Une fin d'année souriante pour la Bourse de Paris ?

Si la semaine passée s'est révélée assez calamiteuse pour le CAC 40, ce lundi démontre à quel point les investisseurs n'en demandent pas beaucoup pour retrouver de l'appétit. Les professionnels attendent avec impatience les opérations de "window dressing" traditionnellement favorables aux indices. Pour l'heure, l'indice parisien ne gagne plus que 8,5% depuis le début de l'année.
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La semaine passée n'a pas été de tout repos pour les indices boursiers européens. Paris en tête, le CAC 40 ayant lâché 2,4% sur cette période. Du coup, il ne s'adjuge plus que près de 8,5% depuis le début de l'année. Il faut dire que les dernières semaines se sont révélées plus que moroses à la Bourse de Paris prise en tenaille entre des résultats trimestriels d'entreprises en-deçà des espérances, des commentaires assez sombres de la part des dirigeants sur leurs perspectives à court terme et des statistiques macro-économiques toujours plus négatives du côté de la consommation des ménages, de l'emploi et de l'investissement des entreprises. Du coup, les investisseurs sont plus que jamais indécis, ne sachant pas vraiment que faire ni quelle stratégie adopter, comme a pu le révéler l'indicateur comportemental 2Bremans qui compile quotidiennement les avis et commentaires de plusieurs centaines de blogs, sites spécialisés et de courtiers pour en déduire une tendance (haussière, neutre ou baissière). «Sur le mois d'octobre, les analystes se sont avérés ni haussiers, ni baissiers, préférant adopter une position neutre. Attitude assez représentative de ce que l'on a pu voir depuis le début de l'année», convient Guillaume Dumans l'un des fondateurs de l'indicateur 2Bremans. «Ca ne plane plus trop sur les marchés actions en cette fin d'année 2012, j'ai l'impression que les opérateurs s'essoufflent ou considèrent que le gros de la performance a été réalisé sur 2012», estime de son côté Cyril Jarnias, expert en placements financiers et à la tête d'un blog portant son nom.

Meilleures augures pour novembre

Pour autant, si l'on en croit la tendance donnée par l'indicateur 2Bremans, novembre s'annonce sous de meilleurs auspices, tous les professionnels sondés envisageant une légère remontée de l'indice CAC 40 aux environs de 3.600 points (contre 3.420 points ce lundi, en début d'après-midi). «Les élections américaines ont logiquement déstabilisé les investisseurs. Maintenant que les résultats sont connus et que les boursiers ont digéré la victoire d'Obama, les indices nord américains devraient retrouver le chemin de la hausse. Même si les financiers sont encore confrontés à une longue série de questions comme les conséquences financières de l'Ouragan Sandy, le niveau du chômage américain ou l'évolution des taux d'intérêt en Europe», commente Guillaume Dumans. Et toujours selon les données récoltées par cet indicateur comportemental, décembre devrait à son tour être dans le vert.

Window dressing en décembre

2012 finira-elle donc dans de bonnes conditions? On le sent depuis plusieurs mois, le CAC 40 a manifestement du mal à franchir durablement le cap des 3.500 points. Profitant de la moindre mauvaise nouvelle (qui ne manque certes pas) pour casser ce seuil psychologique dès qu'il est dépassé. La fin d'année est pourtant traditionnellement profitable aux indices, les investisseurs réalisant ce que l'on appelle des opérations de «window dressing» en vue d'améliorer la performance annuelle des différents portefeuilles. Même si l'indice parisien termine l'année un peu au-delà de 3.500 points, la hausse annuelle ne dépassera guère les 10%. Surtout, il sera encore loin des 6.200 points affichés en juillet 2007 juste avant l'éclatement de la bulle des subprimes. Pour que l'indicateur phare de la place parisienne reprenne bel et bien des couleurs, il faudra avant tout que le placement en actions retrouve toutes ses lettres de noblesse et que les volumes de transactions se redressent. Ce qui n'est absolument pas le cas actuellement. Si les entreprises cotées réussissent toutefois à passer le cap de la récession européenne et du ralentissement constaté en Asie et qu'elles parviennent à adapter leurs structures de coûts et leur capacité d'investissement, elles devraient pouvoir traverser la morosité actuelle sans trop d'encombre et s'avérer de belles opportunités... pour qui aura eu la bonne idée d'investir en période de basses eaux.

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