L'euro décroche dans le sillage de la BCE

La baisse des taux directeurs de la BCE et son discours sur la situation économique en zone euro, ce jeudi, ont été perçus comme un nouveau signe de la gravité de la crise. D'autant que les banques centrales chinoises et anglaises ont également pris des mesures pour relancer l'économie. Les marchés actions se sont retournés à la baisse. L'euro, qui flirtait avec le seuil des 1,25 depuis l'accord du sommet européen, a plongé face au dollar.

 La Banque centrale européenne (BCE) a comme prévu abaissé ses taux directeurs d'un quart de point afin de soutenir l'activité économique dans la zone euro sur fond de crise souveraine. Alors que les principaux instituts de conjoncture tablent sur une récession de l'Eurozone au deuxième trimestre, qui se poursuivra au troisième, la BCE a décidé d'assouplir sa politique monétaire en facilitant la création de crédit.
Le taux de refinancement de la BCE passe ainsi de 1,0% à 0,75% au plus bas historique. Le taux de facilité de dépôt passe de 0,25% à 0,0% et le taux de prêt marginal de 1,75% à 1,5%. Des taux au plancher, qui sont tous désormais à leurs plus bas niveaux historiques.
Cette décision de politique monétaire de la BCE intervient après que la Banque d'Angleterre ait annoncé de nouvelles mesures de rachat d'actifs afin de soutenir une économie en récession. D'ailleurs, c'est l'ensemble des perspectives économiques mondiales qui sont orientées à la baisse, en témoigne l'annonce de la Banque populaire de Chine (POBC) qui a également abaissé ses taux pour la deuxième fois en un mois.

Trois banques centrales nterviennent simultanément

 Trois banques centrales qui interviennent simultanément mais de manière non coordonnée pour tenter de soutenir une croissance économique moribonde. Les marchés l'ont interprété comme le signe de la gravité de la crise. Déçus également que la BCE n'ait pas évoqué d'autres mesures non conventionnelles comme le rachat de titre souverains ou encore un 3ème LTRO à destination du secteur bancaire européen banques, les marchés actions se sont retournés à la baisse. Alors que, dans la foulée, le rendement à 10 ans espagnol se tend fortement de 38 points, pour rallier les 6,72%, l'indice Ibex de Madrid chute de 3,2%. Mal orienté également, Milan dégringole 3,5% quand Paris, plombé par un secteur bancaire en forte baisse redonne 1,57%, à 3216 points.

Bonnes statistiques sur le front de l'emploi américain

Mais c'est sur l'euro que le mouvement est le plus spectaculaire. Alors qu'il flirtait avec le seuil des 1,25 depuis l'accord du sommet européen, il chute désormais de 1,22% face au dollar, et se négocie sous le seuil des 1,24, à 1,2368. La devise européenne abandonne également 1,13% face à la monnaie nipponne pour s'échanger à 98,90 yens, alors qu'elle a testé un plus haut en séance à 100,35 yens, et perd aussi 0,8% contre le sterling. En revanche, la dégringolade de l'euro face au dollar est également à mettre au crédit de la remontée du billet vert, qui profitait de bonnes statistiques sur le front de l'emploi américain, notamment grâce à l'enquête ADP qui révélait que 176 000 postes ont été crée en juin dans le secteur privé aux USA. Le dollar bondit ainsi de 1,22% face au franc suisse et s'adjuge 0,54% face au sterling. Une remontée du billet vert qui s'explique également par une faible probabilité de voir la banque centrale américaine annoncer une nouvelle vague d'assouplissement quantitatif (QE3) si la situation du marché de l'emploi s'améliore.

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