre. Alors que la nef du Grand Palais abritait 184 galeries en 2013, la Fiac en reçoit 191 cette année, dont 62 % étrangères. Sans compter les 68 galeries présentes à la Cité de la mode et du design pour (Off)icielle, l'événement « off » de la Fiac qui fait beaucoup parler de lui pour son lancement. « Nous avons enregistré une forte affluence, quelques belles ventes et une bonne énergie pour cette première édition d'(Off)icielle », dit un responsable de l'organisation, qui souhaite non pas créer une manifestation satellite, mais une foire à part entière dédiée aux découvertes.

Victime de son succès, (Off)icielle risque pourtant d'apparaître comme l'antichambre des galeries qui ne peuvent pas encore accéder au Grand Palais. « On ne peut pas dire de la sélection (Off)icielle bof ou pas bof, pour la bonne et simple raison qu'on ne pouvait rien voir tellement il y avait de monde », raconte une collectionneuse, un peu frustrée par son passage à la Cité de la mode le jour de son ouverture mardi 21 octobre.

Tournures insolites...

Le commentaire peut tout autant s'appliquer à l'inauguration du Grand Palais, la politique volontariste des organisateurs à destination des VIP et des collectionneurs en faisant un événement mondain, fer de lance de la scène artistique contemporaine. Les officiels ne sont pas en reste. Tandis que François Hollande posait la première pierre de la Halle Freyssinet — le méga incubateur de start-ups et « futur poumon du Paris numérique » voulu par Xavier Niel — Manuel Valls et Fleur Pellerin ont déambulé pendant près de deux heures dans les allées de la Fiac à la rencontre des galeristes et acteurs du marché de l'art. Parcours qui, par ailleurs, a pu prendre des tournures assez insolites lorsque le Premier ministre, face à une nuée de photographes, a posé avec Zahia, l'ex call-girl reconvertie en égérie de la mode...

Quel qu'en soit le bilan attendu dimanche 26 octobre, cette Fiac sera pourtant bien la dernière pour Yvon Lambert, le galeriste parisien qui a décidé de tirer sa révérence à l'âge de 68 ans afin de se consacrer à sa célèbre collection conservée à Avignon.

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Commentaires 3
à écrit le 26/10/2014 à 21:37
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Une exposition pour les riches....

à écrit le 24/10/2014 à 17:30
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la Fiac comme le dit un autre c'est "l'humour des riches"

à écrit le 24/10/2014 à 15:13
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… il y aura de plug pour tout le monde ? ...

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