Taux : la prime de risque entre Berlin et Madrid franchit un record absolu

L'écart entre les taux des obligations à 10 ans de l'Allemagne et de l'Espagne a atteint un nouveau record historique ce mercredi, à 530 points.

Jamais le spread c'est-à-dire la prime de risque, que doit acquitter l'Espagne pour emprunter, n'avait été aussi élevée, signe que la défiance s'accentue encore sur Madrid. Plus généralement, l'aversion au risque règne en maitre, ce qui fait tomber le rendement obligataire à 10 ans de l'Allemagne au plus bas depuis la création de la zone euro à seulement 1,299%.
A l'inverse, la situation périlleuse des banques espagnoles qui croule sous des actifs immobiliers risqués a momentanément pris le pas sur la Grèce aux yeux des marchés. L'incertitude entourant l'avenir de Bankia, troisième banque du pays par les actifs qui a en effet besoin de 23,5 milliards d'euros, dont 19 restent encore à trouver, cristallise l'angoisse des investisseurs et propulse le rendement obligataire espagnol à 10 ans à 6,6%.

D'où le record absolu entre la prime de risque sur la dette espagnole et celle de l'Allemagne.
Mais au delà du cas Bankia, c'est l'ensemble du secteur bancaire espagnol qui a besoin d'être renfloué. Et les solutions à mettre en ?uvre pour recapitaliser le secteur divise les européens, renvoyant une image cacophonique de la gouvernance européenne. Désormais, deux questions se posent : la première est de savoir quand le gouvernement espagnol va admettre qu'il va avoir besoin d'une aide extérieure pour recapitaliser ses banques.

La deuxième est de savoir quels moyens vont être mis en ?uvre pour recapitaliser le secteur. Madrid aurait préféré laisser le Trésor espagnol émettre des dettes souveraines pour ensuite les placer en garantie auprès de la BCE en échanges de liquidités. Mais selon Wall Street Journal et le Financial Times, la BCE rejette cette idée. Une autre solution aurait été de doter le MES, (le mécanisme européen de stabilité) qui verra le jour le 1 er juillet 2012, d'une licence bancaire, ce qui lui aurait permis de prêter directement aux banques et non aux Etats. La commission européenne a fait savoir que cette solution pouvait être envisagée mais l'Allemagne s'y refuse.

Outre les difficultés qui sont propres à l'Espagne, le marché redoute également un effet de contagion de la défiance à d'autres pays jugés fragiles. C'est dans ce contexte que l'Italie a levé 5,74 milliards d'euros à moyen et long terme à des taux en forte hausse. Le 10 ans Italien a d'ailleurs franchit la ligne rouge des 6%, prémices d'un début de contagion, avant de refluer vers les 5,9%.

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