Les Abenomics ont fait bondir la Bourse de Tokyo de 57% en 2013

La Bourse de Tokyo a tiré le rideau lundi sur sa meilleure année depuis plus de 40 ans, avec un bond de 57% de l'indice Nikkei en 2013 propulsé par l'enthousiasme autour des "Abenomics" et la chute du yen.
La Bourse de Tokyo a réalisé la meilleure performance mondiale de l'année grâce aux Abenomics. (Photo : Reuters)

La Bourse de Tokyo était à la fête ce lundi, à l'heure de la fermeture. Avec un bond de 57% en 2013, l'indice Nikkei a en effet clôturé l'année sur sa meilleure performance depuis 40 ans. C'est l'un des effets des Abenomics, à savoir la politique ultra-accommodante de la banque centrale japonaise (BoJ) et l'augmentation de la dépense publique.

Meilleure performance mondiale de l'année

Les flots d'argent déversés par la BoJ dans les systèmes financiers et les promesses de réforme du Premier ministre libéral Shinzo Abe ont en effet permis à l'indice des 225 valeurs vedettes de retrouver son niveau d'avant la crise financière internationale de 2008-2009 et de réaliser la meilleure performance parmi les principaux marchés.

"Ce fut une année de boom. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu une telle activité sur le marché, les résultats ont été au-delà de toutes les espérances", s'est enthousiasmé Hikaru Sato, de la maison de courtage Daiwa Securities, auprès de l'AFP, en se remémorant les difficultés des années passées.

Après les affres de la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers, la Bourse de Tokyo avait en effet subi l'impact d'une forte hausse de la devise japonaise qui avait atteint fin 2011 son niveau le plus élevé face au dollar depuis 1945, sur fond d'inquiétude pour l'économie mondiale et de crise européenne d'endettement. La place nippone avait aussi pâti des conséquences économiques du tsunami et de l'accident nucléaire de Fukushima de mars 2011.

Le choc des Abenomics

Rompant avec les velléités de rigueur de son prédécesseur centriste, Shinzo Abe a rapidement engagé l'équivalent de 70 milliards d'euros de nouvelles dépenses publiques pour soutenir notamment le secteur de la construction, avant de promettre récemment 40 milliards supplémentaires.

Il a aussi, et peut-être surtout, désigné au printemps un nouveau gouverneur, Haruhiko Kuroda, à la tête de la Banque du Japon (BoJ) qui inonde depuis les marchés de liquidités en achetant des obligations d'Etat à tour de bras. A la grande joie des boursicoteurs, une véritable "guerre" a été déclarée à la déflation, un phénomène pernicieux de recul des prix qui plombe l'économie et déprime le marché japonais depuis une quinzaine d'année. Cette attitude volontariste a entraîné un choc psychologique.

"Les Abenomics ont fortement aidé le marché à reprendre goût au risque", souligne Seiichi Suzuki, analyste chez Tokai Tokyo Securities.

La dépréciation du yen dope les revenus en provenance de l'étranger

Le déversement dans les circuits de dizaines de milliers de milliards de yens par la BoJ a favorisé une nette dépréciation de la devise japonaise - de 25% face à l'euro et 20% face au dollar sur l'année. Ce phénomène a dopé les revenus des groupes japonais à l'étranger et donc leur cours à la Bourse, comme pour le numéro un mondial de l'automobile, Toyota, dont le titre a bondi de 60% et pour le fleuron nippon de l'électronique, Sony, dont l'action a quasi doublé.

Grande vedette de l'année, l'action Softbank a presque triplé de valeur: ce groupe de télécommunications a marqué les esprits en rachetant son homologue américain Sprint Nextel pour plus de 22 milliards de dollars. Il est devenu la deuxième capitalisation boursière à Tokyo, derrière Toyota.

Difficile de prévoir 2014

Pour 2014, les pronostics sont très divers, d'une progression limitée du Nikkei à une nouvelle année de boom. Face au ralentissement probable de la croissance, les investisseurs attendent un nouvel assouplissement monétaire de la BoJ mais s'interrogent sur la capacité de Shinzo Abe à conduire les réformes promises en faveur des entreprises.

Car après une année de rêve pour le marché, le Premier ministre pourrait vouloir rééquilibrer un minimum sa politique au bénéfice des salariés, qui n'ont pas profité des "Abenomics" jusqu'à présent et dont les revenus pourraient être cisaillés par la hausse d'une taxe sur la consommation et le retour de l'inflation.

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Commentaires 5
à écrit le 04/03/2014 à 2:40
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Chers orient express WWF . Sachez que les donations de l héritage universel sont terminées car vider de leurs substance . À l exception de marquis desade music Haïti . Événements . CECi est une stratégie commerciale . 3 mannequins payant nathou bobor...

à écrit le 30/12/2013 à 17:44
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57 % de hausse, c'est très important. En même temps le yen a perdu 25 % de sa valeur par rapport à l'Euro de sorte qu'un Européen qui aurait investi 100 dans l'indice Japonais le 31 décembre 2012 se retrouverait le 31 décembre 2013 avec 157 x 0,75 ...

à écrit le 30/12/2013 à 15:09
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Le Yen ayant perdu 20% par rapport au dollar, les Japonais ont vu le prix de leurs importations en dollar augmenter de 25 % cette année alors que leurs salaires n'ont pratiquement pas bougé. Leur pouvoir d'achat a donc baissé.

à écrit le 30/12/2013 à 12:22
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Reste plus qu'a tenter d'accrocher l'économie réelle,le moral à cette économie de billet de monopoli ... Je blague ...

à écrit le 30/12/2013 à 12:06
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Encore un bel exemple qui démontre l'aspect casino de la bourse: +57% de gain alors que l'inflation grignote le pouvoir d'achat, et que la vie s'est dégradée pour la majorité des gens.

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