Renault grimpe en Bourse après la cession des titres de l'Etat

L'Etat a annoncé la cession des 4,7% d'actions du groupe Renault qu'il avait acquis en avril 2015. Si celui-ci ne dégage qu'une plus-value limitée de 55 millions d'euros, cette cession permet de lever un plafond de verre sur le titre. Le titre s'envole de plus de 5%.
Nabil Bourassi
L'action Renault semble libérée de la pression qu'exerçait la participation exceptionnelle de 4,7% de l'Etat dans son capital.

Le titre du constructeur automobile Renault prenait plus de 5% vendredi matin à la Bourse de Paris, la cession par l'Etat de 4,73% du capital levant une incertitude qui pesait depuis deux ans. A 10 heures 19 (09 heures 19 GMT), l'action gagnait 5,36% à 91,24 euros dans un marché stable.

Cette cession du capital du constructeur, réalisée via un placement auprès d'investisseurs institutionnels, permet à l'Etat de redescendre à 15,01% du capital de Renault au terme de l'opération.

Cette manœuvre "était attendue par les marchés et pesait sur le cours", relève auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.

L'acquisition de titres Renault il y a deux ans par l'Etat pour obtenir les droits de vote double au sein du groupe avait déclenché des mois de crise en 2015 entre le japonais Nissan et le gouvernement français, avant un compromis encadrant l'influence de l'Etat au sein de Renault.

Un titre sous pression

Les 14 millions d'actions avaient été acquises à 86 euros en avril 2015, proche du cours de clôture de 86,60 euros jeudi soir à la Bourse de Paris. La cession a rapporté 1,21 milliard d'euros à l'Etat et généré une plus-value de 55 millions d'euros, selon l'APE qui n'a pas révélé le prix précis de vente des titres.

Début octobre, le PDG de Renault Carlos Ghosn avait estimé que la valeur du titre de son entreprise en Bourse était sous pression en raison notamment de déclarations de l'Etat actionnaire, le gouvernement ayant indiqué vouloir revendre ses actions.

"Lorsque l'un de nos actionnaires dit qu'il va vendre 4,7%, cela met une certaine pression sur le prix", avait expliqué le PDG de Renault le 6 octobre.

"Le cours était ralenti malgré un contexte très favorable pour le secteur automobile. Cet obstacle est levé par ce placement", explique M. Larrouturou.

D'autre part, le marché craignait que cette cession "soit faite avec un discount, ce qui n'a pas été le cas, ce qui montre l'appétit des investisseurs pour le titre", ajoute-t-il.

Nabil Bourassi

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Commentaires 7
à écrit le 03/11/2017 à 14:10
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Pendant ce temps-là on ne voit pas que Nissan s'effondre au Japon

le 03/11/2017 à 17:15
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Bof c' est ponctuel regardez les ventes de VW en Europe depuis plus d' un an !

à écrit le 03/11/2017 à 13:34
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Comme quoi l'état est pesant pour l'industrie !

le 04/11/2017 à 14:20
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C'est clair. Maintenant si l'état était un tant soit peu clairvoyant il profiterait de cette hausse du cours de l'action pour céder au mieux les 15% du capital qu'il détient encore, et utiliser ce produit pour le désendettement de l'état.

à écrit le 03/11/2017 à 13:32
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Donc l'état fait une plus-value de 55 millions en deux ans et demie et ces mêmes actions dans cédées aux Investisseurs Institutionnels ont pris 65 millions en un jour.

le 04/11/2017 à 14:32
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Estimez-vous heureux que l'état, piètre gestionnaire patrimonial, n'ait pas perdu d'argent dans cette affaire. Rappelons que l'état avait acheté ces 5% du capital de Renault parce que Macron voulait tordre le bras de Ghosn sur la question des droits ...

le 05/11/2017 à 8:41
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S'agissant d'une cession partielle, les 15 % conservés par l'Etat se sont considérablement valorisées. Pour le Groupe Renault et l'Alliance, l'Etat est bien le problème et pas la solution. Bravo à Bruno Le Maire de l'avoir compris !

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