Saint-Gobain se débat face à des vents contraires

Le groupe Saint-Gobain a été en difficulté sur l'année 2012. Les résultats de l'industriel sont ressortis en fort repli avec des profits qui ont chuté de plus de 40% par rapport à 2011. La conjoncture économique actuelle n'a pas facilité les affaires du groupe de Pierre-André de Chalendar.

Tous les pôles d'activité ont vu leur chiffre d'affaires reculer notamment l?activité vitrage du groupe, très dépendant du marché automobile, a vu son chiffre d'affaires baisser de 6,6% à données comparables en 2012. Ce qui donne des ventes totales qui atteignent 43,2 milliards d'euros, en hausse de 2,6%, mais en baisse de 1,9% à taux de change et périmètre comparable, l'augmentation des prix de vente n'ayant pu compenser intégralement la baisse des volumes. L?aménagement intérieur, soutenu par la reprise du marché du logement aux Etats-Unis et la politique d'économies d'énergie en Europe, ou la branche conditionnement favorisée par une bonne tenue de la consommation des ménages ont permis de limiter la casse.

En revanche, le résultat opérationnel s?inscrit en baisse de 25% sur l?année 2012 à 1,984 milliard d'euros, compte tenu notamment des dépréciations d'actifs et de la forte augmentation des pertes et profits hors exploitation. Un peu plus bas le résultat d'exploitation recule de 16,3%, sous l'impact combiné de la baisse des volumes de vente et d'un différentiel prix/coûts très négatif dans le vitrage. Il s'établit à 2,881 milliards d'euros, contre 3,441 milliards d?euros en 2011, et représente une marge d'exploitation de 6,7% (8,5% hors distribution bâtiment) contre 8,2% (10,9% hors distribution bâtiment) en 2011. Ainsi, le résultat net part du groupe ressort à 766 millions d'euros en 2012, en recul de 40,3% par rapport à 2011.

Nouveau plan d'économies

Dans ce contexte, Saint-Gobain a également annoncé la mise en place d'un nouveau plan d'économies pour faire face à la dégradation de la conjoncture en Europe. Après avoir réduit ses coûts de 520 millions d'euros en 2012, notamment dans le vitrage en Europe occidentale, le groupe vise 580 millions d'euros d'économies supplémentaires cette année, soit un total de 1.100 millions sur les deux années. Son objectif pour 2013 était jusqu'ici de réduire ses coûts de 250 millions. En plus de plomber ses résultats 2012, la conjoncture a contrarié plusieurs objectifs moyen terme de Saint-Gobain. Ils seront connus dans le courant du second semestre pour remplacer plusieurs objectifs 2015 qu'il ne pourra probablement plus atteindre. « Les objectifs que nous avions indiqués pour 2015 étaient assez nombreux, à l'époque ils étaient liés à un scénario économique qui est assez différent du scénario que nous avons aujourd'hui, a expliqué Pierre-André de Chalendar. Il y a un certain nombre d'objectifs que nous pourrons faire, mais il y en a d'autres qui sont irréalistes, notamment un taux de croissance moyen des ventes de 6%. »
En conséquence, le groupe anticipe, pour 2013, un redressement de son résultat d'exploitation au second semestre, après un point bas atteint entre mi-2012 et mi-2013, un niveau élevé d'autofinancement libre grâce, notamment, à la réduction de 200 millions d'euros de ses investissements industriels, une structure financière renforcée par la cession de Verallia North America. Saint-Gobain conserve toutefois ses les activités de Verallia en Europe et en Amérique latine, et également sa récente acquisition en Algérie. Le produit de la vente permettrait principalement de renforcer le bilan du groupe alors que sa dette nette a augmenté l'an dernier de 4,9% à 8,5 milliards d'euros, mais l'endettement après cession de Verallia serait ramené à 7,5 milliards.

Politique d?acquisitions bien ciblées

Pour rappel, l'introduction en Bourse de Verallia avait été suspendue en juin 2011 en raison d?un climat hostile sur les marchés. Avec la mise sur le marché de 40% du capital de Verallia Saint-Gobain souhaitait en retirer 958 millions d?euros? Une enveloppe que le groupe souhaite dédier à ses projets d'ajustement de son périmètre, c'est-à-dire à une politique d?acquisitions bien ciblées, comme on a pu l?observer avec Celotex. La scission introduction de Verallia n?est pas pour autant abandonnée, Pierre-André de Chalendar avait déclaré en juin 2012 que le groupe entendait toujours procéder à cette opération dès que les conditions de marché étaient plus favorables. Sur le plan boursier, le titre cède plus de 3% depuis le début de l'année. A ces cours, la valeur entreprise est estimée à 0,57 fois le chiffre d?affaires et un PER de 11,5 fois pour l?année en cours?Achat spéculatif

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