Euphorique, Wall Street n'est pas à l'abri d'une rechute

Au plus haut depuis mai 2008, les marchés américains enregistrent un début d'année record. Une tendance haussière qui pourrait se poursuivre, estiment la majorité des analystes.
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S'il a clôturé en légère baisse ce lundi - rattrapé par les inquiétudes sur la Grèce -, le Dow Jones évolue toujours à des niveaux qu'il n'avait plus connu depuis mai 2008, quelques mois avant le déclenchement de la crise financière. Après une année 2011 sans relief, l'indice élargi S&P 500 enregistre quant à lui une progression de près de 7% depuis le début de l'année. Du jamais vu depuis 1987. Quant au Nasdaq, il pourrait bientôt franchir la barre des 3.000 points, pour la première fois depuis l'éclatement de la bulle Internet en 2000.

Ce rally haussier s'explique tout d'abord par l'amélioration de la conjoncture économique américaine. Le pessimisme ambiant qui régnait sur les marchés new-yorkais l'été dernier s'est dissipé, en même temps que l'hypothèse d'une rechute de la première économie mondiale devenait de moins en moins probable. Malgré les difficultés économiques en Europe et le ralentissement de la croissance dans les pays émergents, la conjoncture américaine a retrouvé de l'allant. En témoigne la nouvelle baisse du chômage en janvier.

Au-delà de la multiplication des statistiques macro-économiques encourageantes - même si le marché immobilier reste toujours déprimé -, Wall Street profite également des commentaires de la Réserve fédérale américaine. Mercredi, la banque centrale américaine a indiqué qu'elle prévoyait de laisser ses taux à des niveaux historiquement bas au moins jusqu'à la fin 2014. Une politique extrêmement accommodante qui soutient l'activité. Enfin, les actions américaines restent relativement peu chères: le S&P 500 est en effet valorisé à moins de 13 fois les estimations de résultats pour 2012.

A Wall Street, les investisseurs sont donc résolument "bullish". "Il semble que les marchés soient prêts à tester les 1.365 points (le plus haut niveau enregistré au mois de mai 2008, ndlr). Et ils le feront à moins d'une statistique macro-économique très décevante", anticipe Kenneth Polcari, d'ICAP Securities. L'évolution de la situation en Grèce pourrait cependant entraîner un léger repli à court terme des indices américains, estiment d'autres analystes. Mais cela ne semble pas de nature à pouvoir contrarier la tendance haussière.

Cette euphorie n'est cependant pas partagée par tous. "Je ne considère pas la récession comme inévitable, mais tout tend à prouver qu'il s'agit du scénario le plus probable", juge par exemple le gérant de fonds John Hussman dans une lettre adressée à ses clients. Et il redoute ainsi une "chute de 25% du S&P 500 au cours des six prochains mois", mettant en avant les similitudes entre le rally actuel et celui qui avait brutalement pris fin en mai 2008 - les marchés avaient plongé de près de 40% au cours des six mois suivants.

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Commentaires 5
à écrit le 07/02/2012 à 10:23
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cette euphorie (passagère) est prévue par les économistes sérieux (càd pas à la solde des puissances financières). Et plus dure sera la chute ... L'année 2012 ne vient que de commencer. J'aimerais bien être optimiste, mais méfiance ...

le 07/02/2012 à 17:06
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Cette euphorie s'explique par une prévision imminente du « QE3 », nouvelles injections massives de billets verts dans l'économie, la Fed remet ça. Bien sûr les marchés adorent et demande toujours plus, gaver les gavés, mieux qu'au casino !!!

à écrit le 07/02/2012 à 9:13
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Comme dirait quelqu'un que j'ai vu à la TV hier soir : ACHTUNG !

à écrit le 07/02/2012 à 8:02
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"similitudes entre le rally actuel et celui qui avait brutalement pris fin en mai 2008 " ---> comment s'appelle le lehman brother qui va tt faire peter en mai 2012 ?

à écrit le 07/02/2012 à 4:16
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Au plus haut dans les volumes les plus bas de la décennie pour un jour non férié (inférieur quand même à Thanksgiving 2011, c'est tout dire). Le contrat future du mini S&P (ES) est 35% en dessous de sa moyenne glissante à 50 jours et inférieur de 26%...

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