Les arbitrages du marché sont parfois impitoyables, comme le démontre la réaction des investisseurs à l'abandon du projet d'alliance capitalistique entre PSA Peugeot Citroën et Mitsubishi Motors. Ainsi, quand l'action du constructeur automobile japonais a chuté de plus de 10% ce jeudi matin à la Bourse de Tokyo, le titre Peugeot affiche, lui, une santé insolente.
A la Bourse de Paris, la valeur progresse ce jeudi de 2,71% à 21,26 euros pour signer la meilleure performance du CAC 40. Depuis le plus bas en trois mois touché à 18,79 euros le 25 février dernier, l'action Peugeot a repris plus de 12%.
L'abandon du mariage entre les deux groupes soulagent donc le marché, qui avait d'ailleurs mal accueilli dès le départ l'éventuelle alliance capitalistique entre les deux homologues français et japonais. En marge du salon automobile de Genève qui ouvre ce jeudi au grand public, les deux constructeurs ont expliqué avoir "conclu qu'une alliance capitalistique ne serait pas appropriée dans les circonstances actuelles". Déjà, dans un entretien mercredi à la Tribune, le président de Mitsubishi, Osamu Masuko, avait révélé à propos de ses discussions avec PSA qu'une alliance capitalistique n'était "pas un sujet d'actualité".
Selon les analystes de la Société Générale, l'abandon du projet d'alliance capitalistique s'explique surtout par une question de valorisation des deux groupes. Peugeot affiche une capitalisation boursière de près de 5 milliards d'euros contre 5,3 milliards d'euros (près de 648 milliards de yens) pour Mitsubishi. Pour devenir un actionnaire majoritaire chez le constructeur japonais, Peugeot aurait dû payer le prix fort.
Le constructeur français a donc préféré préserver sa solidité financière. Reste que sur un plan industriel, le rapprochement capitalistique entre Peugeot et Mitsubishi, qui aurait pu donner une alliance du type Renault-Nissan, faisait sens. La coopération entre les deux groupes durent déjà depuis plusieurs années. Surtout, un mariage aurait permis à Peugeot de grossir un peu tout en résolvant en partie son problème de trop grande dépendance au marché européen.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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