Un robot entre deux pages

L'univers des robots ne cesse de nous surprendre. Les robots d'usine sont massifs et rapides (Agilus, de Kuka, joue même au ping-pong). Les robots humanoïdes entrent dans les banques (Pepper, de Aldebaran) et les maisons (Jibo, du MIT). D'autres ressemblent à des animaux (Boston Dynamics et ses grands chiens).
Aujourd'hui, le mot «robot» couvre un univers tellement vaste qu'il faut créer des mots signifiant des variantes.

Les minirobots peuvent remplacer les robots d'usine (SRI International). Des nanorobots parcourent le corps humain (DGIST, en Corée du Sud). Etc. Aujourd'hui, le mot «robot» couvre un univers tellement vaste qu'il faut créer des mots signifiant des variantes. Le vocabulaire ne suit pas la rapidité des évolutions technologiques et sociales.

L'imagination humaine est sans limite dans la création de robots. Ces dernières semaines, j'ai relevé trois signaux faibles, trois innovations surprenantes. Il y a ce robot de Harvard, souple (en caoutchouc) et autonome, qui peut supporter le froid (- 9°C), traverser les flammes et être passé sous la roue d'une voiture. Il y a ce robot feuille de papier qui se plie, se déplie, se déplace (laboratoire de microrobotique de Harvard). Dans ce cas, le moteur est sur la feuille composite en cinq couches, comme la batterie et le microcontrôleur.

Et il y a Genes'Ink, entreprise française, qui a inventé une encre qui, pour le moment, remplace les électrodes transparentes à base d'indium, une encre connectée déposée en couche de moins de 20 nanomètres.

En prenant - avec audace j'en conviens- ces trois innovations, tout devient potentiellement un robot : un marquepage, un chiffon pour nettoyer ses lunettes, une carte de visite. L'encre contribue à faire disparaître la solidité des composants électroniques, la feuille de «papier» peut être composée de plastique souple, la batterie va se confondre avec l'aspect de l'objet et être rechargée à la lumière ou à l'air, etc. Ces objets résistent à une chute ou un choc, à un incendie, à l'eau, à une perte.

S'ils sont perdus, ils émettent, se déplacent... et reviennent à leur propriétaire. Quant à la capacité de stockage de la mémoire de l'objet, elle est sans doute immense. Ce marquepage, ce chiffon à lunette, cette carte de visite sont notre électronique embarquée par l'humain, un objet d'apparence banal qui remplace nos appareils électroniques de début de siècle.

Ne plus craindre que son ordinateur tombe, voilà un progrès immense ! Ne plus craindre qu'une personne atteinte de la maladie l'Alzheimer ne se perde, voila aussi un progrès immense...

Je repars en plongée.

_______

L'ouvrage le plus récent de Philippe Cahen :
Les Secrets de la prospective par les signaux faibles, Éditions Kawa, 2013.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 13/11/2014 à 9:41
Signaler
LES SCIENTIFICS MON TOUJOURS EPATEZ? BRAVOS???

à écrit le 20/10/2014 à 16:57
Signaler
Très intéressant.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.