A en croire la performance du CAC 40 lundi, la Bourse de Paris semble avoir pris de bonnes résolutions pour cette nouvelle année. L'indice phare de la place parisienne s'est envolé de 1,98% à 3.222,30 points. Un niveau inconnu depuis le 31 octobre. Reste que cette performance est à relativiser. En l'absence des investisseurs britanniques et américains, les volumes de transactions ont été anémique : à peine 1,5 milliard d'euros ont été échangés sur le CAC 40.

Le bond de ce premier jour de cotation de 2012 ne signifie pas pour autant que le marché n'est plus dominé par ses vieux démons, ceux-là même qui l'ont fait violemment plonger durant l'été 2011 : la crise de la dette souveraine en zone euro et les incertitudes économiques. "Les thématiques qui ont dominé l'année dernière et qui ont pesé sur les actifs risqués au deuxième semestre 2011 restent d'actualité", indiquait Aurel BGC dans sa note matinale. Et le courtier d'estimer que "les investisseurs resteront partagés entre les statistiques économiques américaines, qui devraient confirmer que le scénario du pire est loin d'être pour l'instant le plus probable aux Etats-Unis, et celles en provenance de la zone euro, qui permettront de jauger plus précisément la profondeur de la récession qui a débuté au quatrième trimestre de l'année dernière."

Preuve que ces inquiétudes dominent le marché, la hausse ne s'est accentuée qu'après la confirmation, par l'Elysée, que Nicolas Sarkozy rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel le 9 janvier à Berlin pour un déjeuner de travail consacré à la préparation des prochaines échéances européennes, notamment le Conseil européen du 30 janvier.

Plus tôt dans la journée, plusieurs statistiques européennes avaient soutenues le CAC 40. Et en premier lieu l'activité manufacturière dans la zone euro. Celle-ci a certes reculé en décembre pour le cinquième mois consécutif, mais à un rythme légèrement moins important qu'en novembre, qui avait marqué un plus bas de 28 mois. L'indice est légèrement remonté à 46,9 points contre 46,4 précédemment. Par ailleurs, en Allemagne, l'Office fédéral de la statistique a indiqué que le nombre d'actifs ayant un emploi a atteint un niveau record en 2011 avec en moyenne 41,04 millions de personnes employées, soit 1,3% de plus que l'année précédente.

En outre, en France, les immatriculations de voitures neuves ont reculé moins fortement qu'anticipé. Alors que le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) anticipait il y a encore peu de temps un repli de 3%, le recul n'a été que de 2,1%. Dans le détail, les immatriculations de PSA Peugeot Citroën ont chuté de 29,1% le mois dernier tandis que celles du groupe Renault reculaient de 28,1%. Au total en 2011, les immatriculations de PSA Peugeot Citroën ont baissé de 4,9% et celles du groupe Renault de 9,6%.

Sur le front des valeurs

Plus forte progression, Alcatel-Lucent (+7,21%) a indiqué, par la voix de son directeur général lors d'un entretien aux Echos, exclure de réduire ses effectifs dans des proportions comparables à celles de son concurrent Nokia Siemens Networks. Ce dernier a annoncé en novembre la suppression de 17.000 emplois, soit 23% de ses effectifs. Par ailleurs le titre a bénéficié du relèvement de recommandation de WestLB. L'intermédiaire est passé de "vendre" à "neutre."

Veolia Environnement a bondit de 5,50%. Selon le Sunday Times de dimanche, au moins quatre prétendants se sont déclarés pour le rachat des actifs de la branche eau en Grande Bretagne.

Dans le sillage des chiffres des immatriculations de voitures neuves, Peugeot a gagné 4,17% et Renault 2,97%.

A l'inverse, Unibail-Rodamco (-0,79%) signe la seule baisse de l'indice. Le titre qui avait profité d'un fort courant acheteur lors des deux dernières séances subit des prises de bénéfices.

Hors CAC

ALTRAN (+4,68%) a annoncé avoir finalisé la cession de ses filiales Arthur D. Little et Hilson Moran UK. La société de conseil en technologies précise que l'opération Arthur D. Little représentera une charge comptable nette d'impôt comprise entre 60 et 90 millions d'euros dans ses comptes 2011, dont 38,6 millions avaient déjà été enregistrés au premier semestre.

Devises et pétrole

Sur le marché des changes, l'euro est resté sous le seuil des 1,25 dollar. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,292 dollar. Le marché de l'or noir n'a pas repris ses cotations en raison de la fermeture des marchés londoniens et américains.