Entretiens, tests, prises de références, présentation au client quand il y a un intermédiaire de recrutement ou rencontre avec l'opérationnel, négociation contractuelle : toutes ces étapes, variables selon le poste, le recruteur, l'entreprise, font du recrutement un marathon qui met votre patience à l'épreuve. Vous avez pourtant à gagner à ne pas la perdre. Par ailleurs, depuis cinq ans, « les décisions en entreprise se font par à-coups, on a l'impression que tout est en réaction au lieu d'être en réflexion et ce, même sur des recrutements stratégiques », explique Béatrice Louvet, directrice générale du Groupe Transition. Un recrutement peut se faire en une semaine ou traîner pendant des mois. Le recruteur peut être privé d'information par son client et ne pouvoir en communiquer aux candidats. Aussi, ne vous étonnez de rien, ne prenez rien pour vous, gardez votre calme même si le temps vous semble long, actuellement il n'y a pas de règle en matière de longueur des processus. Un recrutement est une histoire de rencontre, de relation et d'accord. Pour les rendre possibles, candidats et recruteurs doivent chacun y mettre du leur.

Tout est évaluation dans la relation avec le recruteur

En dehors du CV, il existe des éléments intangibles qui conditionnent le recrutement : la façon dont on adresse sa candidature, dont on répond à un mail ou un appel téléphonique, la courtoisie et la convivialité, la franchise, l'honnêteté, la confiance accordée, la précision des informations, la tenue des engagements... « Tout est évaluation dans la relation avec le recruteur, elle démarre dès le départ », pointe Caroline Guichet, community manager RH et experte en sourcing chez Émergences RH. Dans un contexte où les compétences relationnelles et comportementales (soft skills) prennent une place grandissante dans la demande des entreprises, établir une relation de qualité avec le recruteur est tout bénéfice pour vous, à court, moyen ou long terme.

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L'empathie, ciment de cette relation et gage d'expérience positive

Il vous appartient donc de faire en sorte que cette évaluation tourne en votre faveur en jouant le jeu, en misant sur la complicité et en faisant preuve d'empathie. Cela passe par le fait de rendre la relation :
- pratique : indiquez dans vos divers échanges avec le recruteur tout élément qui facilite l'enchaînement des différentes étapes d'un recrutement (indiquer dates et heure quand il s'agit d'organiser un rendez-vous, communiquer des coordonnées pour une prise de références, etc.) « Cela nécessite que les deux acteurs se rendent disponibles », explique Caroline Guichet.

- courtoise : se vexer, se braquer, être sur la défensive, impatient, excédé, agressif ne sert à rien. Le bon sens participe à la courtoisie : un boulanger qui postule à un poste d'informaticien et se plaint de ne pas être retenu l'a oublié. Ou bien, « avant de parler rémunération, on fait connaissance », rappelle Caroline Guichet. « Le recruteur est votre allié, pas votre ennemi. Le stress des candidats est légitime mais il ne doit pas retomber sur le recruteur externe qui, rappelons-le, n'est qu'un intermédiaire. L'animosité que les candidats peuvent nourrir à l'encontre des recruteurs, du fait de mauvaises expériences avec certains, est compréhensible, néanmoins, les a priori négatifs ne sont pas constructifs », développe Béatrice Louvet.

- équilibrée : il s'agit de se placer dans une optique de bienveillance réciproque.
« L'investissement de chacun doit être proportionnel, si la relation est déséquilibrée, chacun est libre de sortir du process. Gagnons du temps ensemble », souligne Caroline Guichet. Les temps de parole doivent être équilibrés lors de l'entretien, par exemple, pour que celui-ci reste un échange.

- efficace : si seulement dix minutes sont accordées lors de la pré-qualification téléphonique, autant que ce soit dix minutes utiles. Ou bien, après avoir reçu un candidat, le recruteur rédige un compte rendu d'entretien pour vendre sa candidature. Il lui demande de lui envoyer par mail des éléments factuels clairs, précis, qui lui permettront de dire en quoi il est l'homme ou la femme de la situation. Or, seulement un candidat sur quatre fait l'effort de ce mail, dans des temps acceptables. « Le client attend que nous soyons réactif, il faut donc que vous le soyez aussi », pointe Béatrice Louvet. Éviter le hors sujet est une autre façon de rendre la relation efficace. « Un recruteur n'est ni un psy ni Pôle Emploi ni le politique à dénoncer du moment, il s'agit donc de prendre la mesure de l'entretien et de ne pas y mêler des considérations hors de propos », recommande Caroline Guichet.

- durable : c'est une relation entre deux personnes dépendantes l'une de l'autre, dans laquelle le non d'aujourd'hui peut-être un oui demain. Elle se cultive comme on cultive son réseau. Si les cadres sont familiarisés avec la démarche réseau, c'est beaucoup moins le cas pour les non cadres. « Ces derniers sont généralement dans le one shot, c'est dommage. Un recruteur fait partie de votre réseau, il est utile pour vous, quel que soit votre statut, de penser cette relation à plus long terme », conclut Béatrice Louvet.

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