Les PME innovantes, fer de lance des introductions en Bourse à Paris

Les PME innovantes ont représenté plus de 60% des introductions en Bourse sur EnterNext, en 2014. Le CAC Mid & Small s’achemine vers sa onzième année de « surperformance » du CAC 40, depuis 2000.
Christine Lejoux
L'indice CAC Mid & Small gagne 7,33% depuis janvier, contre une hausse de 2,15% seulement pour le CAC 40.

La relève du CAC 40 semble assurée. Alors que l'âge moyen des sociétés cotées sur l'indice phare de la Bourse de Paris est de 101 ans, ce sont les PME innovantes qui ont permis au marché parisien des introductions en Bourse de reprendre enfin des couleurs, cette année. Depuis janvier, 23 sociétés ont frappé à la porte d'Euronext Paris, pour lever à chaque fois plus de 10 millions d'euros. Il faut remonter à 2007, avant l'éclatement de la crise financière, pour retrouver un nombre d'introductions en Bourse supérieur à 20. Mieux, les 23 sociétés en question ont levé un total de 4,1 milliards d'euros, contre 3,3 milliards en 2007.

 Surtout, sur ces 23 IPOs (initial public offerings), 18 ont eu lieu sur EnterNext, la Bourse des PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire), créée en 2013. "Les small and midcaps [les valeurs petites et moyennes ; Ndlr] ont représenté plus des trois quarts des introductions en Bourse, en 2014", s'est félicité Philippe de Portzamparc, président de la société de Bourse éponyme, lors d'une conférence de presse, mardi 2 décembre. Plus précisément, ce sont les PME innovantes qui ont mené la danse, puisqu'elles sont à l'origine de plus de 60% des opérations réalisées sur EnterNext.

 Le CAC Mid & Small a fait mieux que le CAC 40 à onze reprises, en 15 ans

 Des opérations dont certaines ont été "sursouscrites entre 5 et 7 fois, ce qui est phénoménal, d'autant plus que la demande provenait aussi bien d'investisseurs particuliers que d'institutionnels", souligne Damien Rahier, directeur général de Portzamparc, qui a piloté les introductions en Bourse de la société de biotechnologies Theraclion ou bien encore d'Awox, spécialisé dans les objets connectés. Pour Philippe de Portzamparc, et n'en déplaise à certaines jeunes biotechs convaincues qu'il n'existe pas de salut en dehors du Nasdaq - l'indice américain des valeurs technologiques -, cette forte demande des investisseurs français signifie "qu'un marché s'est créé (à Paris), qu'une nouvelle clientèle est prête pour ce segment."

 Cet enthousiasme des investisseurs a toutefois conduit certains stratégistes de marché à s'interroger sur l'existence d'une bulle sur les petites et moyennes valeurs. "Il n'y a pas de bulle, les small and mid caps sont valorisées 15 fois leurs bénéfices estimés pour l'exercice en cours, un multiple en ligne avec leur valorisation historique moyenne", rétorque-t-on chez Portzamparc. "La Bourse valorise la croissance, et c'est encore plus vrai pour les petites et moyennes valeurs", explique Damien Rahier.

De fait, avec une progression de 7,33% depuis le 1er janvier, contre une hausse de 2,15% seulement pour le CAC 40, le CAC Mid & Small s'achemine vers sa onzième année de surperformance de l'indice vedette de la Bourse de Paris depuis 2000. "Les PME et les ETI affichent des taux de croissance (de leur activité) supérieurs à ceux des grandes entreprises cotées, a fortiori lorsqu'elles sont innovantes", insiste Philippe de Portzamparc.

 De nouveaux mandats d'introductions en Bourse pour 2015

 Il n'en demeure pas moins que cette performance du CAC Mid & Small masque une année en deux temps, avec un très bon premier semestre suivi d'un tangage des marchés à partir de l'été, avec son corollaire de reports et d'annulations d'introductions en Bourse, les perspectives économiques de la zone euro s'étant avérées en août bien moins engageantes que les économistes le supposaient en début d'année. Mais pas de quoi refroidir de jeunes sociétés à ce point innovantes que la croissance de leur activité fait fi de la conjoncture économique morose.

 "Nous avons déjà signé un certain nombre de mandats d'introductions en Bourse pour 2015, nombre qui est supérieur à celui enregistré à la même époque de l'an dernier, et qui concerne des sociétés très axées sur des innovations de rupture", indique Damien Rahier. "Pour des entreprises innovantes, la Bourse est une occasion stratégique de diversification de leurs sources de financement, au-delà des banques et du capital-investissement", décrypte Philippe de Portzamparc. Qui ne doute pas que les petites et moyennes valeurs feront une nouvelle fois mieux que l'indice CAC 40, l'an prochain.

Christine Lejoux

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Commentaires 3
à écrit le 04/12/2014 à 12:07
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Mettre des PME en bourse c'est les mettre à la merci des USA, car ils peuvent les acheter à peu de frais avec leur papier chiot (qui s'appelle le dollar) qu'ils impriment à tour de bras.

le 04/12/2014 à 12:55
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En même temps elles ne doivent pas valoir bien plus que leur papier au regard du marché dont elle dispose. Si vous estimez qu'elles valent bien plus, n'hésitez surtout pas à y investir votre capital!

à écrit le 04/12/2014 à 10:33
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notons que la France cartonne une nouvelle fois au Deloitte Fast 500 EMEA : 1ère position du classement, domination en nombre d'entreprises classées, 1ère dans 3 secteurs d'activité sur 8

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