Marché de l'emploi : les dirigeants comptent de moins en moins sur le gouvernement

Cette enquête qualitative trimestrielle Latribune.fr - Michael Page Executive Search a été effectuée auprès de plusieurs centaines de cadres dirigeants et responsables de haut niveau. Ils sont dubitatifs sur le soutien du gouvernement mais moins pessimistes sur la conjoncture.

 Comme chaque trimestre, latribune.fr publie en exclusivité le baromètre réalisé en partenariat avec Michael Page, le spécialiste du recrutement. Vous le retrouvez régulièrement sur votre site.

Cette enquête qualitative Latribune.fr - Michael Page Executive Search a été effectuée auprès de plusieurs centaines de cadres dirigeants et responsables de haut niveau (présidents, PDG, directeurs généraux, directeurs financiers, directeurs des ressources humaines, gérants...) et ce dans tous les secteurs d'activité et tous les domaines (assurance, finance, distribution et commerce, achats et logistique, santé, hôtellerie et tourisme, système d'information, ingénierie...).

Premier enseignement, depuis que ce baromètre a été lancé, en octobre 2007, peu après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république française, jamais les dirigeants n'ont été aussi peu à penser que le gouvernement prend les mesures adéquates pour favoriser la création d'emplois en France : 28% pour 69% qui estiment le contraire.

Un pessimisme un peu moins marqué sur la question des mesures adéquates prises par le gouvernement pour favoriser la croissance dans le pays : 45% de oui (ils n'étaient que 33% en avril 2008) contre 49% de non.

En déduire que ces cadres et dirigeants d'entreprises voient l'avenir en noir serait pourtant excessif. Ils pensent simplement qu'ils ne doivent compter que sur eux-mêmes. D'ailleurs, ils n'ont ainsi jamais été aussi nombreux, depuis janvier 2008 (41%), à trouver favorable la conjoncture pour la réalisation de leurs objectifs. En septembre 2009, ils n'étaient encore que 27%. La part l'estimant non favorable est ainsi tombée de 72% à 58% même si elle reste majoritaire.

Autre signe positif, la part des dirigeants qui pensent recruter au prochain trimestre passe de 46% à 53% et leur sentiment sur la difficulté à trouver des candidats de qualité s'érode un peu d'un trimestre à l'autre (de 53% à 50%).

Sur le climat social, leur analyse est contrastée. Ceux qui pensent qu'il est très mauvais dans leur entreprise double mais reste marginale, passant de 3% à 6%, tout comme bondit le sentiment de ceux qui trouvent cette ambiance dans leur entreprise très bonne (de 7% à 11%). Les grandes masses restent stables : le "bon climat" passe de 44% à 43% et le "correct" de 44% à 40%, soit une très large majorité qui n'affiche pas d'inquiétude outre mesure en la matière.

Enfin, seul domaine où le gouvernement obtient un bon point : l'international avec une part de ceux qui pense que le gouvernement prend les bonnes décisions pour permettre aux entreprises d'être plus compétitive sur la scène internationale qui progresse en trois mois de 21% à 28%. Mais une large majorité (de 74%, elle passe à 66%) reste encore sceptique.

Interrogé par latribune.fr sur les données de ce sondage, Yves Renaud, directeur associé de Michael Page Executive Search, estime que ces chiffres montrent d'abord un certain fatalisme des chefs d'entreprise, en partie fatigués et résignés, qui pensent que l'Etat ne peut pas tout, notamment en matière d'emploi, face notamment à la mondialisation.

Ensuite, les réponses témoignent d'une crainte d'une reprise en W avec une amélioration dans le B to B (business to business, ventes entre entreprises) mais une dégradation qui risque de s'amorcer dans le B to C (vente finale aux particuliers, au consommateur) avec "un portefeuille des ménages en berne" et des chiffres dans le "retail", la distribution, le textile, l'agro-alimentaire qui inquiètent.

En matière d'emploi, cela se traduit par une poursuite de la rationalisation dans les activités de back-office (gestion administrative) telles la finance d'entreprise, les achats, la logistique.

Tableau des réponses à la question 5 : Pensez-vous que le gouvernement prenne les mesures adaptées pour favoriser la création d'emplois en France ?

 

 


 

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Commentaire 1
à écrit le 23/02/2010 à 9:09
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salariés de l'Etat c'est a dire de nous même !en quoi doit -on espérer un soutien gouvernemental ? Créer sa propre entreprise n'est pas chose facile reconnaissons le ,selon ses compétences ET capacité ...ce nouveau chef se doit en toute connaissanc...

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