Comment financer son projet de création en franchise ?

Après avoir sélectionné son enseigne et parfois son local, très rapidement le futur franchisé va devoir se concentrer sur la constitution de son apport personnel, le montage de son business plan, afin d’élaborer son dossier de financement. Pour augmenter ses chances de succès, il ne doit pas oublier de solliciter les aides éventuelles et de se faire accompagner par un expert-comptable tout au long de son projet.
Christine Molin, Responsable du Pôle Franchise et commerce associé chez LCL et Eric Luc Directeur des partenariats et de la franchise chez Fiducial donne des conseils aux futurs franchisés. | DR

Première étape, le business plan. C'est en quelque sorte la matérialisation du projet du futur franchisé. Il comprend le plans de financement, le prévisionnel d'activité et présente tous les aspects du projet (l'entrepreneur, produit ou service, marché). Il est indispensable pour discuter avec les partenaires (franchiseur, banquiers..). Arrêtons-nous sur le financement. Existe-t-il une bonne méthode pour monter son dossier de financement ?

Selon l'Enquête Annuelle Banque Populaire/CSA (édition 2012), le coût de la création d'une franchise est de moins de 50 000 € pour 27 % des franchisés. Il est inférieur à 200 000 € pour 69 % d'entre eux.  Pour financer ce projet de création, comment les franchisés procèdent-ils en général ?  Ils ont recours à leurs ressources propres, à de l'emprunt classique et à d'autres formes de financement comme le crédit-bail, le prêt NACRE, le Prêt à la Création d'Entreprise de Bpi France, un prêt d'honneur ou autre.

Constituer son apport personnel

L'apport personnel correspond au montant que le créateur peut injecter dans le projet, sans avoir recours à l'emprunt. C'est une somme demandée par le franchiseur, qui est un pourcentage  variable de l'investissement total : en moyenne 30%. « L'apport personnel doit au moins couvrir les besoins de trésorerie et les principaux paramètres incorporels », considère Christine Molin, responsable du Pôle Franchise chez LCL.

Pour constituer  son apport personnel, le candidat va devoir se donner les moyens de ses ambitions. Eric Luc, expert-comptable et directeur des relations extérieures chez Fiducial témoigne : 

« L'apport personnel est principalement constitué des économies du candidat à la franchise et de son propre entourage. L'apport peut être complété par des ressources financières fournies par la famille ou des amis (love money) sans pour autant rentrer dans le capital de la société »

 

Se mettre en quête des aides éventuelles

Comme tout créateur d'entreprise qui se respecte, le candidat à la franchise a également la possibilité de solliciter des aides à la création d'entreprise :

« Pour compléter son  apport personnel, il peut ainsi explorer d'autres pistes de financement en cherchant des aides et subventions auprès de sa région, de son département, de France Initiative, de la CCI, de Pôle Emploi. En plus, s'il est inscrit à Pôle Emploi et qu'il lui reste des indemnités journalières, deux options s'offrent à lui : transformer ses indemnités à hauteur de 45% sous forme de capital (versé en deux fois) ou continuer à percevoir les allocations restantes ».

Monter son dossier financement

La plupart des banques ont créé des pôles spécialisés en franchise qui possèdent une  bonne connaissance des franchises, des têtes de réseaux et de leur organisation. Véritable relais avec les agences en local, cela permet aux banquiers de prendre des décisions plus rapidement sur un projet de création d'entreprise d'un candidat à la franchise.

Pour autant le candidat à la franchise doit présenter un dossier de financement qui tienne la route. Logique donc de se faire accompagner par un expert-comptable à cette étape du projet.

 

Comment séduire son banquier ?

Le rendez-vous chez son banquier est toujours un moment un peu stressant pour un candidat  à la franchise. Cela ne doit pas pour autant être perçu comme un entretien de recrutement ou de sélection, comme le conseille Christine Molin :

"Nous allons regarder le plan de financement dans son ensemble. Plus que le concept à proprement parler, c'est bien le projet personnel du créateur qui nous intéresse. Nous allons accompagner l'entrepreneur dans la durée. Il est normal de faire connaissance."

Plusieurs critères vont influencer la décision des banquiers pour demander une garantie personnelle ou réelle. A savoir le secteur d'activité, la notoriété de la franchise, la taille du réseau, la qualité de l'emplacement du fonds de commerce et la situation financière, patrimoniale, juridique, matrimoniale du créateur, précise la banquière : 

"Le candidat à la franchise peut venir au rendez-vous chez son banquier avec son expert-comptable plutôt qu'avec son franchiseur. Le futur franchisé doit être capable d'expliquer à son interlocuteur son projet. C'est avant tout son projet et non celui de son franchiseur".


Un financement plus aisé en franchise ?

Se lancer en franchise ouvre des portes. Le fait que la franchise soit une duplication d'une formule qui a fait ses preuves peut rassurer.

Pour la banquière :

 

« Nous voyons le concept tel qu'il va être mis en œuvre. Nous avons également des éléments concrets et une visibilité sur l'activité à venir. Sans faire de copier-coller d'un projet à l'autre, le banquier matérialise ce qu'il va financer.  


Eric Luc ajoute :

"Si le franchiseur a respecté les grands principes de la Franchise, c'est-à-dire : tester personnellement son concept dans plusieurs points de vente, prouver que la duplication de son savoir-faire se traduit par une réussite commerciale et financière et être référencé par un ou plusieurs organismes bancaires, le dossier de financement du futur franchisé aura alors de grandes chances d'être accepté."


D'après l'enquête annuelle 2012, Pour la majorité des franchisés (56%), l'emprunt obtenu  est inférieur à 200 000€. Il est inférieur à 50 000€ pour 14 % et supérieur à 200 000€ pour 24% d'entre eux. Au-delà du critère purement financier, le candidat devra d'abord investir et s'investir dans un projet qui lui correspond.

Aimer le produit, vouloir gérer du personnel et avoir le sens du client sont autant de critères à mettre en avant quand vous présenterez votre projet à votre interlocuteur financier ou franchiseur.

 

 

Par Samuel Burner      

 

 

 

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