Mieux comprendre le risque de déflation en zone euro

Alors que l'indice des prix à la consommation ressort négatif pour le troisième mois consécutif en zone euro, voici les clés pour mieux comprendre les enjeux d'une telle situation.


La BCE redoute comme la peste une situation de déflation en zone euro. Dans ses statuts, la banque centrale de la zone euro a pour objectif principal de maintenir un taux d'inflation « inférieur, mais proche de 2% ». Cet objectif montre la nécessité de maintenir un taux faible mais toujours positif.


Pourquoi la déflation est-elle tant redoutée ?

Un taux d'inflation négatif peut avoir des effets extrêmement néfastes sur toute l'économie. L'inflation est généralement mesurée par l'indice des prix à la consommation (IPC), composé d'un panier de biens dont les variations de prix sont mesurées sur une période donnée (souvent 1 mois). Cela veut donc dire que si l'IPC est de -0,5%, le prix du panier de bien a baissé de 0,5% sur 1 mois. Il existe un IPC retraité qui exclue les bien dont les prix sont trop volatils tels que l'énergie (principalement affecté par les variations de prix du pétrole et du gaz).

Dans ce cas de figure, le consommateur rationnel va décider de ne pas acheter tout ce qui ne lui est pas immédiatement nécessaire, puisqu'il anticipe que les prix vont baisser dans un futur proche. C'est notamment le cas pour les biens onéreux que l'on ne remplace pas souvent (véhicule, électroménager...). En effet, à quoi bon changer sa voiture, si celle-ci est encore en état de fonctionner, et si l'on s'attend à ce qu'elle soit moins chère l'an prochain ?

Ce comportement, très rationnel, entrainera donc une chute de la consommation causée par un report des achats non obligatoires. Les producteurs vont donc stocker leur production et réduire (encore plus) leurs prix pour attirer les acheteurs et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne soit plus rentable de produire. Il y aura ensuite deux solutions : ou bien l'entreprise ferme ses portes, ou alors elle réduit ses charges et notamment diminue les salaires. C'est sur ce raisonnement que se base la théorie économique pour montrer que les salaires sont flexibles à la baisse en cas de déflation et en l'absence de stabilisateurs sociaux.

La boucle est ainsi bouclée, la baisse des prix entraine donc de nouvelles baisse de prix et ainsi de suite. Le Japon en a fait l'expérience des années 90 à nos jours, même si la baisse des salaires n'a pas été si évidente sur la période. Il semblerait que les décisions prises par le gouvernement Abé depuis plusieurs mois (Quantitative Easing historique pour le pays) commencent à porter leurs fruits avec une inflation croissante qui refait surface.

Deux mesures pour un seul objectif : le retour de l'inflation

En zone euro la BCE est actuellement en train de tout mettre en œuvre pour lutter contre la déflation, notamment la baisse de ses taux directeurs et l'inondation des marchés de liquidités. L'apport de liquidités vise à faire chuter l'euro et donc augmenter mécaniquement les prix des biens importés (hors zone euro), augmentant ainsi l'IPC. Les taux très faibles quant à eux ont pour objectif une baisse de la rémunération de l'épargne offerte par les banques et un accès plus large au crédit bon marché, ce qui n'incite pas les consommateurs à épargner mais plutôt à consommer.

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Commentaire 1
à écrit le 18/03/2015 à 13:54
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Faire la promotion de la politique de l'offre ne fait que ralentir un retour a la confiance!

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