Un parti anti-corruption bouscule le paysage politique indien

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Un parti anti-corruption bouscule le paysage politique indien[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Mayank Bhardwaj

NEW DELHI (Reuters) - Fêtée par des centaines de partisans, la percée du parti anti-corruption Aam Aadmi lors des élections locales de dimanche en Inde bouscule le paysage politique de la plus grande démocratie du monde à six mois des élections législatives.

Dirigé par un ancien haut fonctionnaire, Arvind Kejriwal, qui s'est juré de desserrer l'étau imposé sur la vie politique indienne par le Congrès et le BJP, les deux grands partis dominants, le "parti de l'homme de la rue" a failli remporter la victoire dans l'Etat de Delhi, celui de la capitale.

Arvind Kejriwal a battu sans sa propre circonscription la "chief minister" (chef de gouvernement de l'Etat) Sheila Dikshit (Congrès), au pouvoir depuis quinze ans, et le bon résultat de son parti prive le principal parti d'opposition, le BJP (Bharatiya Janata Party, nationaliste hindou), d'une majorité au parlement de cet Etat.

"Je suis persuadé que le pays finira par gagner, le peuple gagnera, la démocratie s'imposera et l'Inde gagnera", a déclaré Arvind Kejriwal à ses partisans rassemblés devant le modeste siège du parti, brandissant des balais pour symboliser leur combat contre une classe politique jugée corrompue.

Arvind Kejriwal a créé son parti sur les cendres du vaste mouvement contre la corruption lancé il y a deux ans par l'activiste Anna Hazare.

Il jure de mettre en place un système de financement politique transparent et avance des propositions très populaires auprès des habitants défavorisés ou des classes moyennes de la capitale de 16 millions d'habitants, comme un abaissement drastique des tarifs de l'électricité.

PORTE-A-PORTE

La campagne de porte-à-porte menée par les militants d'Aam Aadmi (AAP) a porté ses fruits, contrastant avec les millions de roupies dépensées par le Congrès et le BJP dans des meetings et des spots de publicité.

Selon la militante de l'AAP Atishi Marlena, le parti de l'homme de la rue a désormais 309 sections réparties dans 22 des 28 Etats de l'Union indienne.

"Nous avons choisi de concentrer toute notre attention sur Delhi pour cette première élection", a-t-elle expliqué.

"Nous allons nous étendre aux autres parties du pays. Je pense que la possibilité d'une autre politique existe, c'est une tendance qui n'est pas exclusive à l'Inde, mais à l'oeuvre dans le monde entier."

Rien ne dit encore que le parti Aam Aadmi pourra transformer ce succès local en succès national lors des législatives de mai 2014, dont le favori reste le candidat du BJP Narendra Modi.

Selon un sondage en interne effectué avant l'élection de Delhi, un tiers des partisans de l'Aam Aadmi souhaitent que Narendra Modi devienne Premier ministre l'an prochain.

Rahul Gandhi, qui mène la campagne électorale nationale pour le Parti du Congrès, a prudemment salué dimanche la percée de l'AAP. "Nous allons en tirer les leçons", a-t-il dit.

Jean-Stéphane Brosse pour le service français

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