Un premier salaire à négocier finement

S'il est certain que votre premier salaire ne vous permettra pas de faire fortune, il n'en reste pas moins important de réussir votre négociation salariale lors de votre entretien. En effet, un mauvais départ pourrait conditionner le reste de votre carrière. Soyez vigilants.
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Une hausse sélective

Même si on est encore loin des niveaux d'avant crise, les prévisions d'augmentation pour les jeunes diplômés (moins de trois ans d'expérience) sont meilleures qu'en 2009. Selon une enquête du cabinet AON Hewitt, cette année, les salaires des jeunes diplômés devraient progresser de 3,4?% contre + 2,6?% pour les cadres plus confirmés. Toutefois, tous les jeunes diplômés ne sont pas logés à la même enseigne. Les titulaires de bac + 5 (écoles d'ingénieurs, de commerce et master?2 universitaires) seront mieux lotis que leurs camarades de master ou ceux ayant un bac + 2.

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Comment négocier ?

Avant l'entretien

Vous le valez bien. Avant de vous présenter en entretien de recrutement, faites-vous une idée de la valeur de votre métier sur le marché du travail. Pour cela, vous pouvez vous référer aux différentes études salaire (Apec, AON Hewitt...), aux sites spécialisés sur le sujet, aux offres d'emploi (quoique). Mais le plus proche de la réalité est d'interroger des personnes passées par ce type de fonction avant vous. Et de préférence dans le secteur d'activité visé. Pour glaner des informations, adressez-vous au service emploi de votre école ou de votre université, aux anciens de la formation mais aussi aux salariés en poste dans l'entreprise (via les réseaux sociaux en ligne). Demandez-leur quelle a été leur progression de carrière et leur salaire de débutant. En recoupant ces différentes données, estimez votre valeur et fixez-vous un seuil au-dessous duquel vous ne pouvez pas descendre. Pondérez toutefois vos ardeurs : vous débutez.

Pendant l'entretien

Ne dégainez pas le premier. « C'est celui qui aborde le sujet le premier qui s'expose, donc mieux vaut laisser venir le recruteur sur le sujet », conseille d'emblée Mustapha Benkalfate, directeur de Jobtimise.com

N'en faites pas une obsession. Parfois, les candidats sont tellement focalisés sur cette épineuse question salariale qu'ils en oublient que leur rémunération va aussi dépendre de leur prestation à l'entretien d'embauche. « Montrer que l'on a envie, que l'on a de l'appétit pour l'entreprise peut influer sur le package salarial. Car si le recruteur perçoit qu'il a en face de lui une "star" du contrôle de gestion ou de la logistique, il ne chipotera pas pour 200 ou 300 euros », ajoute-t-il. Donc, faites une grosse prestation.

Faites monter les enchères. Ni vous ni le recruteur ne devez vous transformer en marchand de tapis. Mais vous avez sans doute dans votre manche de solides arguments à faire valoir : par exemple, une sérieuse expérience acquise au cours de vos stages surtout s'ils se sont déroulés dans le même secteur d'activité, une excellente maîtrise de l'anglais (ou autre), une ouverture sur l'international, une double compétence grâce à votre double diplôme.
Parlez net. Les recruteurs ont pour habitude d'évoquer des fourchettes de salaire brut annuel. Faites-vous préciser à quoi cela correspond en net chaque mois car en termes de loyer et autres charges, vous ne raisonnez pas en brut. De même, demandez s'il s'agit de la part fixe de votre salaire, quelle est la part variable. Sur quoi cette dernière est-elle indexée?? Cette rémunération inclut-elle les primes, les bonus, la participation, l'intéressement...??

Négociez le salaire et le reste. Désormais, on parle davantage de package salarial que de salaire. Ce qui englobe votre salaire mais aussi tous les à-côtés comme un téléphone portable et un ordinateur portable, peut-être une voiture de société (ou de fonction), une excellente mutuelle... Ne perdez pas de vue que les périphériques représentent en moyenne près de 30?% de la rémunération des cadres (étude Hays).

Ne vous bradez pas. Plusieurs hypothèses sont envisageables. Le salaire proposé est au-dessous de vos prétentions mais selon vous, c'est le job de vos rêves. « Dites au recruteur que c'est inférieur à vos attentes, mais que vous vous projetez néanmoins dans le poste et demandez s'il est possible d'envisager une renégociation salariale au bout de six mois », conseille Mustapha Benkalfate. Deuxième hypothèse : la proposition salariale est très inférieure à vos -souhaits. Faites comprendre à votre interlocuteur que vous n'êtes pas certain d'être ultra-opérationnel au quotidien à cause d'une certaine précarité qui vous pèsera. Amenez-le à revoir sa position... Troisième hypothèse : le poste vous plaît mais le salaire ne colle pas. La conjoncture est trop incertaine pour prendre le risque d'être au chômage. « Le jeune accepte les conditions de l'employeur mais reste en veille active et part dès qu'il a une meilleure opportunité. Un petit salaire vaut toujours mieux que le chômage », préconise notre expert.

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Commentaires 2
à écrit le 08/12/2011 à 13:19
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Cen'est pas avec ces conseils que l'on va r?udre le probl? de la croissance en France. Apprendre ?ravailler, faire ses preuves : valeurs de s?nit?t durabilit?Redevez s?eux, les arbres ne montent pas au ciel.

à écrit le 11/10/2011 à 10:23
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Rester prudent sur les "à côté". Un téléphone et un PC (portable ou pas) seront de toute façon des outils que l'entreprise aura à mettre à votre disposition si votre poste le nécessite. Il est par ailleurs déconseillé d?utiliser ces outils profession...

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