100 métiers d'avenir (6/10) : rudologue, juriste vert, consultant RSE...

[Série 6/10] Votre enfant a-t-il déjà pensé à devenir rudologue ? Accessible de bac + 3 à bac+5, ce métier d'avenir devrait être exercé par 5 000 personnes en 2025, contre à peine 900 en 2013.
Les métiers « verdissants », c'est-à-dire ceux qui sont amenés à évoluer pour s'adapter aux nouvelles préoccupations écologiques, vont tirer leur épingle du jeu.

Comme son nom, issu du latin rudus (décombres), ne l'indique pas, le rudologue désigne un spécialiste des déchets industriels ou ménagers. Sa mission : passer une partie de son temps au milieu des ordures pour étudier les pollutions qu'elles génèrent et l'autre à proposer des solutions en matière de traitement des déchets. Un métier, parmi d'autres, qui n'existait pas il y a encore dix ans... Au coeur d'un nouveau projet de société et enfin devenu l'une des préoccupations majeures des entreprises et des collectivités, le développement durable emploie déjà 4 millions de Français. En 2013, les entreprises ont déposé près de 346.000 offres auprès de Pôle Emploi sur les métiers verts ou verdissants... soit plus d'une offre sur huit ! D'après les estimations du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE), le secteur devrait créer plus de 600 000 postes à l'horizon 2020.

« Les entreprises vont poursuivre leur prise en compte des enjeux environnementaux pour des raisons à la fois économiques et sociétales, confirme Sandrine AboubadraPauly, de France Stratégie. Cela va "verdir" de nombreuses professions et créer tout un écosystème de nouveaux métiers dont beaucoup seront non délocalisables », poursuit l'économiste.

Les métiers verdissants, c'est-à-dire ceux qui sont amenés à évoluer pour s'adapter aux nouvelles préoccupations écologiques, tireront leur épingle du jeu. Répartis dans tous les secteurs (agriculture, industrie, services) et attirant tous les profils (du CAP au bac + 5), ils représentent déjà l'essentiel des emplois actuels. Il s'agit d'ouvriers dans l'industrie, d'ingénieurs, d'employés dans des secteurs tels que le bâtiment, la santé, les transports, le marketing, le tourisme, l'énergie, la chimie ou l'assurance, qui disposent de compétences spécifiques en matière d'environnement. Le nouveau métier de juriste vert, par exemple, désigne un spécialiste en droit de l'environnement, une compétence de plus en plus recherchée par les entreprises et les collectivités locales.

L'éclosion du tourisme durable et de l'écotourisme est aussi source de nombreuses reconversions. Après sept ans dans une agence traditionnelle, Laëtitia Varenne a lancé en 2010 sa propre agence, Cybèle Évasion. Cette conceptrice de voyages durables organise des séjours sur mesure pour ses clients en choisissant des prestataires certifiés qui proposent des services à faible incidence écologique. « Je privilégie les transports doux, les activités au contact de la nature ou non polluantes. Pour l'hébergement, les chambres d'hôtes et les services comme Airbnb sont préférés aux hôtels classiques », précise l'autoentrepreneure, dont le chiffre d'affaires croît d'année en année.

À la suite du durcissement de la réglementation, le domaine de la construction est lui aussi fortement affecté par le développement durable. Sur les grands chantiers (ligne de chemin de fer, autoroute...), le chef de projet biodiversité ou énergies nouvelles, rattaché à un cabinet d'ingénierie ou à un bureau d'études, doit faire en sorte de minimiser les répercussions sur l'environnement. Pour que les nouveaux bâtiments répondent aux normes ou pour améliorer l'existant, les promoteurs font appel à des spécialistes comme l'ingénieur efficacité énergétique des bâtiments, voire des architectes spécialisés en environnement. « Mon métier de référent-coordinateur qualité environnementale du bâti consiste à coordonner une équipe de professionnels chargés d'imaginer la meilleure gestion de l'énergie mais aussi le confort visuel, acoustique et la gestion de l'eau », explique Sébastien Clert, de l'agence Patriarche & Co. À ses côtés, des thermiciens (spécialistes de l'énergie) et des ingénieurs acousticiens (spécialistes du son), soit des professions en plein essor, autant dans le privé qu'au service des collectivités locales. Le secteur public est un grand pourvoyeur d'emplois verts, notamment dans les métiers liés au traitement de l'eau et des déchets (ingénieur site et sols pollués, par exemple).

Dans toutes les filières, les observateurs s'accordent pour dire que le développement durable deviendra à moyen terme au coeur même de tous les métiers. D'où l'éclosion d'un écosystème de consultants pour aider les entreprises dans cette transition.

« Le développement durable, ce n'est pas seulement l'environnement, explique Jacques Aflalo, fondateur du cabinet de conseil en développement durable A2DM et consultant en responsabilité sociétale des entreprises et en management carbone.

Il s'agit aussi de mener une politique de responsabilité sociétale au niveau RH qui irrigue tous les services, d'adapter son modèle économique pour être moins dépendant des énergies fossiles et de repenser sa relation aux fournisseurs, aux clients et aux employés. »

D'autres entreprises sont passées à la vitesse supérieure en créant un département spécialisé et chargé des mêmes objectifs, dirigé par un directeur du développement durable. « Les grandes entreprises et de plus en plus de PME comprennent que le développement durable est aussi un levier de croissance et un outil de sortie de crise », précise Hélène Valade, la présidence du Collège des directeurs du développement durable (C3D) et directrice du développement durable de Suez Environnement.

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Suivez notre série "100 métiers d'avenir" en dix épisodes qui présentent ces nouvelles professions. A lire demain: "Socio-coiffeurs, nano- et biotechnologies..." (7/10)

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>> CONJONCTURE (vidéo) : les prévisions 2015 pour l'emploi en France

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Commentaires 2
à écrit le 18/12/2018 à 10:43
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je vais devenir juriste vert pour dénoncer les gros car les gros mangent trop et jette leurs déchets et ils mangent trop en plus comment nos enfants vont se nourrir après si les gros mangent toute notre nourriture je ferai un programme pour que les g...

à écrit le 18/12/2018 à 10:42
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je vais devenir juriste vert pour dénoncer les gros car les gros mangent trop et jette leurs déchets et ils mangent trop en plus comment nos enfants vont se nourrir après si les gros mangent toute notre nourriture je ferai un programme pour que les g...

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