La place parisienne, lanterne rouge des Bourses européennes

La Bourse parisienne a marqué le pas cette semaine. Elle ne gagne plus que 1,78% depuis le début de l'année quand celles de Madrid ou Milan s'apprécient de 6 à 7%. Les investisseurs réclament de nouveaux motifs de satisfaction avant de continuer leurs emplettes. Aux Etats-Unis, ils sont plus optimistes après les bons résultats annuels publiés par la banque Wells Fargo.
Copyright Reuters

Petite semaine pour la Bourse de Paris qui, après avoir débuté l?année en fanfare a repris son souffle pour perdre 0,64%. Préservant toutefois, de justesse, le seuil des 3.700 points (même s?il l?a cassé en séance). Après l?élan des dernières semaines de 2012, les investisseurs en demandent aujourd?hui un peu plus pour continuer sur leur lancée. De fait, depuis l?accord trouvé par le président américain Barack Obama sur le budget et les incertitudes qu?il a laissé planer, les places mondiales semblent digérer toutes ces nouvelles et font quasiment du sur-place. Du coup, à Paris, le CAC 40 qui a terminé la semaine à 3.706,02 points, ne gagne plus qu?un modeste 1,78%. Soit l?une des pires performances parmi les différentes places européennes. A ce jour, Madrid gagne 6,09%, Milan 7,55%, Londres, 3,8% ou Zurich 5,36%. Une salve de statistiques macro-économiques sont, certes, venues refroidir les initiatives des opérateurs français. A commencer par la rechute de la production industrielle espagnole en novembre, qui a reculé de 7,2% sur un an, et la progression de seulement 0,3% de la production industrielle au Royaume-Uni sur la même période. De l?autre côté de l?Atlantique, les nouvelles n?étaient guère meilleures en cette fin de semaine: le déficit commercial des Etats-Unis a bondi en novembre pour atteindre son niveau le plus élevé en sept mois sous l'effet d'importations de biens de consommation d'un montant record.

Dans l'attente de nouveaux éléments positifs

En ce début d?année, propice aux propos prospectifs de la plupart des intervenants boursiers, force est de constater que les éléments positifs se sont plutôt taris. Et le sujet qui préoccupe maintenant le plus les investisseurs est celui de la qualité des résultats 2012 à paraître ces prochains jours. Certains ont déjà ouvert le bal. Comme la banque Wells Fargo, laquelle vient de publier des performances meilleures que prévu. Et ce, grâce essentiellement au plan de réduction des coûts initié l?an passé. «Notre système bancaire est en meilleure forme qu'il ne l'a jamais été depuis plusieurs années», a estimé jeudi le célèbre financier américain Warren Buffett, dans une interview accordée à Bloomberg TV. Et d'ajouter : «Les banques ne poseront plus de problème à notre économie, je vous le garantis». L?oracle des marchés boursiers aura-t-il une fois de plus raison? Pour l?heure, les indices américains semblent lui donner raison, qui progressent entre 2,9% (Dow Jones) et 3,36% (Nasdaq) depuis le début de l?année. Les analystes se montrent toutefois plus prudents que cette grande figure de la Bourse new-yorkaise. Ils redoutent les effets collatéraux d?une Europe en récession, d?un pétrole toujours cher et d?un marché immobilier convalescent. Et ce, d?autant plus que la croissance chinoise ralentit, réduisant les perspectives commerciales et financières des groupes ayant misé l?essentiel de leur développement sur l?essor de cette zone géographique.

Les analystes européens craintifs

De ce côté de l?Atlantique, les spécialistes sont tout aussi craintifs. Même s?ils reconnaissent que les groupes européens ont déjà fait ce qu?il fallait pour naviguer en eaux basses. Restructuration du bilan, adaptation des coûts fixes, réduction de l?endettement net. Ces entreprises peuvent aborder 2013 dans de bonnes conditions y compris avec une réduction de leurs ventes et de leur carnet de commande. Le problème, selon ces mêmes spécialistes, réside aujourd?hui dans l?après 2013. Car si cette récession devait perdurer, il n?est pas sûr que les groupes puissent durablement courber l?échine comme ils le font actuellement. Reste toutefois un réel motif d?espoir : leur valorisation boursière. Si l?on en juge par les niveaux de PER (Price earning ratio ou ratio de capitalisation), aux alentours de 11 en moyenne sur la base des anticipations de résultats 2013, ces valorisations sont effectivement très basses et laissent envisager une nouvelle vague de rebonds boursiers.

Des confirmations recquises

Les analystes demandent toutefois certaines confirmations avant de relever leurs objectifs de cours. Ils en auront un bon aperçu la semaine prochaine, nombre d?entreprises américaines et européennes ayant prévu de publier leur résultats 2012. Plusieurs économistes ont déjà commencé à livrer leurs pronostics pour l?année en cours augurant des indices européens en hausse de 10 à 15%.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 12/01/2013 à 14:51
Signaler
On suprime l'avoir fiscal, on fait des taxes franco-française sur la bourse,sur les dividendes, presque rien pour améliorer la compétitivité française. On handicap les formules a succès comme le PEA avec CSG et CRDS, ou les SIIC de plus en plus restr...

le 12/01/2013 à 19:47
Signaler
Bien vu. Et les comiques au pouvoir viennent nous jouer la carte du patriotisme et du "made in France" alors qu'ils viennent d'augmenter à tout va la fiscalité pesant sur les entreprises et sur les particuliers. Il nous reste 4 ans à tenir avant de l...

à écrit le 12/01/2013 à 11:55
Signaler
eh oui, ici on continue a soutenir a bout de force la bulle immobiliere qui s'est crevé ailleurs depuis longtemps.Mais que les taux d'interets remontent et on verra une brutale correction de l'immobilier à la baisse et de la bourse à la hausse.

le 13/01/2013 à 1:54
Signaler
La bulle immoblière n'est absolument pas crevée dans le monde ! On peut d'ailleurs se demander si la France n'est pas le pay qui résiste le mieux à cette bulle, d'où les faibles taux boursiers. Il vaut mieux avancer faiblement dans les bonnes directi...

à écrit le 12/01/2013 à 9:33
Signaler
c'est le résultat de la confiance disparue.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.