Les valeurs énergétiques profitent de la décision de Berlin sur le nucléaire

La chancelière Angela Merkel a décidé de la durée d'exploitation supplémentaire des centrales nucléaires outre-Rhin. Plusieurs milliards de recettes fiscales étaient à la clé. E.ON et RWE profitent de cette décision.

Lla chancelière allemande Angela Merkel a discuté durant tout son dimanche de la prolongation de l'exploitation des 17 centrales nucléaires du pays. Sa coalition a en effet décidé d'aller au-delà de la date butoir de 2022 fixée pour la fermeture de la dernière centrale nucléaire en Allemagne. Résultat des courses : une rallonge de 12 ans et même de 14 ans pour les centrales les plus récentes. Les valeurs énergétiques appércient cette décision. En Bourse, E.ON bondit de 1,79% et RWE de 1,84%.

Angela Merkel avait elle-même évoqué une durée additionnelle de « dix à quinze ans » d'exploitation des centrales, le patron du groupe d'énergie RWE, Jürgen Grossmann, plaidant, à l'instar du ministre de l'Economie, pour vingt années supplémentaires.

La chancelière Merkel devrait trancher pour une durée moyenne de « vie supplémentaire », supérieure à dix ans, pour les réacteurs : les centrales les plus anciennes étant « débranchées » plus tôt et les plus récentes plus tard que la durée moyenne arrêtée.

En 2000, le gouvernement social-démocrate écologiste du chancelier Schröder avait fait voter une loi de sortie du nucléaire civil. Si la majorité de la chancelière Merkel ne renonce pas à sortir du nucléaire, elle veut toutefois concéder, aux quatre industriels (RWE, E.ON, le suédois Vattenfall et EnBW contrôlé à 45 % par le français EDF) exploitant les centrales, une plus longue durée de leur usage.

Cela ne va pas sans contrepartie. Durant ces discussions dominicales, la chancelière et ses ministres devaient aussi décider quelle part l'Etat fédéral allemand entend ponctionner sur les profits supplémentaires dégagés par les groupes d'énergie à travers la plus longue exploitation de leurs réacteurs.

Epurer la dette publique

La chef du groupe parlementaire FDP, Birgit Homburger, a évoqué une taxe rapportant la moitié des bénéfices additionnels. Le montant récolté par Berlin irait bien au-delà des 2,3 milliards d'euros de recettes fiscales annuelles, prévus pour épurer la dette publique, ponctionnées sur les quatre groupes exploitant les réacteurs et que le Conseil des ministres de mercredi dernier a entériné. Les autres recettes supplémentaires sont, elles, destinées à financer le nouveau « plan-énergie » que le gouvernement fédéral veut présenter fin septembre. Trois milliards d'euros seraient ainsi prévus pour subventionner le secteur des énergies renouvelables.

De nombreuses embûches seront encore évitées : un veto de la Cour constitutionnelle notamment. Si, par une astuce juridique, la loi pour prolonger la durée de vie des réacteurs ne devait pas être avalisée par la Chambre haute du Parlement, le Bundesrat, où Angela Merkel n'a plus de majorité, les régions dirigées par l'opposition saisiront la Cour constitutionnelle.

 

 

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