Malgré la BCE et la mobilisation internationale, les Bourses européennes chutent lourdement

Les Bourses européennes ont une nouvelle fois chuté ce lundi après la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis par S&P, même si les rachats sur le marché de dettes italienne et espagnole par la Banque centrale européenne ont limité les effets de la décision de l'agence de notation.
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A Paris, le CAC 40 a fini en repli de 4,68% à 3.125,19 points, signant ainsi sa onzième séance consécutive de baisse et affichant désormais un recul de plus de 18% depuis le 22 juillet, après avoir évolué en séance entre un plus haut à 3.333,61 (et gagné 1,68%) et un plus bas à 3.129,15 points.

La place parisienne a, comme ses homologues européennes, accentué ses pertes après que Standard & Poor's (S&P) a abaissé à "AA+" les notes des organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, en raison de leur dépendance directe au gouvernement américain.

Depuis deux semaines, le grand sujet d'inquiétude des marchés porte sur la solidité de la croissance économique, notamment aux Etats-Unis où le ralentissement se révèle plus sérieux qu'attendu, ce qui pèse lourdement sur les valeurs cycliques.

A Paris, Alcatel-Lucent (-9,71%), ArcelorMittal (-9,59%), Vallourec (-9,46%) ou Renault (-9,27%) ont accusé les plus fortes baisses du CAC 40.

Fin du laxisme

"Les craintes sur les perspectives du cycle et la certitude que les Etats-Unis ne peuvent plus poursuivre une politique budgétaire laxiste pourrait déclencher une nouvelle dégradation des actions à l'échelle mondiale", estiment les responsables de la stratégie d'allocation d'actifs chez Société générale.

Londres a lâché 3,39% et Francfort 5,02%. Milan (-2,35%) et Madrid (-2,44%) ont mieux résisté après avoir grimpé de plus de 3% à la faveur des rachats de dette espagnole et italienne par la BCE, qui a traduit dans les faits une décision annoncée dimanche soir.

Les indices paneuropéens EuroStoxx 50 et EuroFirst 300 ont respectivement perdu 3,23% et 3,37%.

La décision de S&P de priver les Etats-Unis de la meilleure note de crédit, le "AAA" considéré comme sans risque, pèse sur les autres pays noté "AAA", en particulier l'Allemagne qui a largement profité de la fuite vers la sécurité des 15 derniers jours.

La décision annoncée de la BCE de poursuivre ses achats d'emprunts d'Etat de pays périphériques de la zone euro et de les étendre à ceux de l'Italie et de l'Espagne, durement sanctionnés ces derniers jours, a pour effet de détendre les taux de ces pays.

Le rendement du 10 ans espagnol se détend de 106 points de base et passe nettement sous 6,0% à 5,199% et celui du 10 ans italien se détend de près de 80 pdb à 5,34%. Les autres pays frappés par la crise des dettes souveraines, Grèce, Irlande, Portugal voient leurs taux évoluer de la même manière.

"Pas d'Armageddon"

"La BCE vole au secours, il n'y aura pas d'Armageddon après la dégradation (des Etats-Unis, NDLR) par S&P", estimaient lundi matin les stratégistes taux de Commerzbank.

Selon des professionnels, la BCE a procédé dans la matinée à des rachats de dettes italienne et espagnole sur le marché par tickets de 20 à 25 millions d'euros. Elle devrait en avoir acquis pour plusieurs milliards d'euros en fin de journée.

Quant à l'impact de la décision de S&P sur les Treasuries américains (emprunts d'Etat), il devrait être limité compte tenu de la place centrale du marché américain et du dollar dans la planète finances, estiment des experts.

"Les Treasuries américains vont évidemment rester le benchmark mondial", dit Ciaran O'Hagan, stratégiste taux chez Société générale.

"S'il y a une classe d'actifs dont nous pouvons prédire que les cours réagiront peu au changement du facteur de risque, c'est bien les Treasuries", disent les responsables de l'allocation d'actifs de la SocGen en soulignant qu'il y a "une abondance de cash sous les matelas".

L'euro recule de 0,4% face au billet vert, à 1,4231 dollar. Le baril de pétrole brut léger américain chute de près de 4%, à 83,40 dollars.

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Commentaires 20
à écrit le 09/08/2011 à 5:45
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A priori la situation est pire qu'en 2008 puisque les Etats europeens n'a plus les moyens d'emprunter pour stimuler leurs economies. Quant a l'Etat americain, il vient de se voir signifier par ses propres representants au Congres qu'il va devoir se s...

à écrit le 09/08/2011 à 4:40
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Apres hier, le coup de l ouverture a lahausse, peut etre aujourd hui le "cac" vous fera le coup de la "panne" informatique....vive la transparence des marches. Quant a la BCE, c est chouette de pouvoir acheter avec de l argent que l on a pas, sachant...

à écrit le 09/08/2011 à 4:18
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Mais non tout va bien comme disait la chanson : "Tout va très bien madame la marquise ....allo allo mon cher..."

à écrit le 08/08/2011 à 22:43
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On n'a qu'à faire payer les vieux riches retraités. Les ex-68tards qui en ont un peu trop profité... car c'est pour augmenter leurs rentes qu'on est dans le caca aujourd'hui... On les laisse se faire plein de fric, ils nous le reverse et on part en ...

à écrit le 08/08/2011 à 20:11
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Il ne faut pas oublier que l'économie réelle continue à tuer: http://vanessa-schlouma.blogspot.com/2011/08/perdre-sa-vie-la-gagner-4.html

à écrit le 08/08/2011 à 19:14
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Et vous croyez que la BCE va prendre cet argent où ?

à écrit le 08/08/2011 à 19:06
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ILS SONT TROP PATHETIQUES SURTOUT LA DROITE, ETRE DE DROITE ET ETRE NUL... ET SURPAYE...TRAVAILLEZ MOINS EN GAGNANT PLUS! JE SAIS, JE HURLE!!!

à écrit le 08/08/2011 à 18:20
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Pourquoi voudriez-vous que les politiques , affublés de leurs moignons de muscles financiers, puissent faire quoi que ce soit contre les voyous de la finance dopés aux stéroides et a l'EPO ? Il en est du contrôle des produits financier ce qu'il en es...

le 08/08/2011 à 19:58
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pauvre "dopage" vous n'avez rien compris au film qui se joue devant vous mais peut etre etes vous un politique?

le 08/08/2011 à 21:30
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Peut-être allez-vous nous expliquer, cher Rigolo :-)

le 09/08/2011 à 9:25
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Pour faire trés court, les années 80 ont vu l?accroissement des échanges commerciaux internationaux, des multinationales etc . les financiers ont accompagnés ces échanges, la finance s?est trés vite adaptée à cette internationalisation. C?est le dé...

à écrit le 08/08/2011 à 18:06
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Pour que qui est de la bourse US, c'est on ne peut plus logique : le Dow Jones était à 13500 en 2007, il était tombé à 6500 après les subprimes et Lehman, puis remonté à 12800 soit presque 100% de hausse alors que la plupart des problèmes de dette n'...

à écrit le 08/08/2011 à 18:04
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Pas d'échapatoires, l'Allemagne n'acceptera jamais de rembourser les dettes de la France, comme le voudraient les politiques. A chacun sa dette et ses remboursements, inutile de danser comme des chamanes autour du problème !

le 08/08/2011 à 19:17
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J'espère vraiment que l'Allemagne fera cesser ce jeu de dupes. Heureusement, ils ont un peu plus de jugeote que les autres dirigeants.

à écrit le 08/08/2011 à 17:34
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Va-il encore falloir se serrer la ceinture et renflouer les banques comme la dernière fois pour qu'elles, les Traders et les patrons du CAC s'en remettent encore plus dans les pôches qu'en 2010...année de tous les records !

le 08/08/2011 à 17:57
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Je rectifie ,l'Etat n'a pas renflouer les banques ,l'Etat a prêté aux banques qui à ce jour ont toutes remboursées ,dégageant une plus value pour l'Etat de quelques 3.4milliards d'euros

le 08/08/2011 à 18:09
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La marge de manoeuvre semble plus limitée, car les peuples s'indignent partout dans le monde : Tunisie, Egypte, Barhein, Yemen, Oman, Lybie, Syrie, Espagne, Grèce, et maintenant Israel voire Londres. On ne peut plus faire de tels cadeaux sans risquer...

le 08/08/2011 à 19:27
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Décidément... faudra t-il une troisième réplique pour vous les yeux (sauros) ! On prête pour pas cher aux banques en créant de la dette pour qu'elles nous fassent des prêts biens chers ! D'où croyez vous que les bonus records et les MEGA profits reco...

le 08/08/2011 à 19:34
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Sauron vous êtes victime de la propagande des banquiers. L'état est en grosse perte sur son renflouement de Dexia, sur lequel il fait une forte moins value; de cela les banquiers ne parlent pas, bizarre, non ? De plus, les sommes prétées aux banques...

à écrit le 08/08/2011 à 17:04
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.. et une petite communication des chefs d'état sur leurs volontés de faire tomber les dépenses, et de tenir les budgets? A quand un peu de réalisme de la part de nos élus? à la Saint Glinglin? Ce qui est sûr, c'est qu'à ce rythme de baisse des bour...

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