Les "Y", avenir de l'égalité hommes-femmes ?

Signe d'une petite révolution dans le combat des femmes pour l'égalité : les jeunes hommes "Y" se saisissent désormais des combats jadis purement féminins. Une nouvelle accueillie avec enthousiasme au Women's Forum à Deauville.
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Parce qu'aujourd'hui garçons et filles de moins de trente ans, première génération dont les mères ont majoritairement travaillé, partagent des aspirations d'équilibre communes, ils sont bien décidés à revendiquer en entreprise le respect du balancier vie privée/vie professionnelle. C'est ce qui ressort d'une étude du cabinet international d'audit et de conseil, Mazars, et de l'association Women's Up qui défend la mixité du point de vue des Y.

Présentée au Women's Forum, elle a crée une vague d'enthousiasme parmi les participantes. "Voilà une génération qui a dépassé l'auto-censure. Les jeunes hommes et femmes de la génération 'Y' (nés dans les années 80) demandent un certain nombre de choses que seules les femmes des générations précédentes réclamaient. Le sujet de l'égalité et de la mixité devient grâce à eux un fait de société", constate Muriel de Saint-Sauveur, directrice du marketing international, de la communication et de la diversité chez Mazars et auteur de "Un monde féminin serait-il meilleur ?".

Elle, qui a fait une longue et belle carrière, assure se "sentir proche de ces jeunes femmes" et partager des valeurs communes. "La limite d'un monde organisé par et pour les hommes est largement atteinte. Ce n'est plus de genre qu'il s'agit. Il y a certes des valeurs plus masculines et d'autres plus féminines. Sauf que les hommes on ne leur a jamais laissé exprimer leurs valeurs féminines dans le monde du travail. Ils sont aujourd'hui autant que les femmes enfermés dans des stéréotypes. Moins les "Y" justement qui ont une vision plus large de l'organisation de la vie. D'ailleurs le point qu'ils mettent très souvent en avant dans le travail ce sont les qualités humaines des uns et des autres".

Pour preuve : l'enquête menée auprès de plus d'un millier d'Y issus de 64 nationalités différentes révèle que le respect des équilibres de vie est une préoccupation forte partagée par tous les représentants de cette génération qu'ils placent en tête de leurs aspirations, la réussite professionnelle n'arrivant qu'en cinquième position. Alors qu'ils perçoivent leurs parents comme étant majoritairement tournés vers des valeurs traditionnelles.

Une vision largement partagée par-delà les continents : "l'équilibre vie privée/vie professionnelle" ainsi que "le fait de vivre pleinement sa vie" sont les deux principaux piliers du bonheur pour l'Asie, l'Amérique du Nord et l'Europe. Pour 50% des "Y" d'Amérique Latine, la conciliation de ces équilibres est le premier objectif. Ils sont 19% en Océanie et 11% en Europe à rechercher l'indépendance financière alors que c'est la famille qui prévaut en Asie et en Amérique du Nord comme objcetif de vie, après "l'équilibre de vie" et "vivre pleinement sa vie". Enfin, c'est sur le continent africain que le pourcentage accordé à la réussite professionnelle est le plus important : 21% contre 6% en Europe et 10% en Amérique du Nord.
Cela aura-t-il alors un impact sur la mixité en entreprise ? A noter que les jeunes hommes sont plus nombreux que les jeunes femmes à déclarer privilégier leur vie de famille (13,3% contre 10%) devant l'indépendance financière, mieux notée par les femmes.

A en croire ces Y qui représenteront 15% de la population européenne en 2015 et 40% de la population active, un véritable changement de mentalité est en marche, assorti d'un nouveau rapport à la parentalité, auxquels font échos les propos de la ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem prononcés au Women's Forum. D'ailleurs dans cette même enquête internationale, 95% des jeunes interrogés s'accordent pour reconnaître que les hommes et les femmes sont égaux en droits. Et n'annhilent pas pour autant les différences entre les deux sexes puisque 75% d'entre eux pensent que si hommes et femmes sont égaux en droits, ils n'en restent pas moins différents.

La question de l'égalité professionnelle semble toutefois les tarauder : 77% considèrent que c'est un challenge dans les enterprises. Constat plus présent chez les filles (83,3%) que chez les garçons dont les deux tiers (66,4%) reconnaissent tout de même la nécessité pour les entreprises de se saisir du sujet. Pour ces Y, le changement passe par la sensibilisation des salariés à ces problématiques, plus que par des quotas imposés, voire même d'interdire les réunions après 19H. 25% d'entre eux pensent que pour favoriser la mixité en entreprise, il faut agir prioritairement sur les hommes en mettant en place un congé paternité obligatoire (13%) ou en les impliquant dans le débat (12%).

Mais il faudra encore du temps soulignent Emmanuelle Duez et Adeline Braescu-Kerlan de Women's Up : "ils manquent toujours de rôles modèles au top management qui permettraient aux jeunes femmes de s'identifier et de se projeter dans des carrières de dirigeantes. Les quotas restent une solution imparfaite mais nécessaire".  Plutôt que de parler d'une génération individaliste, il conviendrait selon les auteurs de l'étude, de parler d'une génération qui place l'individu au centre de tout. Leurs réponses comportant une forte dimension collective dans la lignée d'une génération "facebook".

"Moins celle du "WHY" que du "HOW", cette génération se présente comme une force de proposition pour mettre sur la table des innovations majeures" défendent les fondatrices de Women's Up. Selon elles, les hommes apparaissent aujourd'hui comme la pierre angulaire de la question de la mixité qui permettra de transformer durablement l'essai. De la même manière que les femmes ont besoin de rôles modèles pour se projeter dans des carrières de haute voltige, les hommes ont besoin de référents masculins au top management qui assument leur statut de père, de compagnon et plus largement d'individu épanoui.

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Commentaires 5
à écrit le 11/10/2012 à 23:22
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Pour un homme, la femme idéale est douce, tendre, amoureuse, sobre mais élégante, peut franchir des obstacles sans oublier qu'elle a besoin de l'homme pour être en sécurité. Une femme n'est pas un homme car sa psychologie est totalement différente....

le 12/10/2012 à 13:14
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c'est de l'ironie j'espère....

le 14/10/2012 à 19:43
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Pourquoi dites vous ça ? Ce n'est en aucun cas de l'ironie mais simplement une réalité anthropologique, historique, psychologique et naturelle qui s'impose à tous, - consciemment ou inconsciemment - qu'on le veuille ou non.

le 15/10/2012 à 11:07
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Ce que vous démontrez n est que peu hormonale sauf pour l agressivité moindre. Notre structure de pensée est une construction sociétale de la place et du rôle de la femme. Si les civilisations ne c?étaient pas construites sur le pouvoir par la guer...

à écrit le 11/10/2012 à 18:01
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Pour une femme, l'homme idéal, généreux, docile, symbole de réussite et d'épanouissement, bien monté, sobre mais élégant, qui peut franchir les obstacles avec panache, est un cheval. Que dis-je ! Un hongre.

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