Salaires 2010 : faibles hausses, pouvoir d'achat préservé

Conséquence de la crise, les augmentations de salaires en 2010 seront particulièrement faibles selon l'enquête de référence HayGroup, publiée en exclusivité par Latribune.fr. Mais le pouvoir d'achat des cadres ne devrait pas trop souffrir en raison d'une faible inflation. Le secteur de la finance devrait quant à lui continuer sa remontée.

Pas très réjouissantes, les prévisions de la traditionnelle enquête salaires HayGroup. Selon cette étude, que publie latribune.fr en exclusivité  et accessible en cliquant ici , les budgets destinés aux augmentations des salaires de base pour les cadres devraient progresser de seulement 2,3% en 2010. Pas de quoi redonner le moral aux cadres, alors que ce chiffre descendait rarement au-dessous de 2,9% les années précédentes. Cette faible hausse des salaires devrait toucher toutes les catégories de salariés : les budgets consacrés aux salaires non-cadres devraient ainsi connaître une hausse limitée à 2,1%. Sans surprise, la crise est passée par là et les entreprises rognent sur leurs budgets. Ce serait les hausses les plus faibles depuis trente ans.

Néanmoins, ces chiffres doivent être relativisés : au vu du contexte de crise et de la faible inflation constatée en 2009 (+0,8%), les budgets prévisionnels consacrés aux augmentations salariales pour 2010 par les entreprises restent relativement élevés. Si cette faible inflation se maintient en 2010, le pouvoir d'achat des cadres ne devrait donc pas trop souffrir. Selon HayGroup, les entreprises ne croient pas à une chute durable de l'inflation et espèrent une reprise rapide, ce qui explique que les budgets annoncés restent relativement élevés. Autre explication avancée, la volonté pour les entreprises de ne pas décourager les salariés par des annonces trop pessimistes. Ces prévisions doivent donc être prises avec précaution, car elles pourraient être révisées début 2010.

Tous les secteurs d'activité devraient être touchés dans les mêmes proportions par ces faibles augmentations salariales. Du coup, les écarts entre les secteurs se resserrent. Les augmentations budgétaires annoncées par le secteur pharmaceutique, d'habitude le plus généreux, s'alignent ainsi sur celles de l'industrie du pétrole, toujours en bonne forme, mais aussi sur celles de la chimie et de la grande consommation (2,5%). L'industrie, les services et la grande distribution se retrouvent en bas du classement, avec 2% d'augmentation pour les deux premiers et 1,9% pour le troisième. On le voit, les écarts sont minimes. Quant au secteur de la finance, il reprend peu à peu du poil de la bête. En 2008, premier affecté par la crise boursière, ce secteur se retrouvait en bas de classement. En 2009 et 2010, il semble rattraper son retard et caracole de nouveau en tête, avec un budget d'augmentation de 2,6% annoncé en 2010 pour ce secteur.


Méthodologie :
Hay Group a interrogé en septembre 2009 482 entreprises de grande taille en France (soit 800 000 salariés) sur leurs pratiques salariales en 2009 et sur leurs prévisions pour l'année à venir. Le « salaire de base » comprend le salaire de base brut plus les primes fixes. La « part variable » comprend les bonus, les commissions, les primes exceptionnelles et l'intéressement.

 

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