Fusions-acquisitions : les entreprises doivent toujours mettre la main au portefeuille

Selon une étude de PricewaterhouseCoopers, la prime de contrôle, à savoir le surcoût à payer pour prendre le contrôle d'une société, est restée stable malgré la crise financière. Elle s'élève en moyenne à 17% en Europe.
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Malgré la crise financière et la baisse notable des opérations de fusions-acquisitions, la prime payée en Bourse par les entreprises lors de ces transactions est restée stable en Europe. Celle-ci s'élève en moyenne à 27,4% à la date des rumeurs, et à 17% à la date de l'annonce. C'est l'une des conclusions d'une étude menée par PricewaterhouseCoopers (PWC), qui porte sur une vingtaine de pays européens et plus de 2.000 transactions dans les dix dernières années.

Cette prime mesure l'écart entre le prix des actions achetées en bloc et leur cours en Bourse, et représente le surcoût à payer pour prendre le contrôle d'une société. " La crise a peu affecté le montant des primes offertes, explique Françoise Gintrac, associée du cabinet d'audit. Les gains attendus grâce à l'exercice d'une influence notable ou du contrôle demeurent importants et doivent toujours être en partie payés aux actionnaires minoritaires indépendamment de la conjoncture boursière ", souligne-t-elle.

Les primes connaissent des variations importantes en fonction du pourcentage du capital acquis. Lors de l'acquisition d'un bloc minoritaire (moins de 10% des actions de la société), la prime s'élève à 15%. Mais quand le bloc acheté atteint plus du 90% du capital, la prime payée s'envole à 36%. Pour Carine Briclot, chez PWC, cet écart  "s'explique logiquement par le fait qu'une prise de contrôle permet la mise en ?uvre de synergies et que cette mise en ?uvre sera facilitée et sécurisée avec une détention au-delà de 90%".

Les primes de contrôle ne connaissent pourtant pas de grandes différences en fonction du secteur d'activité. Seule la finance se distingue, avec des primes inférieures à la moyenne (20,9% à la date des rumeurs). Une différence qui s'explique, d'après l'étude, par le fait que lors de l'acquisition d'un bloc d'actions, "les banques peuvent plus difficilement optimiser le niveau des capitaux engagés en raison de la réglementation bancaire, notamment en matière d'exigence sur les fonds propres". Les banques vont donc retirer moins de synergies de l'acquisition que les autres industries.

En France, des primes moins élevées qu'en Angleterre

En moyenne, les primes payées dans l'Hexagone sont moins importantes que celles déversées au Royaume-Uni (27% contre 36%). La raison de ce surcoût : outre-Manche, près de 90% des opérations portent sur des achats de blocs de plus de 66% des actions d'une société, et ces transactions sont plus chères car elles permettent de devenir actionnaire majoritaire.

Autre constatation soulevée dans l'étude : une prime supplémentaire de 6 points de pourcentage s'ajoute à la transaction quand l'acquéreur et la cible sont de nationalités différentes. Ainsi, les primes des opérations transfrontalières s'élèvent à 31%, contre 25% pour les transactions nationales.

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