Voyage dans les bureaux du futur

Davantage collaboratifs et nomades, les modes de travail dans l'entreprise sont en pleine mutation. Les bureaux de demain s'efforcent de traduire cette évolution dans l'architecture.

 L'efficacité de l'entreprise est étroitement liée à l'organisation de ses espaces de travail, ne cesse de clamer Actineo, l'observatoire de la qualité de vie au bureau : « Investir dans l'aménagement des bureaux favorise la créativité des salariés et leur donne des signes forts de réassurance. » Bureaux virtuels, bureaux partagés, open space, espaces de détente et de convivialité, télétravail... 83,3 % des chefs d'entreprise français prévoient, pour les cinq à dix ans à venir, de profondes mutations, selon une étude de JBA pour Regus. Sous l'influence des technologies, comme la visioconférence ou les logiciels collaboratifs accessibles de n'importe où par Internet, on assiste à un alignement stratégique de l'immobilier de bureaux sur le management par projet, avec une présence d'effectifs à géométrie variable.

Première conséquence, le règne du bureau individuel cède la place aux espaces collaboratifs. « Dans les nouveaux projets, 10 % de la surface sont accordés à des bureaux individuels de 13 m2 à 14 m2 qui côtoieront des espaces partagés de 4 à 6 personnes d'environ 28 m2. Quant au grand open space, il fait un peu peur », observe Damien Sanouillet, directeur commercial Interior Design chez iD Conseil, une filiale de l'aménageur de bureaux Jones Lang LaSalle. Au final, la surface accordée à un poste fond de 14 m2 à 6 ou 7 m2. Mais, mal préparée, une telle mutation risque d'être freinée par des perturbations psychologiques chez les salariés : perte de prestige et de repères, difficulté à supporter ses voisins, manque d'intimité, etc.

Lieux de détente

« La qualité d'un immeuble dépend de la façon dont il répond aux usages que l'on peut en attendre. À condition d'en passer, au préalable, par une analyse poussée des comportements, des modes de travail et des schémas d'activité dans l'entreprise », préconise Marina Dédéyan, consultante en relations sociales et accompagnement au changement chez Mobilitis. On parle alors d'un nouveau métier, celui de « programmiste » au carrefour de l'architecture, de l'ethnographie, de la sociologie, de la psychologie et même de l'éthologie. « On aboutit ainsi à modéliser les volumes et types d'espace en fonction des besoins fonctionnels de chaque population professionnelle. » Il y aura donc plus d'espaces partagés pour le travail en équipes pluridisciplinaires. Mais également plus de salles de réunion pour communiquer.

Pour compenser la perte de bureaux individuels, les programmistes prévoient des espaces de détente et d'intimité. « On remplace le banal distributeur automatique de cafétéria par des espaces « ambiance lounge » avec tables basses, fauteuils confortables, lumière douce et couleurs propices à la détente et à la convivialité, décrit Damien Sanouillet. Autre tendance, le développement des hôtels d'entreprises qui se démarquent des immeubles loués en baux commerciaux pour offrir sous forme de services des bureaux et des salles de réunion à la demande. Certains, à l'instar de Regus (1.100 hôtels dans 76 pays) proposent des cartes pour cinq jours par mois en France (180 euros) ou dans le monde (300 euros).

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