Vins et spiritueux : à la santé des Chinois !

Malgré l'aggravation de la crise en Europe du Sud et des signes de ralentissement de la croissance dans les pays émergents, le secteur des vins et spiritueux continue son beau parcours boursier. L'indice CAC Boisson progresse de 14% depuis le début de l'année, et de 86% sur trois ans. Mais si les grands groupes internationaux sont à la fête, certains petits producteurs boivent la tasse.

Les leaders mondiaux, Diageo et Pernod Ricard, affichent depuis cinq ans des résultats en hausse. Malgré la crise en Espagne, Pernod Ricard n'a toujours pas mis d'eau dans son vin :en début d'année, il rehaussait son objectif de hausse du résultat opérationnel courant à 8% contre 6%, objectif qui a été confirmé en avril dernier. Récemment, le groupe tricolore a indiqué ne pas percevoir de détérioration de ses opérations en Espagne. Pernod Ricard parvient à préserver ses marges notamment en appliquant une hausse de ses tarifs sur ses marchés les plus actifs, Chine en tête. Cette zone représente aujourd'hui 40% de l'activité du groupe. Malgré les signes de ralentissement de la croissance, la consommation domestique chinoise reste en forte hausse. Surtout, pour Pernod Ricard, la demande chinoise de cognac et de whisky ne faiblit pas, alors que le groupe est très bien positionné sur ces segments notamment avec l'acquisition récente de La maison de cognac Martell. La valeur gagne 15% depuis le 1er janvier.

Bond des ventes de cognac en Asie

Cette belle performance reste modeste comparée à la hausse de 35% du titre Remy Cointreau. Le numéro deux français des spiritueux a réalisé un très bon millésime 2011/2012, marqué par une nette progression de ses résultats annuels. En avril, la société avait déjà publié un chiffre d'affaires annuel en forte croissance organique (+15,6%) à la faveur du bond de ses ventes de cognac en Asie. Cerise sur le gâteau, le groupe a annoncé pour la deuxième année consécutive le versement d'un dividende exceptionnel. C'est donc bien les ventes à l'international et surtout en Chine qui permettent aux groupes français de garder la santé malgré la crise en Europe. En revanche, le marché français est malmené par les augmentations de prix consécutifs au durcissement des taxes. Ainsi, les ventes de Pernod Ricard ont chuté de 42%, à 78 millions d'euros au troisième trimestre 2012. La société table sur un marché français en recul de 7% à 8% pour l'année en cours.

Marché français morose

Finalement, c'est surtout le marché français qui est sinistré et qui plombe les acteurs qui ne sont pas assez tournés vers l'international. Des petits fabricants de vins comme Cottins Frère et Henri Maire souffrent en Bourse depuis des mois. Le chiffre d'affaire de Cottins Frère a baissé de 40% en 5 ans tandis qu'Henri Maire est déficitaire depuis 2008. Par contre, le producteur Advini, qui exporte beaucoup notamment au Royaume Uni et aux Etats-Unis, connait une hausse constante de ses résultats depuis 3 ans et grimpe en Bourse de 110% sur cette période.

Enfin, les producteurs de champagne sont un peu boudés en Bourse depuis un an, à l'image des producteurs Pol Roger et Laurent Perrier en forte baisse sur la période. Et pourtant, Laurent Perrier a connu une très belle année 2011/2012 clôturée en mars grâce au dynamisme des exportations et à une amélioration de sa rentabilité. Ce dynamisme ne se voit donc pas en Bourse, où la valorisation du titre reste basse avec un PER de 17, relativement faible pour le secteur. .

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