Azure ou la véritable révolution de Microsoft

Pour le géant de Redmond, évolution technologique rime avec engagement écologique. Sa prochaine plate-forme permettra d'accéder à une large palette de services informatiques à la demande. Et à grande échelle.

La galaxie Microsoft se forge une mutation en vert. Tout d'abord, le géant du logiciel assure s'être engagé à réduire son empreinte carbone de 30 % sur la période 2007-2012. Mais, avec Azure, le groupe fait coup double. Dès novembre prochain, il va intensifier son nouveau modèle économique : l'informatique à la demande sur Internet. Tout en tirant les bénéfices environnementaux du Cloud Computing (informatique dans les nuages). Véritable engagement ou simple Green Washing (écologie purement marketing) ? « Le Green IT (éco-TIC) est intrinsèquement intégré à Azure », certifie Thomas Serval, directeur de la division plate-forme et écosystèmes de Microsoft France.

Une chose est sûre : à l'instar de Google, Azure va fournir aux développeurs de logiciels une puissance immense ainsi qu'une haute disponibilité à l'échelle mondiale. En ce sens, Azure contribue à éviter que les entreprises s'équipent en infrastructures surdimensionnées pour faire face à des pics de charge.

En témoigne Joannes Vermorel, fondateur de Lokad, une start-up française qui fournit en ligne des prévisions de la demande pour optimiser les ventes des supermarchés : « Le Cloud d'Azure offre une architecture matérielle d'une puissance quasi infinie. » Un avantage que le jeune fondateur ne fait que caresser. Pour l'heure, il teste « seulement » 50 serveurs, en attendant le lancement commercial effectif d'Azure. « Mais cette flexibilité a un prix : cinq personnes à plein temps depuis cinq mois pour porter notre logiciel sur Azure, explique Joannes Vermorel. La demande de nos clients est très soudaine : 100 millions de prévisions à sortir en moins de deux heures. Or un processeur traite une prévision à la minute. Il faut caser 100 millions de minutes en mettant en parallèle les traitements. Seul le Cloud le permet. » Joannes Vermorel espère, un jour, faire tourner 100.000 serveurs à l'heure...

Cheval de bataille

Face à ce type de demande, Microsoft fait de sa nouvelle C-Blox un véritable cheval de bataille. Imaginez un conteneur en acier de 12 m de long, solidement scellé et complètement automatisé, qui concentre de 1.000 à 2.000 serveurs (soit 10 fois la densité des data centers actuels) et se connecte dans un data center avec trois prises (électricité, réseau, eau de refroidissement). Issue de la recherche fondamentale, entre autres avec l'École polytechnique et le CNRS, la C-Blox devrait équiper les centres de données de la firme au rythme de 10.000 à 20.000 serveurs par mois ! À cet égard, celui de Chicago devrait connecter 150 à 220 C-Blox sur un étage. Un gros bémol, cependant : lorsqu'une C-Blox ne fonctionne plus, on la change... « Les gestionnaires de nos data centers sont rémunérés, en partie, en fonction de la réduction de la consommation énergétique », se défend Thomas Serval. On évoque un objectif de 16 % par an.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.