Aux États-Unis, l'inflation bat des records, Wall Street ouvre dans le rouge

Il semble que les analystes aient encore du mal à saisir les effets de la réouverture rapide de l'économie américaine. En effet, après s'être trompés sur les chiffres du chômage la semaine dernière, les prévisionnistes se font surprendre par les prix à la consommation sur un an en avril, qui bondissent à un rythme jamais vu depuis treize ans (2008). Et si l'on prend l'inflation dite sous-jacente (hors prix volatils de l'énergie et de l'alimentation), c'est même l'accélération la plus rapide depuis avril 1982.
Parmi les prix qui ont augmenté, il y a celui des voitures d'occasion, très prisées depuis le début de la pandémie qui a éloigné beaucoup de ménages des centres-ville. La hausse est la plus élevée depuis que ces données ont commencé à être compilées en 1953.
Parmi les prix qui ont augmenté, il y a celui des voitures d'occasion, très prisées depuis le début de la pandémie qui a éloigné beaucoup de ménages des centres-ville. La hausse est la plus élevée depuis que ces données ont commencé à être compilées en 1953. (Crédits : Rick Wilking)

La publication des chiffres du gouvernement américain montrant une nette accélération de l'inflation aux États-Unis en avril ont fait chuter la Bourse de New York dès les premiers instants de la séance mercredi. Dans le détail, quelques minutes après l'ouverture, le Dow Jones lâchait 0,36% à 34.144,80 points, tandis que le Nasdaq, à forte concentration technologique, plongeait de 1,21% à 13.227,88 points, et que l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,67% à 4.124,47 points.

Signes annonciateurs, juste avant l'ouverture de Wall Street, dans les échanges électroniques, le contrat à terme pour juin sur l'indice Dow Jones lâchait déjà 0,38%, celui sur le Nasdaq, à forte concentration technologique, plongeait de 1,28% et celui sur le S&P 500 abandonnait 0,67%.

L'inflation, mesurée par l'indice des prix à la consommation CPI, a atteint 0,8% sur le mois en avril, selon le département du travail. Sur douze mois, la hausse des prix est de 4,2%, au plus haut depuis treize ans.

Les prix bondissent, et l'inflation surprend toutes les prévisions

Et les responsables de ce bond historique des prix à la consommation sur un an en avril aux États-Unis, à un rythme record depuis 2008, sont les hausses de prix des biens et des services consécutives aux difficultés mondiales d'approvisionnement.

L'inflation sur douze mois s'est fortement accélérée, à 4,2% par rapport à avril 2020, contre 2,6% en mars, selon  l'indice des prix à la consommation CPI publié mercredi par le département du Travail.

Cette accélération s'explique en partie par les effets de comparaison sur un an, lorsque les prix, notamment ceux du pétrole, avaient chuté en raison de la pandémie.

Sur un mois, la hausse des prix est de 0,8%, bien supérieure aux 0,2% attendus par les analystes.

Les prix des voitures d'occasion ont continué de grimper

Contrairement aux mois précédents, ce n'est pas la hausse des prix de l'essence qui fait grimper l'ensemble, ceux-ci ayant même reculé (-1,4% sur un mois, après une hausse de 9,1% en mars), mais ceux des biens et services.

Ainsi, le prix des voitures d'occasion, très prisées depuis le début de la pandémie qui a éloigné beaucoup de ménages des centres-ville, a continué à grimper, enregistrant par rapport à mars la hausse la plus élevée depuis que ces données ont commencé à être compilées en 1953. Cela représente un tiers de l'augmentation sur un mois.

Les prix ont également augmenté pour les nuits d'hôtel, les billets d'avion, les loisirs, les assurances automobile, et l'ameublement, détaille le département du Travail.

Résultat, en excluant les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, l'inflation dite sous-jacente est de 0,9% sur un mois, ce qui représente la plus forte hausse depuis avril 1982. Elle est de 3% sur un an (contre +1,6% en mars sur un an).

Un autre indice, le PCE, qui est utilisé par la Banque centrale américaine (Fed), avait fait état d'une hausse de +2,3% en mars sur douze mois, supérieure à l'objectif de 2% que vise traditionnellement la Fed.

Lire aussi : Aux États-Unis, le double défi de la Fed : plein emploi et inflation à +2%

Ce que redoutent les investisseurs

La question que se posent désormais les marchés et les économistes est de savoir si cette hausse des prix, qui va vraisemblablement s'accélérer dans les mois à venir, est amenée à durer, ou à se tasser.

Les entreprises ont quasiment toutes fait état, lors de la publication de leurs résultats trimestriels, de hausses des prix, effectives ou à venir.

Ce que redoutent les investisseurs, avec l'emballement des prix à la consommation (qui donnent la mesure de l'inflation), c'est un resserrement monétaire prématuré. En d'autres termes, la crainte que les banques centrales commencent à sortir de leur politique de quantitative easing, avec pour corollaire une remontée des taux d'intérêt mais aussi une réduction du rythme et du volume de rachat des titres de dettes publiques.

(avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 13
à écrit le 12/05/2021 à 21:48
Signaler
Ben il était évident que la distribution d'argent par Biden, avait pour objectif de faire augmenter l'inflation, ce n'est un secret pour personne

le 13/05/2021 à 22:57
Signaler
Biden va faire payer sa dette aux autres en commençant par les chinois mais aussi les européens . Avec 4 % d'inflation Macron peut fermer l'Elysee .! Un vrai soulagement .

à écrit le 12/05/2021 à 19:18
Signaler
L'inflation, beaucoup mieux que le Covid 19 pour euthanasier les vieux. Ceci dit, les deux combinés, c'est encore mieux. L'effet KissCool

le 12/05/2021 à 21:44
Signaler
On parle de l'inflation US, juste maintenant, c'est le début d'un gros problème pour le quidam US, comme d'habitude, ça arrivera en Europe avec 6 mois de retard. Le temps de la réaction de nos élites, je suppose. Les retraites et salaires fonctionnai...

le 13/05/2021 à 5:11
Signaler
Les porteurs d'assurances vies vont se retrouver gros-Jean. L'inflation ne mettra pas six mois a parvenir en France elle est deja bien presente dans les prix des carburants, gaz, ,et autres produits indispensable. La bce sera contrainte de faire com...

le 13/05/2021 à 12:39
Signaler
l'inflation est déjà de retour en France depuis le début de l'année. Entre septembre et décembre 2020, celle ci était tombée à quasiment 0%. En quatre mois elle a augmentée de 1.2% en glissement annuel et les fondamentaux sont inflationnistes (p...

à écrit le 12/05/2021 à 18:40
Signaler
aie-aie-aie, j'ai mal à mes taux on va bientôt connaître le vrai prix du quoi qu'il en coûte

à écrit le 12/05/2021 à 18:04
Signaler
Cette inflation est due à un effet de base favorable. Les prix retrouvent à un rythme soutenu leurs valeurs d'avant crise.

à écrit le 12/05/2021 à 17:14
Signaler
Quels Tartuffes ! En comparant par rapport à la même date l'année dernière... forcément! Les marchés financiers c'est comme l'information en général, c'est vous qui vivez les événements et ce sont eux qui en vivent... Ils utilisent, manipulent...

à écrit le 12/05/2021 à 17:13
Signaler
Oui, mais souvenez vous d'il y a un an se qu'il se passait. Quand sur google on tape "quandl cpi consumer prise usa" 2021-03-31 264,88 alors que le 2019-03-31 c'était 254.20, somme toute aussi 4.2% en 2 ans. Oui je sais, je suis un lapin Cordia...

le 12/05/2021 à 18:46
Signaler
A part ça on ne m'enlèvera toujours pas le doute sur l'utilité la véracité de notre économètrie communément admise. Vous avez vu les indices boursiers, comment ne pas mesurer l'inflation par ce biais là, le panier de la ménagère ça fait longtemps que...

à écrit le 12/05/2021 à 17:02
Signaler
Qui sauvera le dollars ? Je penses que seule la Chine serait en mesure de le faire, mais est-ce aujourd'hui dans son intérêt ?

le 13/05/2021 à 17:55
Signaler
C'est trop opaque coté chinois... alternative, l' euro.... avant qu'il n'explose avant .

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.