La montée d'une « terrifiante solidarité négative » nous menace

Alors que le mariage gay déchaîne les passions françaises, que les salariés sont presque autant inquiets que les chômeurs, il est urgent de se (re)plonger dans l'oeuvre d'Hannah Arendt à l'occasion de la sortie cette semaine sur grand écran du film de Margarethe von Trotta qui lui est consacré. En 1958, la philosophe allemande pointait du doigt la crise économique, la surproduction de capital et l'apparition d'argent « superflu », une « terrifiante solidarité négative » qui transforme les classes sociales en « une masse informe d'individus furieux » aisément manipulables. Nous y sommes.
Hannah Arendt (1906-1975), philosophe allemande naturalisée américaine, devenue célèbre pour ses analyses sur la politique, le totalitarisme et la modernité. Copyright jewishvirtuallibrary.org.

"Ce que nous avons devant nous, c'est la perspective d'une société de travailleurs sans travail, c'est à dire privés de la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire", écrivait Hannah Arendt dans "La condition de l'homme moderne" en 1958. Prophétiques, ces propos, tenus à une époque où le sens du travail ne posait pas encore un tel problème, laissent imaginer la modernité de l'oeuvre d'Hannah Arendt. Une raison suffisante pour se (re)plonger dans l'oeuvre de cette philosophe allemande ayant fuit le nazisme en France puis aux Etats-Unis, que la sortie du film de Margarethe von Trotta le 24 avril, rend nécessaire. "Hannah Arendt" éclaire un épisode précis de la carrière de la philosophe, la « banalité du mal », évoquée par elle lors du procès du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann, à Jérusalem, en 1961. Elle y dénonce la stupidité bureaucratique débouchant sur l'obéissance consentante, qui relève selon elle, d'un vide de pensée. Et imaginera, à juste titre, le règne de la bureaucratie comme type futur de tout gouvernement.

Des actes dénués de pensée

La pensée d'Arendt est donc moderne à double titre. Sur le plan politique, elle donne à voir notre récente actualité (affaire Cahuzac, manifestation contre le mariage pour tous, patrimoine des ministres, etc.) pour ce qu'elle est, c'est-à-dire des actes dénués de pensée. Si la pensée n'est pas une garantie de bonté, nous dit Arendt, l'activité pensante - conçue comme pluralité, c'est à dire dialogue, écart de soi à soi qui vise une réconciliation - reste le seul fondement de la conscience morale. Pour cette philosophe, qui a laissé une ?uvre majeure sur les « origines du totalitarisme », sortie de l'ombre en France dans les années 1970, le pouvoir est l'expression d'une initiative à plusieurs et non pas l'exercice d'une domination.

En cherchant à expliquer une période tragique, Arendt a désigné le totalitarisme comme un régime politique apparu à l'ère moderne, prenant assise dans le sentiment d'une perte d'appartenance au monde, que la philosophe appelle désolation. Un déracinement produit, selon elle, par l'effondrement de la société de classes et de ses fonctions sociales qui prive les hommes d'un monde référent commun et laisse la place à l'idéologie, seule forme de pensée qui subsiste après la perte du vivre ensemble.

Or comme le dénonce sur son blog du Huffington Post, Jean-François Kahn, les diverses manifestations du week end dernier "prennent une tournure de plus en plus subrepticement terroriste : il ne s'agit plus de faire entendre une voix, mais d'interdire l'expression des autres voix. La demande de débat se transforme en interdiction systématique du débat. Ce qui se voulait contestation démocratique se retourne hystériquement contre la démocratie, vire au coup de force permanent. On joue ostensiblement à la guerre civile, on laisse entendre que "le sang va couler". On n'hésite pas à traiter l'adversaire de "nazi", alors même que l'on retrouve le ton et les méthodes des ligues fascisantes des années 30." De quoi effectivement tenir Hannah Arendt en vigile de nos dérapages actuel.

"Professeur de théorie politique"

Mais celle qui préférait qu'on la nomme "professeur de théorie politique" a su aussi pointer du doigt la crise économique, la surproduction de capital et l'apparition d'argent « superflu », une « terrifiante solidarité négative » qui transforme les classes sociales en « une masse informe d'individus furieux », aisément manipulables. Hannah Arendt est donc une penseuse de la crise au sens de ce qui nous préoccupe aujourd'hui : la destruction des valeurs à l'oeuvre dans la société moderne qui confond privé et public, c'est-à-dire ordre économique de la production et ordre politique de l'action. Ceci par un phénomène de confusion des différentes modalités de l'activité humaine (le travail, l'oeuvre et l'action).

"Pour elle, chaque personne, dès qu'elle arrive dans ce monde, possède la possibilité de conquérir sa liberté et d'agir. Hannah s'oppose ainsi aux thèses de Marx. Pour elle, l'homme dispose d'une autonomie en tant qu'être pensant et son indépendance, à l'égard des choses telles qu'elles sont ou telles qu'elles sont advenues, constitue l'essence même de sa liberté", écrit Laure Adler dans la biographie qu'elle lui a consacré en 2005, "Dans les pas d'Hannah Arendt" parue chez Gallimard.

"A quoi croire ? Non pas à soi, mais à nous. A la possibilité de vivre ensemble dans un esprit de communauté. A la citoyenneté morale. A l'idée de raison. A cette liberté à laquelle nous sommes condamnés, que nous le voulions ou non. Hannah, en bonne heideggérienne, savait que vivre, c'est savoir mourir", écrit encore Laure Adler. Attention donc aux déçus et désespérés de tous ordre, nous dit en substance Hannah Arendt. Sa pensée nous exhorte à soigner l'amertume personnelle pour défendre l'intérêt commun. A s'attacher à réfléchir à notre propre destin et exercer notre devoir de liberté. Salutaire par les temps qui courent...

 

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Commentaires 49
à écrit le 21/10/2013 à 19:15
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OH ...PUNAISE,elle avait raison et on y est!

à écrit le 19/05/2013 à 13:48
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Article inepte. Démagogie digne de la propagande stalinienne. La journaliste Sophie Péters ferait bien de retourner sur les bancs de l'école. Avec la suppression de l'épreuve de culture générale à Sciences Po, sans doute aura-t-elle une chance d'êtr...

à écrit le 06/05/2013 à 14:08
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Le vivre ensemble?, c'est vrai que cette valeur était normale jusque vers 1960, puis a commencée à se rogner avec l'arrivée des pieds-noirs et s'effondrer complètement en ville après 1968 ou on est passés au "vivre pour moi tout seul". Il y a quelque...

à écrit le 05/05/2013 à 20:02
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Encore une "philosophe" qui a oublié de lire Machiavel. Mais, La Tribune, ce n'est pas une raison pour nous intoxiquer avec un semblant de restant d'américane drim... Qui meure de sa belle mort, amen. Par contre, très bien de laisser s'infiltrer la p...

à écrit le 05/05/2013 à 14:45
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Les sociétés hétérogènes et multiculturelles sont beaucoup moins solidaires que les sociétés traditionnelles et homogènes car il y a moins d'identification à l'autre . Ce n'est pas pour rien que les ultralibéraux promeuvent l'immigration et l'éclatem...

à écrit le 01/05/2013 à 15:38
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D'accord avec Phidias : contresens total de Sophie Péters ! Et l'on voit bien que le projet d'inculquer à nos chères "têtes blondes" une morale "laïque" (qui n'a en fait qu'un but : leur apprendre à obéir !) va à l'encontre de la nécessaire liberté ...

à écrit le 28/04/2013 à 11:20
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Il est à craindre que Sophie Peters fasse un lourd contresens en invoquant la pensée de Annah Arendt pour défendre en clair obscure la position du pouvoir dans cette petite affaire du mariage pour les gay, dans la mesure où c'est le pouvoir qui déter...

à écrit le 27/04/2013 à 13:37
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Oui Hannah Arendt est une grande dame. Mais il est mal venu de l'invoquer pour prétendre que les opposants au Mariage pour tous sont dénués de pensée et entravent la liberté de parole et d'action dans l'espace public, qui fait la vie précisément, pou...

le 27/04/2013 à 14:55
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''Il y a comme une pensée dominante allant de soi, et qui ne se remet pas en question'' -> 20/20. la sourde oreille, moi je, j'ai raison, t'as tort, je t'ecoute pas comme t'as tort tes arguments sont nuls.

le 27/04/2013 à 17:40
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@bnard: belle réponse que voilà et certainement digne d'éloges pour certains. Toutefois s'il est vrai que Arendt invoque un point important lorsqu'elle se réfère à la multiplicité de la pensée et à la nécessité de l'espace public où cette multiplicit...

le 28/04/2013 à 20:57
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Trois erreurs. 1. Je ne dis pas du tout que l'hyperlibéralisme est une politique totalitaire. Je dis que l'hyperindividualisme - ou l'individualisme comme seul moteur de la vie sociale - est un excellent terreau pour les totallitarismes (en quoi je m...

à écrit le 25/04/2013 à 16:04
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Bravo Sophie, superbe point Godwin !

le 27/04/2013 à 16:44
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bien tapé...

le 27/04/2013 à 17:02
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quoique... point de Gräfenberg, ça fait aussi intello... Mais il faut savoir ce que c'est, comme pour le point de Godwin... Je ne trouve pas que Sophie soit à cours d'arguments pour commencer à traiter tout le monde de nazi... Alors revoyez votre leç...

à écrit le 25/04/2013 à 9:08
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Si la liberté n'avait pas été confisquée depuis longtemps par les institutions, partis, religions, il n'y aurait jamais eu besoin de faire une loi. Les religions sont d'ailleurs à l'avant-garde de cette confiscation des libertés, bien servies par leu...

à écrit le 25/04/2013 à 9:08
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Si la liberté n'avait pas été confisquée depuis longtemps par les institutions, partis, religions, il n'y aurait jamais eu besoin de faire une loi. Les religions sont d'ailleurs à l'avant-garde de cette confiscation des libertés, bien servies par leu...

à écrit le 25/04/2013 à 5:36
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titre d'un livre de Arendt" crisis of the republic" traduit en français par:" du mensonge à la violence",effectivement prémonitoire

à écrit le 24/04/2013 à 22:38
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Tiens, on n'aurait donc pas tous le droit de nous "indigner" ? La pensée unique fait décidément des ravages ! Réfléchir, c'est déjà désobéir, n'est-ce pas ... Pauvre JFK.

à écrit le 24/04/2013 à 21:42
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JFK est confus mais j'ai l'impression qu'il veut dire, chose banale qui n'a pas besoin de la caution de Harenth, qu'en cas de crise on s'unit plus facilement que jamais contre des boucs émissaires. Je dirais : pour les anti-mariage pour tous, les ho...

à écrit le 24/04/2013 à 21:34
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Contrairement, ?e qu'?it JF Kahn il ne s'agit pas " d'interdire l'expression des autres voix". Mais qu'elle est cette d?cratie qui impose (sous quel pr?xte d'ailleurs?) une r?lution soci?le dont une part importante de la population ne veut pas. Es...

à écrit le 24/04/2013 à 19:43
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Les propos de JF Kahn sont grotesques ! Ce n'est pas une manifestation des familles (le plus jeune manifestant avait 3 mois, la plus vieille 89 ans !) qui peut faire craindre un nouveau nazisme !! Et il n'était à tout le moins pas nécessaire d'avance...

à écrit le 24/04/2013 à 17:48
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L'auteur fait preuve d'un certain amateurisme sur le sujet. D'une part, si Hannah Arendt a été une chercheuse et auteure remarquable et originale, elle connaissait quand même les ravages du chômage, aussi bien en Allemagne qu'en France, et c'était un...

le 25/04/2013 à 8:13
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@ge92 En matière de totalitarisme, vous oubliez le néo-libéralisme qui contient les germes qui produiront les mêmes effets que le marxisme et le nazisme.Question de temps.

le 25/04/2013 à 9:48
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L'article fait référence à La Condition de l'Homme Moderne, ouvrage écrit par Hannah Arendt APRES le nazisme, dans une perspective autre.

à écrit le 24/04/2013 à 17:43
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Arendt recommande la "pluralité", le "dialogue", ... "qui vise une réconciliation". Manifestement la leçon a été oubliée dans l'exemple du mariage pour tous ! Aucune réconciliation n'a été tentée, ni aucun dialogue n'a été ouvert... On se serait alo...

à écrit le 24/04/2013 à 17:19
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Ils occupent bien la toile les mauvaises pensées . Quant on lit les commentaires quelques soient les articles , la pensée ecrite rapidement en commentaire sans reflexion mais simplement avec une démarche partisane n'est qu'une ouverture vers l'imbéci...

le 24/04/2013 à 18:09
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toi tu as la bonne pensée et la vérité

à écrit le 24/04/2013 à 17:15
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Si j'ai bien lu, l'auteur considère que manifester contre la morale imposée par le gouvernement et sa bureaucratie est une attitude qu'aurait condamné Hannah Arendt alors que justement cette philosophe Allemande s'indignait non seulement de l'obeissa...

le 24/04/2013 à 17:48
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ca faisait longtemps... ! ! !! c'est la faute a hollande. !

le 25/04/2013 à 8:39
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@Contresens Double contresens. Votre commentaire est partisan et reflète bien la pensée de droite, pensée unique qui prône que seule la droite est capable de gouverner.Les autres sont inactifs, brutaux, imposent, bâclent.Mauvais procès, mauvaise atti...

le 25/04/2013 à 19:41
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La droite veut bien admettre qu'elle est minoritaire, et que des lois contraires a ses idées soient promulguée mais de là à accepter l'interdiction de pensée et en plus en invoquant la pensée mal comprise d'Arendt il y a un fossé. Manifester est un d...

à écrit le 24/04/2013 à 17:13
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La lecture de cet article laisse une impression étrange. Comme si la pensée de Hannah Arendt, avaient été détournée de son sens universel pour cautionner un point de vue partisan sur les événements politiques récents. L'article en devient une illustr...

à écrit le 24/04/2013 à 16:49
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L'auteur traite ni plus ni moins les manifestations contre le mariage gay et lesbiennes d'actes dénués de pensée . La violence n 'est pas là ou la gauche bien pensante la place , elle qui nous ressasse ses théories du gentil de gauche et des méchants...

le 25/04/2013 à 8:49
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@Bravo Il faut malheureusement constater que ce ne sont pas les droites qui ont fait progresser la société. Par principe elles s'opposent à toute évolution de la société.

le 01/05/2013 à 8:53
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CQFD

à écrit le 24/04/2013 à 15:52
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Le pouvoir en place a voulu passer en force une mesure clivante de la société ! Il est malheureux, comme le fait l'auteur, de qualifier de fascistes ceux qui expriment leur souffrance qui résulte de ce clivage...

le 24/04/2013 à 16:17
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Sans compter que c'est bien le mariage pour tous qui est d'essence totalitaire, et non ses détracteurs. Les propos de Madame Taubira durant les débats le démontrent clairement, notamment par les termes de changement de société, d'égalité entre couple...

le 24/04/2013 à 17:07
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@Ouep : que vous soyez contre le mariage pour tous, je ne comprend pas mais j'accepte. Par contre que vous osiez dire que c'est le mariage pour tous qui est d'essence totalitaire, à part faire de la démagogie je ne vois pas où vous voulez en venir. U...

à écrit le 24/04/2013 à 15:11
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Faire passer au milieu de cet article (assez intéressant au demeurant) que manifester contre le mariage pour tous est un acte dénué de pensée est une véritable stupidité. Issue peut être d'un journaliste qui serait à l'aise avec les idées économique...

le 24/04/2013 à 17:33
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Attention Mike37, l'économie et la société ont en général des points communs, et les théories économiques et sociales également. Les théories marxistes et nazi, pourtant les pires ennemis, partageaient l'idéologie de la lutte, du découpage de la soci...

à écrit le 24/04/2013 à 15:09
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une perspective....sensationnelle" ! si nous nous posions quelquefois la phrase mythique, : "qui sommes nous...?, dans l'avenir, nous pourrons nous demander" "où allons nous, vers quoi?....avenir plutôt dramatique, non?... une nouvelle ère??...

à écrit le 24/04/2013 à 15:07
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Toujours la même rengaine de la part des pros-mariage gay. Ceux qui sont contre ne seraient que des néo-nazis. Une vacuité de plus à leur actif pour mieux cacher la pauvreté de leur argumentation et de leur pensée. Bref, cet article tourne au ridicul...

le 24/04/2013 à 17:13
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@Ouep : ce que l'auteur veux dire, c'est que les manifestants anti mariage pour tous ne sont pas concernés par cette loi (ils ne sont pas gays) mais veulent empecher les autres de pouvoir faire la même chose qu'eux. Contrairement à des manifestations...

le 24/04/2013 à 21:53
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Chich, je reçois bien votre argumentation. Cela étant, en me mettant du point de vue des manifestants "manif pour tous", ils considèrent qu'ils sont concernés, car défendant les droits d'enfants dont l'équilibre affectif pourrait souffrir d'une adopt...

le 25/04/2013 à 8:52
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Pour sortir de ces remarques, presque toutes censées, mais finalement assez stériles, le remède est dans l'acceptation d'une confrontation sans tensions : le dialogue quoi ! Facile à dire, mais pour le faire les niveaux de conscience doivent s'élever...

le 25/04/2013 à 9:16
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@Le lorrain Le niveau de conscience n'est pas prêt de s'élever! Les cerveaux sont lavés dans la grande lessiveuse des médias qui relaient à longueur de journée des commentaires, des pseudo-analyses plus partisanes, plus stupides les unes que les autr...

le 25/04/2013 à 9:16
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@Le lorrain Le niveau de conscience n'est pas prêt de s'élever! Les cerveaux sont lavés dans la grande lessiveuse des médias qui relaient à longueur de journée des commentaires, des pseudo-analyses plus partisanes, plus stupides les unes que les autr...

le 25/04/2013 à 12:00
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Mais si la prise de conscience est en marche, avec l'aide des réseaux sociaux. Tout se sait, tout se voit.Tout se dit ! les cloisons, les secrets tombent les uns après les autres. Le mur des cons du SM, le détournement de fonds publics de Trierweiler...

le 03/05/2013 à 21:27
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tu parles d'une débandouille, Carlitta ! on n'y pourra rien

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