Comment tirer parti de ses points faibles

Un point faible est toujours relatif et toute candidature présente des atouts et des faiblesses. Il importe de savoir parler de ces dernières pour en faire des tremplins plutôt que des ornières. Voici comment.

Vous n'êtes pas pile poil dans la plaque ?, - pour parler le jargon des recruteurs -, vous sentez que votre candidature pêche sur un point ou deux ? Décomplexez !, car une qualité absolue, un défaut absolu, ça n'existe pas. « Les points faibles comme les points forts sont relatifs, ils dépendent d'un contexte, d'une situation », souligne Fabienne Margotteau, fondatrice du cabinet de conseil RH Auréane Conseil.

De plus, il est tout à fait usuel, et même salutaire, d'avoir des faiblesses par rapport à un poste, dans le cas contraire, on peut se demander si celui-ci marque une progression en tant que telle. Aux entreprises manquant de souplesse quant à leurs critères de sélection, demandons, avec Sébastien Bompard, associé du cabinet de recrutement Taste : « Si vous n'avez rien à apprendre au candidat, comment allez-vous l'intéresser, le garder ? ». Et rappelons que dans un recrutement, le candidat n'est pas le seul à avoir quelque chose à vendre, l'entreprise doit elle aussi séduire.

Savoir qui l'on est

La question des atouts et des points de vigilance est toujours abordée en entretien d'embauche, le candidat doit donc y être préparé, « non pour formater un discours mais pour être conscient de ce point », note Fabienne Margotteau. De l'introspection, du recueil de la perception que votre entourage a de vous - un feedback que vous vous approprierez ou non -, et vous porterez un regard lucide sur vous-même.
 

Car le talent du candidat réside dans sa capacité à s'auto diagnostiquer pour savoir anticiper le besoin de l'entreprise. « Je suis capable de répondre sur tels points mais j'ai noté que je n'ai pas telle expérience et c'est ce qui m'attire chez vous ». Cet exercice d'ajustement et d'écoute est à renouveler à chaque entretien. Il demande de travailler sa confiance en soi« de travailler l'idée d'une utilité sociale qui est toujours là, même quand on est au chômage », insiste Sébastien Bompard. Il s'agit de savoir parler de ses limites sans tomber dans la dévalorisation.

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Relativiser une faiblesse et oser en parler

Sur un poste RH par exemple, il faut parfois des qualités opérationnelles, parfois des qualités stratégiques, parfois des qualités de gestionnaire. Ou bien, un tempérament colérique fera merveille dans des situations demandant une grande réactivité et sera très handicapant dans un autre contexte, ou encore, être tatillon est bienvenu dans les fonctions financières et comptables...
 

« Relativiser une faiblesse c'est savoir dire quand cela en devient une, il faut savoir identifier le point de rupture, le moment où l'on ne sait plus et par rapport à quoi », pointe la fondatrice d'Auréane Conseil. Ainsi, vous avez un bon niveau d'anglais quand il s'agit de le lire ou de le parler en petit comité mais vous perdez vos moyens devant un large auditoire, ou bien, vous savez manager une équipe de dix personnes et vous vous interrogez sur votre capacité à manager cinquante personnes.

 

En sachant discerner la limite, vous rassurez, et vous et votre interlocuteur, vous faites preuve de maturité et marquez un point. Au lieu de dire « je ne sais pas faire ceci », parlez de vos lacunes sur tels points, dans telles situations et de votre volonté de vous améliorer.

Transformer un point faible en axe de motivation

- Oui, j'ai des lacunes et c'est chez vous que je me vois les pallier.
« Le bon discours candidat est celui qui donne du sens à ses faiblesses, à son projet qui n'est pas uniquement de trouver un poste », pointe Sébastien Bompard. Quand on est capable de tenir un discours de maturité et de projection, on est déjà dans la fonction. « Il n'y a pas grand-chose à perdre à faire cela. Même si le candidat peut se tromper dans cette projection, car il n'a pas toutes les cartes en main, sa démarche va dans le bon sens et c'est au recruteur de lui apporter d'autres informations pour qu'il ajuste son autodiagnostic », ajoute-t-il. D'où l'importance des questions posées, de la reformulation, de la seconde lecture du poste au fil de l'échange.
 

 Savoir hiérarchiser les attentes du recruteur

« Un recruteur évalue beaucoup par la maturité des questions qui sont posées », poursuit Sébastien Bompard. Votre capacité à aller chercher l'information permet de compléter votre autodiagnostic, de hiérarchiser les attentes de votre interlocuteur. En reformulant ses besoins, vous savez ensuite quoi mettre en avant dans votre candidature et là où le bât blesse.
 

Enfin, sachez faire la différence entre un point de vigilance et un point rédhibitoire, certains critères ne sont pas négociables. Y aller coûte que coûte parce que la chance sourit aux audacieux c'est courir le risque de perdre votre temps et pas que le vôtre. Et d'écorner votre image.

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