Boeing vise 100 milliards de dollars de commandes à Dubai

reuters.com  |   |  700  mots

par Praveen Menon et Tim Hepher

DUBAI/PARIS (Reuters) - Boeing semble en passe de dominer l'actualité au salon aéronautique de Dubai la semaine prochaine avec plus de 100 milliards de dollars (74 milliards d'euros) de contrats pour assurer le lancement de son prochain modèle long-courrier, le 777X, qui devrait engranger près de 250 commandes potentielles de cinq compagnies, a-t-on appris de sources du secteur.

Le marché du Golfe, civil et militaire, reste un débouché de tout premier plan pour les industriels aéronautiques occidentaux, qui cherchent à compenser la réduction des budgets de défense sur leurs marchés domestiques.

Boeing espère notamment annoncer à Dubai une commande de 150 exemplaires du 777X de la compagnie locale Emirates, dont le montant pourrait approcher la valeur totale de l'ensemble des commandes enregistrées au même salon de Dubai il y a deux ans, soit 62 milliards de dollars.

"Le succès de Dubai dépend de ses compagnies. C'est désormais un hub mondial et Dubai y est parvenu en achetant des actions et en renouvelant constamment sa flotte", explique John Sfakianakis, responsable de la stratégie d'investissement de Masic.

"Abou Dhabi, le Qatar et l'Arabie saoudite investissent eux aussi des milliards dans l'aérien pour être reliés au reste du monde. Ces Etats doivent continuer à investir s'ils veulent se développer."

Selon des sources du secteur, Boeing devrait lancer officiellement le 777X dimanche avec la commande record d'Emirates et une autre d'environ 25 avions d'Etihad, la compagnie d'Abou Dhabi.

En fonction de l'évolution des négociations, qui restent souvent incertaines jusqu'au dernier moment, Boeing pourrait aussi annoncer plusieurs dizaines d'autres commandes de 777X de Qatar Airways et de Cathay Pacific pendant le salon de Dubai, ouvert du 17 au 21 novembre.

Le lancement du 777X sera aussi marqué par la confirmation d'une commande de 34 exemplaires de la compagnie allemande Lufthansa.

Le 777X est le plus gros biréacteur jamais conçu et devrait être décliné en deux versions, pour une capacité allant de 350 à 406 passagers.

Il constitue la réplique de Boeing à l'A350-1000 d'Airbus, qui pourra transporter 350 personnes en trois classes ou environ 380 en deux classes.

LE CAP DES 1.000 COMMANDES POUR LE DREAMLINER ?

Boeing espère en outre que le salon de Dubai marquera un tournant pour son 787 Dreamliner après la crise plus qu'embarrassante des derniers mois qui a culminé avec l'immobilisation de la flotte en exploitation pour des problèmes de batteries.

Des sources du secteur s'attendent à ce que le Dreamliner franchisse à Dubai le seuil symbolique des 1.000 commandes grâce à un contrat de 30 exemplaires d'Etihad.

De son côté, la compagnie flydubai pourrait signer une commande de 7,8 milliards de dollars pour 75 exemplaires du Boeing 737 MAX tandis qu'Airbus négocie la vente d'A320neo à plusieurs compagnies, dont pourrait faire partie Etihad, ont dit des sources du secteur.

Qatar Airways, qui s'est plaint publiquement du manque de fiabilité de ses 787, a évoqué la possibilité de nouvelles commandes d'Airbus A380.

Le constructeur européen, qui a dépassé Boeing en nombre de commandes sur les neuf premiers mois de l'année, espère avant tout mettre fin à la pénurie de commandes de son très gros porteur, dont le compteur 2013 reste bloqué à zéro.

Doric Lease souhaite confirmer "bientôt" une commande portant sur jusqu'à 20 A380, a déclaré son PDG à Reuters le mois dernier.

Airbus coopère en outre étroitement avec Emirates, le plus gros client de l'A380 à ce jour, qui a plusieurs fois déclaré qu'il pourrait acheter jusqu'à 30 exemplaires supplémentaires de l'avion lorsqu'il disposera de nouvelles capacités sur son hub.

Côté militaire, les Emirats arabes unis se rapprochent d'une décision très attendue sur une commande de chasseurs - jusqu'à 60 exemplaires - qui pourrait revenir à l'Eurofigther Typhoon ou au Rafale de Dassault Aviation.

Ils pourraient aussi commander 25 F16 à l'américain Lockheed Martin, a-t-on appris de sources proches du dossier.

"Ces pays sont peut-être en désaccord avec les Etats-Unis sur l'Iran, la Syrie et d'autres dossiers mais leurs relations militaires restent fortes", estime Theodore Karasik, directeur de la recherche du cercle de réflexion INEGMA à Dubai.

Avec Peter Apps, Andrea Shalal-Esa et Alwyn Scott; Marc Angrand pour le service français

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