L'opportunisme des valeurs pharmaceutiques

En Bourse, le secteur pharmaceutique est le seul à progresser depuis le début de l'année en Europe. Il profite de l'aversion au risque des investisseurs en ces temps de remous boursiers.
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Dans la crise, tous ne sont pas à plaindre. Ainsi en est-il de l'industrie pharmaceutique en Bourse. Bien pâles en début d'année, les valeurs du secteur ont retrouvé des couleurs à l'occasion du décrochage des marchés d'actions cet été.

A tel point que le compartiment s'affiche désormais comme le seul en Europe à progresser depuis le début de l'année. L'indice Stoxx 600 des valeurs pharmaceutiques européennes gagne 1,8 % quand l'indice général Stoxx 600 chute pour sa part de 14%. Sur le CAC 40, Sanofi-Aventis figure parmi les trois seuls titres de la cote dans le vert (+5%) sur la même période.

Cette rémission en Bourse était pourtant loin d'être acquise en début d'année. Entre janvier et mars, le Stoxx 600 de l'industrie pharmaceutique (- 4,08%) a fait moins bien que l'indice général européen (+0,03%). Mais la crise boursière de cet été a rebattu les cartes des préférences sectorielles des gérants.

La force des valeurs pharmaceutiques tient en premier lieu à leur caractère défensif. En période de turbulences, le compartiment fait office de refuge aux yeux des investisseurs qui fuient en masse les actions les plus "risquées" - financières et autres cycliques. Cet effet "protection" du secteur pharmaceutique en Bourse a joué à plein ces dernières semaines.

Retour de bâton

Revers de la médaille, le compartiment est condamné à être délaissé en cas de rebond des places boursières. Comme c'est actuellement le cas : le Stoxx 600 de l'industrie pharmaceutique signe la plus mauvaise performance du jour ce mercredi avec une quasi stabilité (+0,04%) quand l'indice Stoxx 600 général prend 1 %. Même constat sur les cinq derniers jours, durant lesquels le Stoxx 600 "pharma" n'a gagné que 1,9 % contre 6 % pour le marché européen.

Pour autant, les valeurs pharmaceutiques gardent quelques atouts, notamment dans un contexte de marché qui reste encore très volatile. L'indice de volatilité en Europe, le VStoxx qui préfigure de l'évolution à 50 jours de l'indice paneuropéen EuroStoxx50, figure ainsi toujours au-dessus de la barre des 35 %. Face à cette incertitude persistante, l'industrie pharmaceutique peut, elle, se vanter d'afficher des rendements séduisants.

Au sein de l'indice MSCI Europe, les sociétés du secteur ressortent avec un taux de rendement moyen en 2011 de 4,5%. " La santé est un des univers les plus intéressants au niveau du rendement, fait ainsi remarquer Claire Chavez d'Oliveira chez Groupama AM. Les sociétés de cette industrie tendent à se transformer de plus en plus de sociétés d'innovation en société de consommation. Ce qui veut dire moins de croissance mais en revanche mieux répartie". Et de faire remarquer que Sanofi Aventis réalise 40 % de son activité dans les pays émergents.

Les analystes de Cholet Dupont notent pour leur part que le secteur pharmaceutique n'a pas subi, sur le dernier mois, de révision à la baisse de ses prévisions de résultats pour 2011 alors que les attentes pour l'ensemble des sociétés du Stoxx 600 ont été abaissées de 3,2 %. Au final, les bénéfices net par action de l'industrie pharmaceutique sont attendus en hausse de 12,3 % cette année contre 10,2 % pour le Stoxx 600.

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